Egalité de sexe? Non merci
Lecteurs, bonjour.
De toute ma vie, ce que j’ai le plus en horreur, c’est la violence faite aux femmes. Oui la violence, et sous toutes ses formes : physique (la plus abjecte), morale, sentimentale, sexuelle… La violence, quelle qu’elle soit, ne doit jamais, au grand jamais être canalisée vers la femme. Dieu sait combien elles sont précieuses, et… si délicieuses. Ah les femmes… Qu’on se le tienne pour dit. Mais, il y a une nouvelle forme de violence dont sont victimes les femmes ! Une violence de dernière génération, plus subtile, plus classe, plus sadique, plus avilissante, savamment orchestrée par les hommes (hominidés mâles), mieux tolérée par la société. J’ignore vraiment comment la nommer, cette violence, mais elle est commise au nom du tout nouveau concept, « égalité de genre ».
Égalité de genre, égalité de sexe, égalité homme-femme, parité au sein du couple… et autres termes du genre, ont vu le jour, au cours du siècle présent, pour éviter à la femme de se faire piétiner, pour lui permettre d’avoir son mot à dire au sein d’une société de macho, mais surtout pour garantir à la femme un accès aux emplois et postes, jadis réservés aux hommes. Oh, quoi de plus noble, et de plus digne ? Mais très tôt, ce concept a été corrompu par l’homme, ou du moins, a été mal compris par lui.
Je suis parti d’un constat assez simple.
Souffrez que mon analyse soit limitée dans l’espace ! Je ne peux observer que ce qui m’entoure. Donc, je ne parlerai que du Togo. Soit !
Il n’est un secret pour personne, qu’à Lomé, la vie est dure. Tellement dure que le seul labeur de l’homme ne suffit plus à assurer la subsistance de la famille. Tellement dure, qu’égalité de sexe aidant, la femme se voit obligée de se mettre à une activité génératrice de revenus. Tout cela, ma foi, n’a rien d’anormal, et il est même nécessaire que la femme participe également aux frais du ménage. Mais, ce qui est dramatique, et condamnable, c’est que le volume de travail effectué par la femme soit supérieur à celui de l’homme. Et on ne s’en rend pas bien compte !
Déjà affaiblie par les nombreux accouchements imposés par un homme qui ne sait pas utiliser de préservatifs, dame X se lèvre tôt le matin pour vendre du riz au bord de la route ! Ce riz, Monsieur en mangera avant d’aller à son boulot ; tous les enfants en mangeront avant de se rendre en classe. Et tant que ce riz n’est pas terminé, elle est là, sous le soleil, jusqu’à midi. A peine elle rentre, le temps de prendre une douche, la même dame ressort avec un autre étalage, vers 15h : elle vendra de la bouillie de mil (Coco-zogbon) jusqu’à 18h, au moins. Ensuite, elle s’occupera des enfants, leur fera la toilette, préparera le dîner avec les recettes de ses ventes. Monsieur rentrera, mangera, et ira s’asseoir au bord de la route, pour discutailler jusque tard dans la nuit. Madame prendra une seconde douche, puis ressortira avec un plateau d’œufs cuit, des papiers-mouchoirs, du chewing-gum, et des bonbons, et ira les proposer aux clients des bars et buvettes du quartier.
Dans tout ceci, on ne sait pas vraiment quel travail fait l’homme. Il te répondra :
« Oh, j’ai appris la maçonnerie ; donc lorsqu’il y a chantier quelque part, on m’appelle et je m’en vais aider. Parfois, quand il y a rien, j’aide un cousin à vendre des planches, et on jongle comme ça. »
Non mais franchement, un aide-maçon gagne combien dans ce pays ? Combien de planches vends-t-on par jour, à Lomé ? Avec cela, comment nourrir sa femme et ses 6 enfants ? Ce qui est encore plus affligeant, c’est que lorsque monsieur gagne au moins cinq milles francs, il préfère se taper un plat de spaghetti dans la cafétéria à côté, ou offrir une bière à des amis. Parce qu’il est convaincu que les enfants mangeront, advienne que pourra ! Il sait ô combien sa femme a grand cœur, et songe à sa petite famille. Il traîne dans les bars, parce qu’en rentrant tôt, il dormira seul ; il attend donc le retour de sa femme, et rentrera lui faire l’amour (sinon une culbute), avant de s’endormir comme une brute. Et c’est madame qui, une fois de plus, se lèvera la première, pour subir une fois de plus, l’infernal cycle de la fatalité que représente la vie de couple pour elle.
Et si jamais elle ose parler des frais de scolarité des enfants, si jamais elle ose demander l’argent du Calcul Quotidien à monsieur, bonjour la bastonnade. Ainsi réduite au silence, madame se bat pour sa survie, celle de ses enfants, leur scolarité, et pour un mari qui n’en vaut pas la peine. Je ne vous demande pas de me croire ; allez vous asseoir dans un bar le soir et constater qui sont les buveurs, et qui sont les revendeurs de cigarettes et autres articles ; dites-moi si c’est un homme qui vous vend votre bouillie, le matin, ou si c’est un homme qui vous sert à midi, lors de votre pause.
Je ne demande pas aux hommes de se taper des boulots qui ne leur ressemblent pas vraiment ; je sais que l’homme a également ses domaines d’activités, mais que la lâcheté ne se cache point derrière l’égalité des sexes. D’ailleurs, si égalité il y a véritablement, pourquoi attendre que ce soient les femmes qui envahissent nos secteurs d’activités, et non le contraire ? Si une femme est à la tête d’une société cotée en bourse, qu’est-ce-qui empêche l’homme de diriger un fufu-bar, un restau ?
Au delà des tâches que peuvent effectuer hommes ou femmes, j’exige que l’homme soit le vrai chef de famille. Un chef de famille ne dort pas lorsque son épouse vend des cigarettes à d’autres hommes dans des endroits peu éclairés ; un chef de famille, ça donne l’argent de la popote, et l’argent du petit déjeuner aux mômes ! Oui, un père, c’est celui-là qui permet à sa femme de s’acheter du talc ou du parfum avec ses économies, lorsqu’elle exerce une activité génératrice de revenus. Un père, un véritable père de famille, regarde le cahier d’exercice de ses enfants, leur demande ce qu’ils ont mangé ou ce qu’ils désirent manger. Ma mère me reproche de trop chérir Aminât-Schéhérazade (ma fille). Je ne suis pas le meilleur des pères, j’essaye juste de lui offrir, ce que je n’ai jamais reçu.
Il n’est point facile d’être un homme, et obligation n’est faite à personne de fonder un foyer ! Mais lorsque cela arrive, une obligation morale pèse sur le mâle, afin d’assurer sécurité, bien-être à son épouse, et à ses enfants, par ricochet. Je n’ai aucune envie de lire dans une vingtaine d’année : « on ne naît pas homme, on le devient ». Il y va de la survie de notre espèce, et de la sauvegarde de l’honneur de la gente masculine.
En ce qui me concerne, moi Aphtal, ma femme, ne sera jamais mon égal. Comprenne qui peut.
J’ai dit.
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