22 septembre 2012

Echec et Mât

 

Bien que médiocre aux jeux de sociétés, j’ai toujours nourri une certaine fascination pour le jeu d’Echecs. Je n’y comprends pas grand-chose mais je trouve les pions si jolis, si élégants, si nobles et si sombre. Les fous, les rois, les tours, les reines, et les chevaliers, tout cela me paraît si beau et si inaccessible. En bref, tout ce que je savais de ce jeu, c’est qu’il fallait tout faire pour sauver la reine. (Enfin, je pense). Mais cette innocente fascination a tôt fait de se muer en véritable passion lorsqu’après une conférence sur les régimes politiques, j’ai rapidement fait le parallèle entre Jeu d’échec et Monarchie (aujourd’hui, République).

Au fait, cet article est consacré à une partie de jeu qui se déroule actuellement dans le royaume des  Gnassimgbé, en terre togolaise. Cette partie de jeu, je la nomme PASCALGATE, en référence au has-been Ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, Monsieur Pascal A. Bodjona. Visualisez l’échiquier comme le royaume Gnassland, et que le Roi, soit Faure Gnassimgbé. Il se trouve donc bien entouré de ses cavaliers, de ses tours, et surtout, une bonne rangée de fous se trouve à sa disposition pour sa défense. Seulement, l’équipe adverse est tout aussi bien nantie, et l’enjeu de la partie, ce sont les 25.000.000.000 FCFA qu’un certain émirati Abass Youssef aurait perdu à la faveur d’un « réseau international d’escrocs ». la partie a débutée depuis plus d’une année, aucune des parties ne semble prêter le flanc à la défaite. Puis tout à coup, un pion est sacrifié : Agba Bertin. Très rapidement, il est mis au chaud puis la partie continue. L’on ignore la véritable raison de pareil coup, mais les règles étaient claires dès le départ : Pion touché=pion joué. 25.000.000.000 FCFA, ce n’est pas rien.

Le jeu semblait jusqu’alors équilibré, sauf que les déplacements effectués par l’équipe Gnassland faisaient redouter un sabordage pur et simple. Des fous tels qu’un juge d’instruction, un procureur, un président de Cour ont été avancés et rapidement engloutis par la partie adverse. Un grand cavalier, Président de la Cour suprême, fut également sacrifié. Pourtant, le capitaine ou plutôt le Roi demeurait impassible, silencieux, calme et serein. Il avait l’air de savoir ce qu’il faisait. Un autre coup, et le pion touché n’était autre qu’un Cavalier et point des moindre : Pascal Bodjona. Souvenez-vous de la règle d’or : Pion touché=pion joué. Sauf que la Reine n’était pas n’importe quel pion. C’est l’un des pions les plus essentiels de l’échiquier ; par ricochet, Bodjona était une pièce maitresse du royaume Gnassland. Et pourtant, il a bel et bien été touché ; sera-t-il joué comme les autres pions ? Avec mon regard d’amateur, je ne peux que me contenter d’une phrase : Cette partie est vraiment de très haut niveau. La conduite à tenir, c’est de s’asseoir, la main droite sous le menton, la main gauche sur un genou, et regarder attentivement les déplacements des grands joueurs. Que se passe-t-il à Gnassland ? Si jamais la Reine venait à être sacrifiée, que restera-t-il du royaume ? Qui pourra la remplacer ? Quel sang versera-t-on pour expier le péché d’escroquerie internationale ? Faut-il faire confiance au Roi qui avance sans sourciller ses plus proches pions ? A quoi joue-t-on ? Au poker ou aux échecs ? Full aux as, ou échec et mât ?

J’ai dit.

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Commentaires

Noel Fumey
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Je t'appréciais mais cet article découvert par hasard sur ma passion me transforme en fan!