La liane, la perruque et le cocu…
Camarades, bonjour !
Je ne pourrais publier mon tout premier billet de la nouvelle année, sans vous faire mes vœux ! Faites ce que vous voulez de votre année, cela ne regarde que vous ! Qu’elle soit bonne ou mauvaise, cela dépendra (en grande partie) de vous ! Donc, à chacun son année ! Soit !
Je sais que cela devient à la limite fatiguant, de parler des fêtes, des vœux, et de tout ce qui va avec ! Mais il me faut en parler, il me faut raconter, cette histoire. Pour une fois que je ne suis point le malheureux de l’affaire, je m’en donnerai à cœur joie !
31 décembre 2013, l’année vient de prendre officiellement fin ! Minuit tapante, j’étais à la messe, avec les tympans pleins de cantiques chrétiens, et le cervelet ivre de versets bibliques ! Nous nous sommes donnés de chastes baisers, nous nous sommes embrassés ; pour les esprits tordus… Il ne s’agit que d’accolades fraternelles s’il vous plait. Nous avons en outre jubilé, chanté, prié, puis nous nous sommes séparés ! C’est la fête hein, la messe est finie, et il fait nuit ; les chats sont devenus subitement gris. Suivez mon regard…
Je décide quant à moi d’aller rencontrer Fafa (ah, je consacrerai volontiers une série d’articles sur la liane là) qui, après quelques minutes de causerie, me laisse tout seul, penaud, sur le grand boulevard de Cacaveli ! Il sonnait un peu moins de deux heures du matin, aucune envie de rentrer à la maison. Je m’en vais poser mon postérieur dans l’une des nombreuses buvettes de Cacaveli, histoire de voir comment les « voisins » passent le réveillon. Je m’accoude à l’une des meilleures tables du bar ; celle-là qui permet de lorgner et de pester contre les riches qui se tapent du bon vin dans la cave en face, et d’autre part de t’indigner contre les motocyclistes qui abordent le virage serré de Cacaveli à vive allure. Je passe ma commande : une Malta et quelques morceaux de viande. Vive 2014 !
Voilà la partie
J’espace volontairement mes gorgées, afin de passer le plus de temps dans cet endroit sans trop dépenser. Entre deux morceaux de viande, une charmante liane traverse la route, vient vers le bar, pour… aller rejoindre un tonton déjà assis à la table en face de moi. Pour être belle, la liane l’était ! Un superbe legging de couleur rouge, savamment assorti à un décolleté sombre, perchée sur des chaussures aussi hautes qu’une marche de podium aux Olympiques. Des filles comme Dieu n’en fabrique plus ! Tout Cacaveli était témoin : une déesse était dans le coin.
La liane vient poser ses douces, pulpeuses et langoureuses lèvres de carpe hors de l’eau contre la joue velue du tonton qui s’impatientait devant deux bouteilles de bière ! Soit son attente fut longue, soit il avait vraiment soif. La fille pose ses divines fesses, et ouvre un sachet plastique qu’elle dépose sur la table. J’ignorais ce qu’il contenait ; mais ce devait être de la viande, puisqu’ils se mirent à prendre chacun un morceau, l’un après l’autre. Ah, ces instants où tu maudis ton célibat…
Le « doyen » n’a pas fini de mâcher son morceau lorsqu’un jeune homme, pas plus âgé que moi, pas plus riche que moi, et pas plus beau que moi, bref, un jeune de la même galère que moi s’approche de la table, le salue et lui serre la main, comme entre vieux camarades. Il se tourne ensuite vers la fille, et lui fait une bise sur sa joue droite. Ils s’échangent quelques mots. On pouvait sentir une sorte de gêne entre eux, un peu comme une tension d’ailleurs. Sans crier gare, le jeune homme reprend le sachet de viande posé sur la table, et dans lequel l’autre tonton s’apprêtait à piocher un autre morceau. Sans demander son reste, il se met à chercher une table vide dans le bar, pour finalement s’asseoir à côté de moi. On échange les salamalecs, puis il se met à me conter sa mésaventure :
« Tchalé, il faut avoir peur de la femme hein !! Je te jure…
La sorcière qui est assise là bas, c’est ma copine. En tout cas, c’était ma copine. J’étais avec mes sœurs ce soir, lorsqu’elle m’appelle au téléphone pour solliciter mon aide : elle est chez la coiffeuse, mais n’a pas suffisamment d’argent pour honorer la facture. Je la rejoins avec toutes mes économies, histoire de proposer une sortie à deux, après le salon.
C’est bien elle qui a choisi un bar dans mon quartier, à Adidogomé. Je commande à peine nos boissons et un poulet, qu’elle reçoit plusieurs coups de fil. Rien de grave ! Après un appel, elle m’annonce devoir rentrer, prétextant que sa sœur aurait urgemment besoin d’elle à la maison ! Oh ? Ah ok ! Je lui fais emballer le reste du poulet, puis envoie des bises à sa sœur !
Mais bon, je ne sais pas ce qui m’a pris ; j’ai trouvé ça un peu trop facile ; alors je pris une moto pour la suivre, et voilà où elle est arrivée ! Ce qui m’a fait mal, ce qui me chagrine le plus hein, c’est qu’elle a ouvert mon petit poulet là pour manger avec un autre monsieur ! Pourquoi les femmes font comme ça, hein ? »
J’ai souri, et me suis remémoré ma propre mésaventure, il y a à peine quelques semaines. On a échangé des blagues, puis je lui ai clairement avoué mon admiration pour son sang-froid et son courage.
« Quel sang froid ? C’est ce sang-là qui est froid et puis elles nous prennent pour des moutons non ? Elle va ôter sa perruque là tout de suite ; j’irai la revendre pour rentrer dans mes fonds » !
Me rétorque-t-il. Je ne comprenais pas très bien, jusqu’à ce qu’il retourne à la table occupée par sa copine et son amant ; ce dernier voulut intervenir, comme pour interdire tout mouvement au gars.
« Monsieur, quand je suis venu je t’ai demandé quelque chose ? Pardon laisse moi reprendre mes cheveux et puis elle est toute à toi. » dit-il, en se tournant vers sa copine, enfin son ex comme vous le dites. Il lui demande calmement d’enlever les jolis cheveux qu’elle avait sur sa tête ; elle a voulu résister, faire la grande gueule, avant de se confondre en supplication. Le gars était tellement intraitable, que la nana, la belle liane, la jolie Kardashian de tout à l’heure, se sépara de sa belle coiffure !

Hein ? Si cela m’était conté, je donnerais mon cou à pendre qu’il s’agit d’une fable ! Si j’avais bu de l’alcool, j’aurais plaidé l’excitation éthylique. Mais la scène se déroulait là, sous mes yeux, et c’était vrai en plus ! Le type me rejoint avec la perruque de sa copine, qui se lève et demande au tonton de quitter les lieux ! Oh, une fois debout, j’ai pu voir son vrai crâne chauve de vautour, au long cou pelé ! Même le monsieur hésitait à la suivre de près et à lui désigner sa voiture.
J’ai crié à la serveuse de servir une bonne bière fraîche à mon nouvel ami ! Ouais en voilà un garçon, qui n’a pas froid aux yeux et qui n’aime pas qu’on le prenne pour un imbécile !
J’aime la femme, et je la respecte, mais que voulez-vous ? On ne peut respecter que le respectable ; on ne peut adorer que l’adorable. Je comprends certains hommes qui hésitent à donner à la femme tout le respect qui lui est dû : c’est parfois la faute à la gent féminine elle-même !
Mais quoi qu’on dise, elles sont adorables nos lianes, non ? Bonne et heureuse année, et qu’il soit fait à chacun selon sa foi !
J’ai dit !
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