10 octobre 2012

Ligne 20: destination septième ciel

Image: Google

Depuis un certain temps, une Société de Transport (SOTRAL) a été mise sur pied pour faciliter le transport urbain dans la ville de Lomé. Au début, je ne pouvais en bénéficier car le quartier que j’habite n’étais point encore desservi. Progressivement, une nouvelle  ligne fut créée, la Ligne 20, ralliant le Grand Marché de Lomé à Adidoadin. Loué soit Jésus-christ ! Moi aussi je peux me taper un transport public. Du coup j’ai commencé par prendre du poids parce que je pouvais à présent économiser 1 euro par jour, à cause de la réduction du coût du transport.

Je peux affirmer avec fierté que je fais partie des tout premiers utilisateurs de la Ligne 20. Nous étions à peine cinq dans un mignon, neuf et chic bus de 50 places. La clim était à fond, et le chauffeur faisait passer des chansons dansantes. C’était juste superbe. A la fin de la journée également, je faisais la queue à Lonato pour avoir une place assise dans le bus climatisé. C’est la nouvelle élite quoi. Puis petit à petit, les togolais ont commencé par comprendre l’avantage économique des transports publics. De cinq, nous sommes passés à 13, 25, 41 passagers chaque matin. Ce n’était pas bien grave, parce que j’arrivais quand même à trouver une place assise. De bouche à oreille, les bus de Sotral sont appréciés, attendus, et pris d’assaut. Surtout que les vieilles revendeuses du grand marché ont commencé par l’utiliser également.

Ce lundi, je devais me rendre au bureau plus tôt que d’habitude, histoire d’imprimer des documents comptables pour la réunion des Associés du jour. J’arrive donc quelques minutes plus tôt à l’arrêt du bus. A mon étonnement, il y avait déjà grand monde qui, comme moi, attendaient le bus. Soit. Je m’éloigne un peu du groupe en plaquant fièrement ma cravate en soie contre mon estomac. Le temps de m’adosser à un mur, le bus s’annonce. La foule se rassembla immédiatement, près à pénétrer le long et luisant bus, tout climatisé.

Je réussi à prendre un ticket puis monte à bord. Seigneur! Le bus était plein. Je n’avais d’autres options que de me tenir debout, cramponné à une barre latérale. Des arrêts plus loin, il y eut plus de voyageurs, et les rangs durent se resserrer. C’est là mon voyage devint plus intéressant.

En effet, à l’époque où nous n’étions que cinq utilisateurs de la ligne 20, il y avait une très jolie dame qui s’asseyait parfois à côté de moi. Elle est bien plus âgée que moi, mais son âge n’a pas eu raison de ses rondeurs. C’est une dame bien gâtée par dame nature, qui lui donnait de jolies, fermes, grosses mamelles. Son arrière-train était tout aussi superbe. Une forte hanche, bien arrondie, des fesses et une croupe capables de soutenir un verre de vin de debout. Parfois elle porte des pantalons bien moulants, mettant en évidence sa chair, souvent elle arbore de jolies robes fleuries courtes, dévoilant un slip qui… Bref, je l’ai toujours admiré mais bon, je suis trop jeune pour elle, et d’ailleurs, je suis trop petit pour penser à ces choses. Retournons au bus, ce lundi

J’étais en train de penser à tout et à rien, maudissant la dense circulation, enviant les motocyclistes, luttant contre les fortes odeurs de poissons séchés que transportaient ces vieilles mégères bruyantes du grand marché, lorsque je sentis que le rang se resserre autour de moi. Bof, ça arrive. Sauf que la dame que j’ai décrite plus haut était juste devant moi, me tournant le dos. Quand le rang se resserra, elle plaqua littéralement ses fesses contre mon bras ventre.  Pudiquement, je recule de quelques pas, en tenant toujours fermement la barre latérale. La dame recula à son tour. Je ne pouvais plus reculer; j’étais pris en sandwich entre elle devant, et un vilain mec à la barbe mal rasée derrière. Le doux contact revint donc et je n’y pouvais rien, cette fois. Elle recula encore, et bloqua carrément mon z*z* entre la raie de ses fesses! Misère. Une bouffée de chaleur m’envahit. Je n’avais que la force de la pensée pour m’évader de cette chaleureuse et douce étreinte. Je me mis donc à penser à autre chose: à la circulation, à mon responsable, aux associés qui devraient travailler sur des documents que leur fournirai. Rien n’y fit. Je sentis quelque chose se durcir sous ma ceinture, et à épouser impeccablement le moule de la raie des fesses de cette mignonne négresse devant moi. Je me met à penser à la situation du pays, au chômage, au gouvernement togolais, au Président Faure. Arrivé sur ce dernier l’érection se fit plus dure. Oh non, « tu ne convoiteras point la femme de ton prochain », parole du Seigneur. Je jette un rapide coup d’œil à la main gauche de l’allumeuse, agrippée à la barre latérale. Aucun anneau. Ouf! Au moins cela.

Le chauffeur freina brusquement, balançant ainsi tous les passagers debout vers l’avant. la dame ne bougea pas trop, mais cabra ses reins. C’est là c’est gâté. Je suis rentré dedans waaaaa, et elle a senti qu’il y a un petit vicieux dans son dos. Je fermais les yeux, priant qu’elle ne s’en prenne point à moi ouvertement, dans ce bus empli de togolais de tout bord. Lorsque le bus se stabilisa, elle tourne la tête et me glissa tranquillement dans l’oreille: « oh, tonton, c’est quoi qui est dur la bas comme ça? » Un peu rassuré, je souris aussi et roucoula « une torche ». Elle éclata de rire puis me répondit, une fois calmée: « Ta torche là, c’est en pâte à modeler ou quoi? elle se courbe, elle se lève, fait zigzag dans ton pantalon comme ça? C’est quelle marque même »? Hmmm Je me gardais de répondre, mais me contentai de sourire innocemment. Elle appuya une fois de plus son arrière train contre mon ventre, en le tournoyant imperceptiblement dans le sens de l’aiguille d’une montre. Je n’en pouvais plus. Ni physiquement (à cause de l’épuisement de la position et la durée du trajet), ni émotionnellement (à cause de son âge et de son manège).

J’étais à quelque minutes de mon arrêt. Elle le savait. Lorsque le bus s’arrêta ,et que j’essayai de me dégager pour sortir, elle me remit son ticket bien plié, en me demandant de le lui jeter, une fois dehors. Je m’éloigne du bus et par curiosité déplia le ticket. Elle avait griffonné au dos du ticket un numéro de téléphone. Sans trop réfléchir, je range le ticket dans ma poche, j’enregistre le numéro une fois au bureau. Mais depuis, j’hésite à composer le numéro; j’hésite à l’appeler. Toi, cher lecteur/lectrice, à ma place, que ferais-tu?

 

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Commentaires

Mouinat
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bah à ta place moi je ne l’appellerais car beaucoup plus âgée;je jetterais juste le ticket

Aphtal CISSE
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Huuuuuuuum, vraiment? Est-ce parce que je suis le moins âgé? Pourtant, si une fille reçoit un numéro d'un gars beaucoup plus âgé, elle jette pas le ticket hein...