La mort du Monarque…

Peu à peu, le voile blanc s’étend, s’élargissant;
Au début gris, il se fit plus blanc, plus éblouissant;
De vagues visages apparaissent dessus: ceux des ancêtres!
Plus nets et précis, ces visages sont ceux de glorieux êtres.
Paupières à moitiés closes, regard hagard et vague,
Bouche entrouverte, blanche écume aux commissures des lèvres,
Nez grands ouverts, battant tel les soufflets d’un orfèvre
Le monarque se laisse aller, prêt à céder la royale bague.
La brise était dans la cour, légère.
Le ciel ensoleillé, d’un bleu magnifiquement clair
Les quatre éléments annonçaient le début d’une nouvelle ère.
Dans la haute chambre, les quatre feux étaient allumés;
Les plus grands sorciers, impuissants, dans un coin entassés;
Les dernières cauris, muettes, sur le sol, abandonnées;
Les futures veuves larmoyantes, sont déjà éplorée!
L’atmosphère était empli d’encens toujours fumants
Le plus âgé des héritiers, au chevet du monarque, s’est accroupi;
Le griot, attentif, observait les grosses lèvres du mourant
La doyenne des veuves, à l’écart, était tapie
Le monarque légèrement, toussota,
Tourna la tête sur le côté, cligna des yeux.
La tarentule qu’il vit sur le mur n’était pas réelle!
il allait s’en aller, se détacher des bagatelles!
D’un geste fort lent, il ôta son tarbouch, puis le posa sur sa poitrine,
Découvrant son noble crâne chauve que le poids de l’âge calcine.
Il porta un regard serein et solennel sur l’assemblée,
Huma une dernière fois l’air encensé, puis le rejeta
Il s’en alla, serein, rencontrer ses prédécesseurs…
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