Joyeux anniversaire à…moi
Aujourd’hui 8 Janvier 2012, c’est un jour assez spécial pour moi, car je suis né un Mardi 8 Janvier. Une année de plus m’est accordée, un an crédité à mon compte vital, et croyez moi, je prends la mesure de l’événement.
Ce matin en me réveillant, je me suis agenouillé, pour adresser une courte et spéciale prière à Dieu. Ensuite je me suis assis sur le bord de mon lit, soutenant mon menton par la main droite, les yeux rivés sur mon miroir. Le programme que j’aurai voulu établir pour moi et surtout pour vous, c’était de me réveiller, coincé et enfoui sous une tonne de lettres et de cartes de vœux, en provenance de partout dans le monde. Je ne les lirais pas toutes, car trop occupé à peaufiner les détails de la grandiose fête à laquelle vous seriez conviés. Mon jet privé parcourrait le globe, pour aller chercher mes convives, ma fille, habillée en Cendrillon, parcourant les parvis de mon palais, mon majordome, disposant les plats, arrosant le canard laqué, chambrant les bouteilles de champagnes, mon épouse, relisant la liste des invités… Nous aurions mangé à satiété, je vous aurais fait goûter du caviar, du foie gras, de grands crus. Nous aurions chantés ensemble, on aurait apporté le grand gâteau, arborant les bougies au nombre de mon âge ; j’aurais fermé les yeux, formulé un vœu, puis soufflé bruyamment sur les jolies flammes. Vous auriez applaudi, puis la fête repartirait de plus belle.
Nous aurions mangé un bon méchoui, bu du bon thé maghrébin puis dansé le tango. A la fin, mon jet privé vous aurait ramené un à un à vos demeures respectives et voilà. Là je suis dans ma chambre, guettant le moindre message sur mon Samsung, et… toujours rien.
Je sortirai de ma chambre, irai au boulot comme tous les jours, agirai comme tous les jours. A l’heure où vous lirez cet article, je serai en train de rédiger un contrat, ou une lettre de commande, j’agirai en bon stagiaire docile et dévoué, faisant d’immenses efforts pour ne point attirer le courroux de son supérieur hiérarchique. A la pause, j’irai, avec mes collègues, avaler quelques boules de pâtes, boire du bissap, puis regagner le bureau. Si ça se trouve, j’irai jeter un coup d’œil sur mon profil Facebook ; sait-on jamais, certains « amis » pourraient griffonner hâtivement « HBD ». Et voilà.
J’aurai voulu vous faire part de mon bilan, de mes échecs, de mes réussites, mais, le billet serait trop long, et d’ailleurs ce n’est point le lieu. Somme toute, retenez que l’année 2012 fut l’une des plus éprouvantes de toute mon existence. J’ai eu à faire des choix, j’ai eu à prendre de douloureuses décisions, j’ai eu à accepter moult revers, j’ai dû supporter le poids de l’échec, et par-dessus tout, j’ai été reconnu coupable d’un jugement rendu par le Tribunal de ma Conscience. Tout ceci m’a permis d’appréhender l’Univers sous un autre angle, de revoir ma conception de la vie, de remettre en cause des vérités éternelles, de fouler aux pieds des traditions séculaires, et surtout, de me reconstruire, de me reforger une autre vision des choses, et d’accepter que tout est vanité, et poursuite du vent. C’est ce qu’il est convenu d’apeller Expérience. Le Sage Confucius m’a appris que « l’expérience est une lanterne que l’on porte dans le dos. Elle n’éclaire que le chemin déjà parcouru ; devant demeure obscur… ». Alors fort de sa petite expérience…
Aphtal se tourne vers l’avenir…
Dans ma courte prière de tout à l’heure, j’ai demandé au Créateur de m’accorder le discernement, la Sagesse, le calme, la patience et la pondération. Je sais qu’ils me sont déjà accordés, car aucune prière n’est vaine. J’ai également demandé que s’éloignent de moi, la parole mensongère, la fausseté, la vanité, le pédantisme, et la luxure. Cela aussi m’est accordé, je le sens.
Chers lecteurs, à l’instant où vous lirez ces mots, Aphtal commencera à jouer véritablement la partition qui est la sienne, dans le chœur de la vie. J’ai décidé, avec l’aide de Dieu, d’être le fils que ma mère a voulu avoir, l’aîné que mes frangins veulent voir à la tête de la fratrie, l’ami que mes connaissances voudront avoir, le fidèle petit ami que ma muse désire avoir, et… bien sûr le blogueur que mes lecteurs désirent fréquenter. J’ai décidé de trouver mon bonheur dans le plaisir de mon entourage immédiat, j’ai décidé d’acquérir l’intelligence et la sagesse plutôt que les diplômes, j’ai décidé de poursuivre la richesse, plutôt que l’argent, j’ai décidé de trouver l’amour, plutôt que les cuisses légères, j’ai décidé d’être une créature, digne du Créateur.
Je n’ambitionne point réécrire le monde ; je n’espère pas mettre un terme à la guerre en Syrie, repousser les abrutis du Nord-Mali, ôter toutes les armes en circulation aux Etats-unis, apaiser les Ivoiriens, nourrir les Somaliens, ou ouvrir une représentation diplomatique au Somaliland. Mais s’il ne tenait qu’à moi seul, moi Aphtal, j’arroserai la terre de pétale de roses.
Je prie juste pour que Dieu nous garde en vie, afin que vous puissiez admirer le nouveau moi, le nouvel Aphtal. En attendant, j’irai au bureau ce matin en smoking et nœud papillon. Personne ne me fera de cadeau ,alors je m’offrirai une bouteille de Domaine du Moulin, j’irai manger, seul, dans un petit resto à la pause, je partagerai le vin avec ceux que je croiserai, et ce sera tout. Au moins, vous aurez compris que je vous aurais invité si et seulement si….
Mais bon, il n’est jamais trop tard, priez pour que cela arrive.
Voilà, je rouvre les yeux ; pffffouuuuuuuu,je souffle sur les bougies, joyeux anniversaire à moi.
J’ai dit.
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