J’ai du sang sur les mains…

Je me suis agenouillé au bord de mon lit pour prier
J’ai un crime avec préméditation à commettre.
Il me faut, ma conscience, à l’abri du remord, mettre.
Il faut que cet acte, avant d’être commis, soit pardonné.
Amen ! La messe est dite. Je me lève et je sors,
Sûr de moi, je monte rapidement les marches de son immeuble
Sa porte était entrouverte ; il était seul devant une poignée de terre meuble
Il lisait les cauris, et semblait avertit de son sort…
Je referme la porte, et lutte contre l’odeur de l’encens ;
Je sors le poignard, puis j’avance vers la « proie » !
Son regard était perçant, trouble, triste mais narquois
J’inspire profondément afin d’avoir la maîtrise de mes sens.
Il était gros, non gras ; bedonnant, avec un talisman au cou.
Je suis criminel en devenir ; mais moi je tuerai avec élégance ;
Sans effusion de sang ! Je contourne le pauvre pour atteindre le lit
Je saisis calmement un oreiller puis je me tourne vers lui.
Il comprit et s’allongea sur le dos. Je ne frémis point ;
J’approche le coussin de son visage puis… j’appuie…fort
La pression de mes bras lui brise les os du cou…
Il se débat, il tape des pieds, puis secoue ses mains
Je serre mes dents, et j’appuie d’avantage.
Je sens ses forces progressivement le quitter
Son pouls est faible…
Quelques soubresauts, puis, il se calme
Je maintins quand même mon emprise ;
Avec les anges de la mort, il est aux prises
Je retire quelques minutes plus tard mon arme…
Je me lève et j’admire un peu le spectacle.
Il est couché sur le dos, cuisses écartées, écumes aux lèvres…
Une légère brise s’élève, avec des senteurs de liberté ;
Une douce et agréable brume flotta sur les bruyères !
Tout était baigné de la lumière argentée de la lune et des étoiles.
Il est mort. Nous sommes à présents…orphelins.
Mais nos vies prendront désormais un plus joyeux chemin…
Allô ? Police ? Un meurtre vient d’être commis.
Vous trouverez mes empreintes sur les lieux du crime.
J’ai dit !
Lomé, Décembre 2011
Commentaires