Du mariage et de la vie à deux…
Nonobstant la rédaction de cet article depuis belle lurette, je n’ai pas eu le mobile nécessaire à sa publication. Pourquoi je me jette alors à l’eau ? D’abord une discussion sur Facebook, ensuite une nouvelle amitié que je viens de nouer avec un couple à Cacaveli, le quartier où je réside.
La discussion sur le mur de cette amie et aînée, je m’y suis jeté en simple polémiste, juste pour la narguer, et pour aller contre TOUS les commentaires qui allaient dans le sens de son post. (J’avoue que je commence par me lasser de Facebook, à cause du manque de plus en plus croissant de discussions censées, intelligemment contradictoires.). Mais ensuite, ce que j’ai eu à dire sous le post, j’en ai fait une conviction de plus en plus inébranlable.
De quoi s’agit-il ?
Il s’agit de la condition de la femme. (Oui oui, le sempiternel débat. Il paraît qu’être féministe, ça paye, de nos jours). Plus sérieusement ! La publication de ma grande sœur sur Facebook (qui, soit dit en passant, est juriste dans le domaine des droits de la femme), la voici :

En gros (ce que j’ai pu comprendre par déduction de la publication et surtout des commentaires qui ont suivi), c’est que la femme n’avait rien à faire dans la cour d’un homme n’ayant pas payé sa dot, ni célébré son mariage ; en tout cas n’ayant entrepris aucune démarche dans ce sens. C’est un point de vue que je respecte.
Oui, je fais partie de ceux-là qui croient, qu’il est bien, de se faire connaître par les parents de sa moitié, de se faire accepter par ces derniers par un « premier pas », d’avoir leur aval, par la « remise de la dot », pour enfin célébrer en bonne et due forme un mariage, au vu et au su de tous ! Oui, je crois que ces démarches sont nécessaires, pour l’honneur ( ? ) de celle avec qui on désire passer le reste de ses jours.
Mais, et ensuite ?
Oui, et ensuite ? Une fois que nous sommes mariés que se passe-t-il après ? Je veux dire, le mariage est-il l’irréfutable preuve de respect qu’un homme peut avoir pour une femme ? Le mariage est-il un quitus pour un bonheur sans fin de la femme ? Le respect qu’aura une femme est-il mesurable à l’aune de la longueur de sa robe de mariée ? Passer la bague à l’annulaire d’une femme, devant le curé et/ou l’officier d’état civil, est-il en soi la suprême garantie d’un amour, d’un respect, d’un confort et d’une stabilité ?
Oui, « on se marie pour le meilleur et le pire », mais que mettons-nous dans le « pire » ? Certains diront, le mariage n’est forcément pas rose tout le temps. Soit ! Mais a-t-il besoin d’être sombre ? Et sombre pour qui ?
Mais avant de répondre…
… Qu’il me soit permis de vous conter l’histoire de ce couple que j’ai récemment connu à Cacaveli ; d’honnêtes gens que j’ai connus séparément. D’abord la dame que j’aperçois, en rentrant chaque matin de mon jogging, lavant une voiture faisant office de taxi. Ensuite l’homme, que j’ai trouvé affable le premier jour où je suis monté dans un taxi, pour me retrouver par un heureux (oui heureux) concours de circonstances, embarqué à l’hôpital, le jour de l’accouchement de sa femme. (Lorsque le chauffeur m’a dit qu’il allait à Cacaveli chercher sa femme en travail, et qu’il m’a supplié de l’accompagner au CMS en attendant la venue de sa sœur, je n’ai pas eu le courage de refuser ; surtout qu’ils vivent à quelques mètres de chez moi.)
C’est dans la salle d’attente du CMS Cacaveli que j’ai un peu conversé avec le monsieur qui m’a raconté un peu leur histoire. Elle est un peu longue, mais retenez juste qu’ils ne sont pas mariés, qu’ils vivent ensemble depuis huit années, que c’est leur premier bébé, et qu’ils s’aiment comme deux collégiens impubères.
C’est dans cette salle que je me suis rappelé de cette dame qui lavait la voiture de son mari ; je me suis également rappelé de cet homme, une fois croisé au moulin, ce même homme qui m’a parfois vendu des oranges. Bref, la discussion m’a forcé à revoir ma copie.
Ce que je voulais dire, en fait…
C’est que je refuse de porter entière créance à la publication de mon amie sur Facebook, malgré la véracité de ses propos. Le mariage n’est qu’une institution ! (Et rien d’autre). Se faire connaître des parents n’est qu’une formalité. Nécessaire, certes, mais… Le mariage n’est, à mon avis, et au vu de certaines circonstances, qu’un agrément, une formalité non indispensable.
La même société qui jette la pierre à une femme battue par un homme ne l’ayant pas épousée est la même qui la lapiderait si elle était restée auprès de ses parents au-delà de la trentaine, sans enfant ni sérieux prétendant. Est-ce se manquer de respect, que d’emménager avec celui qu’on aime, et qui nous valorise ? Certaines poussent loin leur bêtise, en revenant vivre dans le giron familial avec un enfant qu’elles ont eu avec le monsieur (Tu dis tu attends la dot, mais tu as bébé). Il faut savoir ce qu’on veut à la fin. S’engager avec un salaud pour plaire à la société, ou s’engager parce que c’est la bonne personne ? De deux maux, le moindre : entre un époux qui vous méprise, et un concubin qui vous adule, que préférez-vous ?
Je sais qu’il existe des concubines plus heureuses que des épouses, et cela, personne ne pourra le nier. Des femmes au foyer se morfondent chaque jour devant des plats cuisinés avec amour, mais auxquels le mari refuse de toucher ; des épouses pleurent les soirs dans les oreillers douillets, pour des maris qui refusent de les toucher, pour une fois qu’ils décident de dormir à la maison ; des épouses, légalement mariées, refusent de révéler aux infirmières, l’origine des boursouflures de leurs visages, causées par des époux qui ont du mal à retenir leur poing.
Il existe des concubines, traitées avec tellement de respect, d’égard et de considération que le mariage paraît si… si inutile. Nous connaissons tous un couple, non marié, complice, tellement fait l’un pour l’autre.
Certains me contrediront avec des arguments juridiques ! Mais à ceux- là, je dirais que le Code togolais des personnes et de la famille ne fait (plus) aucune distinction entre les enfants nés hors mariage, et ceux nés dans le mariage ; à ceux-là, je prierai de lire quelques articles du droit commercial, ou du droit des sociétés, pour comprendre que ce n’est pas uniquement par le mariage qu’on peut hériter d’un homme. (Ah le sacré paragraphe de « l’entreprise comme technique d’organisation du patrimoine »).
Je le dis et je le répète : le mariage n’est qu’une institution qui ne fait que prouver quelque chose (ce que vous voulez), ou rien du tout. Mais je suis persuadé d’une chose : le mariage est une chose, la vie à deux en est une autre.
Ce n’est pas parce que certains hommes sont de respectables salauds que la femme est menacée dans une relation qui ressemble à un mariage sans en être un. Ce n’est pas parce que certains mariages sont de véritables échecs que le mariage n’est pas utile. Je ne fais pas un hymne en l’honneur du concubinage, du libertinage ou autre forme de vie à deux « illégales » (parler d’illégalité alors que le concubinage est désormais prévu par le CTPF ??). Mais comprenons-nous : on ne gagne pas le respect d’un homme en lui faisant un bébé, pas plus qu’on ne le garde en l’épousant.
De toute façon, vous serez conviés à mes noces, pour admirer ce qu’est un mariage grandeur nature, et les femmes pourront s’inspirer de mon épouse pour avoir une idée de ce qu’est la femme la plus heureuse de la terre.
J’ai dit !
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