#TGPR15: du changement auquel nous prétendons aspirer

13 avril 2015

#TGPR15: du changement auquel nous prétendons aspirer

Hashtag des élections présidentielles de 2015, au #Togo
Hashtag des élections présidentielles de 2015, au #Togo

 

 

Je fais malheureusement partie de cette jeunesse qui aspire à un CHANGEMENT, surtout à l’occasion des #TGPR15, sans rien faire pour l’obtenir. Nous sommes nombreux, nous qui, excédés par cet immobilisme politique, incarné d’une part par l’actuel Président de la République (candidat à sa propre succession) qui, mine de rien tend à « s’éterniser », et d’autre part par une opposition sans stratégie et complètement stupide (ou elle fait exprès), restons pourtant vautrés dans notre quotidien en admirant tourner la roue du destin.

 

Nous aspirons au changement, pourtant nous ne sommes inscrits dans aucun parti politique ; nous aspirons au changement, cependant nous n’allons à aucun meeting politique, nous ne faisons aucun travail de sensibilisation, à part nous plaindre et nous morfondre. Pis, et c’est là où nous brillons par notre démission, nous sommes les mêmes à dire à qui veut l’entendre que  « l’opposition n’est pas de taille ; il n’y a personne pour être aux rennes de notre nation ; Jean-Pierre Fabre n’a pas la carrure d’un Président… » et patati et patata.

 

Dites-nous, c’est quoi le prototype d’un parfait Président de la République ? Quelle taille doit-il faire ? Combien doit-il chausser ? Ses vestes, Hugo Boss ou Pierre Cardin ? Il doit avoir fréquenté quelle faculté de quelle école ? Combien de sociétés à succès devra-t-il diriger avant d’obtenir notre confiance ? Sérieux, dites clairement ce à quoi doit ressembler un candidat aux #TGPR15, pour pouvoir vous rallier à sa cause ?

 

Après, nous disons untel et untel n’ont pas de programme politique, n’ont pas la carrure… Vous avez-vu Jerry John Rawlings à son coup d’état au Ghana? Bon, comparaison n’a jamais été raison. Mais, programme politique ne veut forcément pas dire volonté de mettre fin au désordre. Parenthèse fermée. Même Alberto Olympio est arrivé, on lui reproche d’être « pédant, déconnecté des réalités locales« …. Bon, on retourne sous l’acajou et on attends le messie.

 

Avons-nous jamais tenté d’approcher l’un d’entre eux, pour avis, conseils, ou même propositions de services, vu que nous avons d’immenses compétences méconnues par le système pérennisé par le Président sortant ? Avons-nous jamais été assez tolérants pour voir en un seul candidat sa perfectibilité ? Qu’avons-nous fait pour y contribuer ?

#TGPR15
De la question d’abstention aux #TGPR15.

A défaut de trouver l’homme providentiel, avons-nous essayé nous, de nous engager pour rallier des gens à notre cause, vu que nous sommes si brillants et si influents ? A part nos statuts Facebook et Tweets incendiaires qui n’ont d’impact que sur nos 1.000 amis ou 1.500 followers (qui pour la plupart ne vivent pas au #Togo), que faisons-nous CONCRETEMENT pour combattre le régime que nous vomissons ? Quels risque sommes-nous prêts à prendre ? Quelle est la véritable portée de notre engagement, au-delà de ces articles et tweets ?

Nous sommes incapables de nous engager véritablement, de trouver un bord politique, ou de créer le nôtre, mais nous trouvons le temps de nous offusquer des engagements des autres. Nous menons tous des débats de fonds avec des militants du parti UNIR, mais moi j’ai honte face à eux, car eux au moins, ont fait un choix qui a le mérite d’être clair. Sincère ou pas, au moins ils ont choisi un camp, et l’assument. Mais nous, nous trouvons des excuses à notre…lâcheté, tout simplement. En tout cas, oui je suis lâche. ( Et je l’assume -_- )

 

J’oubliais ! Il ne suffit pas de reconnaître sous cape que nous sommes pour la limitation de mandats. Il faut le dire haut et fort, sans coup férir, sans frémir, et si possible, du poing sur la table taper. Au lieu de cela, on œuvre pour la consolidation et la pérennisation du pouvoir en place, et on veut nous faire croire en sa bonne foi. Vous serez toujours là dans…20 ans pour nous dire que vous êtes pour la limitation des mandats ? Les mandats, on les limites quand alors ?

 

Nous ne sommes hélas pas artisans de notre « avenir » ou de celui de cette patrie. Nous nous bornons à « dire », (ou écrire, pour ceux qui peuvent) pour ensuite, honteusement, usurper la victoire de ceux qui auront agi ; si victoire il y a. Entendez par victoire, alternance, et défaite du Président sortant. De toutes les façons, l’histoire nous jugera ; ceux qui participent à affermir ce pouvoir, et ceux qui sans le vouloir, ne font fondamentalement rien pour le combattre.

 

Eyi zandé.

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