Mondoblog sauva Emile…et ruina Aphtal
Bonsoirs à tous, chers lecteurs, camarades blogueurs et autres confrères de la plate-forme Mondoblog. « La vérité, aussi cruelle qu’elle soit, il faut la dire car elle rougit les pupilles mais ne les éclate point », disait le très respecté Ahmadou Kourouma. Donc, moi aussi je vais dire ma vérité pour être libre ; n’en déplaise aux pupilles de Ziad, de David, ou même celles de Florien. Moi aussi je vais dire ma vérité.
Mondoblog sauva Émile, ça c’est connu. Surtout qu’il lui a permit de s’attirer les bonnes grâces d’une jolie demoiselle. (Eh Émile, tu as de la veine quoi, tellement je t’envie). Mais ce que vous ignorez (enfin jusqu’à la lecture de ce billet), c’est que moi, Mondoblog me ruina, ou plutôt me ruine.
Hey, les gars, j’ignore comment ça se passe chez vous hein, mais moi je souffre trop. Trop même ! Regardez, je suis un jeune sans véritables ressources (financières notamment). Mais je vais vous faire un petit devis approximatif de ce que j’endure quoi.
Par une puissante alchimie, j’ai réussi à avoir un ordinateur de bureau, un PC (Personnal Computer), à moi tout seul. Mais ce n’est rien de fameux hein, un vieux Pentium 3, avec Microsoft Office 1997, et un disque dur de 10 gigabit ; le tout fonctionnant dans un bruit de moulin. Donc c’est avec mon ordinateur là que je suis en train d’écrire comme ça. Ensuite, je dois me rendre au cyber café du coin pour me connecter à internet ! C’est là ça devient dur.
Connexion internet à Lomé là, ce n’est pas la joie. Une heure de navigation coute exactement 300 FCFA. Une fois connecté, je dois me rendre sur la page Admin de mon blog, pour écrire un nouvel article. Heureusement que Copier-coller ne prends pas trop de temps. Il faut alors commencer par corriger le texte (eh oui, Word 1997 de mon ordinateur et Word 2007 du cyber là, ce n’est pas même chose donc…). Maintenant, il faut commencer par faire les liens, justifier le texte, choisir une image correspondant à l’article, retravailler ladite image si possible, mettre les mots clés, et le SEO, choisir les catégories… Et tout ca là, avec une connexion digne des quartiers périphériques, c’est-à-dire lente, extra lente, et parfois complètement….inexistante. Conséquences : au lieu d’une heure de navigation, je suis obligé d’en acheter deux. (600 FCFA). A priori, ce n’est pas grand-chose hein, mais Mondoblog est un peu… budgétivore. Je me souviens avoir brulé trois heures de navigation pour l’article « Et l’homme créa Dieu à son image ». Après l’avoir mis en ligne, je n’ai pas déjeuné ce jour là.
Je dispose, par un heureux concours de circonstances, d’une connexion wifi juste sur le pas de ma porte. Sauf qu’il me faut un ordinateur portable, un Lap top, pour pouvoir en profiter. Et un ordinateur portable coûte la bagatelle de 500.000 FCFA TTC. Sérieux, vous me voyez en train d’engager pareille dépense ? Entre temps, j’utilisais le celui d’une charmante fille qui était amoureuse de moi pour me connecter. Mais elle a compris que c’est à cause de son ordinateur que je lui fait le sourire, donc, silence-radio. En bref, si je vis avec 3 dollars par jours, Mondoblog m’en prend 2. Alors, Ziad, puis-je hurler comme Émile, « Et Mondoblog me sauva » ?
Et pourtant…
Et pourtant je n’arrêterai point d’écrire, je n’arrêterai point de sacrifier mon déjeuner pour ce blog, je n’arrêterai point, tant que cela dépendra de moi, de me connecter à cette plate-forme, parce que c’est doux ! Oui c’est très doux. Mondoblog est trop doux même. En parcourant les écrits d’un certain David, d’un certain Ziad, d’un certain Émile, d’un certain Florian, d’un certain Gratiano, d’une certaine Salma…., tu te rends compte que tu n’es point seul dans cette formidable aventure qu’est le blog. Tu découvres d’autres manières de penser, de raisonner, d’écrire, de communiquer. Tu réalises qu’en fait, ton quotidien n’est pas unique en son genre, qu’il existe d’autres gars qui se battent plus que toi, pour faire vivre leur blog, et qu’ils écrivent mieux que toi, d’ailleurs. Tu te rends compte qu’en fait, tout le monde édulcore son quotidien pour faire passer un message, pour faire prendre conscience d’une réalité, pour dénoncer ou acclamer un fait, pour partager une expérience, pour blaguer, oups, bloguer.
Mieux, après avoir mis en ligne un article, il y a toujours des gens qui sacrifient également quelques minutes de leur vie, et quelques précieuses minutes de leur connexion internet, pour le lire, et surtout pour le commenter. A chaque fois que je viens répondre aux commentaires de la pétillante Rita Flower, de la charmante Mouinat Sekoni, de la douce et tendre Massé-yawa, du grand Emile, et ceux de tous les autres lecteurs, cela fait chaud au cœur, cela encourage à faire mieux, cela encourage à en écrire encore d’autres, cela motive et fais taire la petite inquiétude née de l’argent dépensé. Tout ces gens, tous ces confrères, tous ces camarades, tous ces correcteurs, tous ces lecteurs, toute cette famille, vaut plus que 2 dollars ; elle vaut plus que 600 FCFA, elle vaut les nuits blanches, elle vaut les marches à pieds à la recherche d’une connexion internet, oui, elle vaut le pied de grue dans les cybers.
Mondoblog, sauva Émile, enrichi Aphtal ; Mondoblog, une expérience qui vaut la peine d’être vécue.
J’ai dit.
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