Ici c’est Togo…

Racisme ? Méchanceté ? Jugez-en vous-même.
Le samedi dernier, après ma séance de gym, je décide de me rendre à la piscine, histoire de réviser mes techniques de nages, et surtout, contempler l’arrière-train et les croupes des magnifiques créatures féminines. Mais j’avais véritablement besoin de me relaxer, et dépenser cet argent frauduleusement acquis. Suivez mon regard…
A Lomé, des piscines, avec de véritables équipements, et de grandes opportunités de rencontres, il n’y en a pas une centaine. Je décide alors de me rendre dans l’un des plus célèbres complexes de la capitale. Je tais le nom pour des raisons que vous et moi connaissons. Les après-midi de samedi, il y a toujours du monde autour de cette piscine, des étrangers surtout. Ces riches gens dons les mômes fréquentent le lycée français ou britannique, ces garçons et filles, de tous âges qui, croquent la vie à pleine dents… La piscine, le samedi, c’est tout simplement génial.
Ma soirée était magnifique, tout marchait, ou plutôt glissait comme un canard dans un étang. Vers seize heures GMT, je remarquai de nouveaux arrivants. Une ou deux familles, je crois. La touffe de leurs cheveux, la couleur de leur peau, leur accent et surtout les voiles des femmes du groupe indiquaient clairement leur origine. Ils devaient être magrébins. J’étais hors de l’eau à leur arrivée, étalé sur une longue chaise, me bronzant tranquillement. (Comme si je n’étais pas déjà assez noir).
Quelques minutes plus tard, un des enfants des derniers arrivants s’approche de moi, et me demande sur un ton presque impératif de lui laisser ma chaise. Il devait avoir entre 12 et 14 ans, et devais sûrement être un collégien. Le pauvre! Je refusai tout poliment et le redirigea vers le maitre nageur. Une quinzaine de minutes plus tard, je décide de plonger à nouveau, tellement il y avait de filles dans l’eau. Le temps de jouer à la grenouille, et au voyeur avec mes lunettes, puis ressortir de l’eau, le petit magrébin de tout à l’heure s’empara de ma chaise longue, mettant à terre ma serviette blanche (une serviette spéciale qui ne me sert que pour la piscine), mon sac, mon gel de douche, et mes habits.
Je ne dis mot, malgré ma rage. Self-control ! Un juriste n’agit pas selon ses émotions ; un gentleman ne hausse point le ton ; un gars bien éduqué comme moi a pour meilleure arme le Silence. Je m’éloigne avec mes effets, puis m’installe avec un garçon qui accepta de partager sa chaise avec moi. J’oubliais presque l’incident lorsqu’au moment de me rincer le corps pour le départ, le même magrébin vint me bousculer, me poussant presque, comme quoi « il était pressé, et je le retardais ».
Quand les mots manquent on passe à l’action…
Mon sang ne fit qu’un tour. Je l’attrapai par le bras, puis lui administra trois (03) bonnes gifles aller-retour (c’est-à-dire alternativement sur les deux joues). Je le traine alors hors de la douche puis le pousse à terre.
Jamais je ne m’étais senti aussi zen. J’étais conscient que les claques étaient peut-être un peu exagérées par rapport à son âge (en témoigne le bruit de ma paume sur ses joues d’impoli de magrébin). Il hurlait par terre, se tordait de douleur, couvrant ses joues. Le maitre-nageur, témoin de la scène s’approchait lentement, et le père de l’enfant, alerté par les couinements de son rejeton, accouru également. J’étais impassible sous la douche, faisant glisser le gel entre mes doigts, prêts à justifier mon geste, et prêt à cogner le premier imbécile qui aurait osé me brutaliser. Le père prit son malotru d’enfant, échangea quelques mots avec lui en arabe, puis s’éloigna, en me jetant un regard noir. Je crois surtout que c’est ma nouvelle forme musclée qui le dissuada de toute volonté de représailles. (Ah oui, muscles rouges aide souvent). J’ignore pourquoi mais le maitre-nageur me posa des questions auxquelles je ne répondis même pas.
Pourquoi l’ai-je giflé ?
C’est simple ! Je n’ai fait que corriger un petit frère indélicat, calmer un jeune frère au sang un peu trop bouillonnant, je n’ai fait que transmettre au petit, les vertus de la patience et les conséquences de l’irrespect envers un ainé. Oui, il est libanais, peut-être libyen, marocain ou tunisien. Mais c’est avant tout un africain comme moi, un musulman comme moi, un être humain comme moi. La couleur de sa peau n’a pas véritablement motivé mon acte. Ce garçon est mon petit frère. Il est moins âgé que mes deux petits frères (21 ans, 2ème année de biologie et 16 ans, classe de 2nde S).
C’était beaucoup plus le grand frère qui a agi, et non le nègre que je suis. Je n’ai rien contre les magrébins ; enfin pas grand-chose. (Les togolais me comprendront). Mais je refuse qu’on me manque de respect. J’aurai administré les trois claques avec la même intensité aux filles d’Obama si elles avaient agi ainsi.
Au fond, au-delà du manque de respect de ce petit enfant, il y a ce sentiment de tout permis chez les étrangers. Pas avec les magrébins principalement, même s’ils sont les plus concernés, mais avec toutes les personnes de nationalité étrangères. Le Togolais ne vaut plus grand-chose même dans son propre pays. Les étrangers bénéficient d’un certain traitement de faveur, dans presque tous les domaines. Facile à vérifier : allez au grand-marché de Lomé et dites-moi de quelles nationalités sont les plus grands commerçants !
Les tords sont à partager entre la population et le pouvoir en place. La population togolaise est victime de son hospitalité légendaire. Nous ne faisons pas de distinctions entre les natifs et les étrangers, ce qui fait que ces derniers finissent par se croire plus togolais que nous. Je ne pousse guère à la discrimination envers les étrangers, loin de là. Je ne mets pas en branle l’intégration régionale et sous-régionale, mais il faut que les étrangers connaissent leurs droits, leurs devoirs, et surtout les limites à leurs droits. Accueillons les étrangers, mais ne leurs déroulons point le tapis rouge, surtout pas au détriment des natifs. Un béninois, un ivoirien, un sénégalais, un malien… peuvent se sentir chez eux au Togo, mais doivent toujours garder à l’esprit qu’il y certaines choses qui ne leurs sont pas permises. Je le pense sincèrement.
Cette situation a également été favorisée par les autorités, qui facilitent l’installation des étrangers, et n’exercent aucun contrôle sur ceux-ci après leur installation. Cela n’aide personne. Qu’on facilite la création d’entreprises et sociétés aux étrangers est une chose. Mais qu’on leur permette de frauder le fisc en est une autre. Ce qui est pis, c’est lorsque le togolais est brimé face à un étranger. Ou plutôt, lorsque l’étranger est favorisé au détriment du togolais. Égalité de traitement devant la loi oblige. Pourtant, les policiers (certains, pas tous) sont capables d’exercer une contrainte par corps illégitime sur un togolais, juste sur demande d’un libanais, d’un nigérian… C’est cela qui offusque.
On pense faire bonne figure sur le plan international, passer pour le meilleur élève en matière d’intégration et d’hospitalité, mais en réalité, nous passons pour des moutons. L’ivoirien a vite compris cela lorsqu’il disait dans la chanson populaire « (…) on aime bien les étrangers mais vers la fin on se préfère (…) ».
Le togolais est hospitalier et aime les étrangers ; mais le togolais n’est pas con. Moi en tout cas je ne le suis pas. Et si un maure, un tchadien, un somalien, un français, ou un américain croit qu’au Togo tout est permis, qu’il vienne me bousculer sous la douche de ma piscine préférée.
J’ai dit !
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