Aphtal CISSE

Le Zarma, l’Argent, et le Togolais

Un ami Zarma (mot pour désigner les commerçants nigériens installés au Togo) m’a une fois dit ceci :

«  Vous autres togolais vous me faites rire. Voilà quelqu’un qui a raté ses classes et puis il veut faire commerce. Et lui pour commencer, il veut qu’on lui ouvre une boutique carrelée avec ventilo ou clim. Nous autres (eux les Zarma), on commence par vendre chaussettes, puis des montres bracelets, puis des sous-vêtements, puis des chaussures, avant d’aller vendre au Grand Marché de Lomé. Et même une fois là-bas, tu te ballades proprement avant de t’asseoir devant la boutique de ton frère.

Vous là, (nous autres togolais) vous n’avez jamais cherché la monnaie de 10.000 FCFA pour un achat de 235 FCFA, et vous voulez qu’on vous confie des millions pour aller passer des commandes en Chine ?? »

Honnêtement ? Oui, sur le coup j’en ai été vexé au plus haut point. Mais quand j’ai réalisé que j’étais en effet incapable de me balader avec des chaussettes et des montres bracelets sous le bras, je ne pouvais que lui donner raison, et ranger mon égo qui m’empêchait de commencer le plus petit des commerces.

Au fait bonjour chers lecteurs. Je vous espère en pleine forme. Cet article, je le rédige en même temps pour pester contre certains individus (j’en viens, j’en viens), et peut-être donner quelques petits conseils.

>>> Quelques petits Gnadoè :

Avez-vous jamais essayé d’effectuer un achat chez une revendeuse togolaise au grand marché, tôt le matin avant 9h ? Ou peut-être vous êtes-vous limité à juste demander le prix des articles et à vous éloigner ? Elle ne vous a rien dit ? Sinon, elle vous a dit quoi exactement ? Bref, moi je ne fais que poser des questions hein.

Avez-vous par contre essayé de faire pareil avec un vendeur Zarma ? (Remarquez qu’au Grand marché, la majorité des femmes sont togolaises, et les hommes sont Zarma. Les femmes vous diront qu’elles sont battantes ; les hommes Zarma vous diront que le togolais ne sait pas s’occuper d’une femme. Mais ça c’est un autre débat.). Avez-vous essayé de lui proposer un prix débile pour son article ? Quelle fut sa réaction ? Bref, là encore je ne fais que poser des questions.

Et au fond, Abdoulaye, mon ami Zarma a raison. Il a fallut longtemps pour voir des petits togolais vendre du chewing-gum ou des papiers mouchoirs, aux feux tricolores. Et ces derniers osent rarement aller commercer au Grand marché, majoritairement aux mains des zarmans, grands comme petits.

Le jeune togolais, avant de faire quoi que ce soit, te dira : « j’ai étudié le marché, j’ai remarqué qu’il y a un manque de chaussures Mocassins, dans la capitale. C’est moi je vais combler ce vide » ; « j’ai remarqué que les bars qui existent manquent de quelque chose de captivant ; je veux créer un bar VIP, avec miroirs, fauteuils bourrés, lumière tamisée…classe quoi ».

Bref, le togolais est porteur de projets souvent débiles nécessitant de lourd fonds de démarrage ; des fonds qu’il est incapable de rassembler dans l’immédiat, pour aller hurler à qui veut l’entendre qu’on ne soutient point l’entrepreneuriat dans ce pays. Avec 1.000 FCFA, le Zarma se tape quelques paires de chaussettes, et c’est son fonds de commerce. Normal de le voir dans dix ans aller en Chine pour y commander nos télé et frigos.

>>> Et le commerce en ligne ne se porte pas mieux.

Image d'un deal

Qui dit commerce dit achat et vente ; acte d’échanger un bien contre un autre, ou contre de l’argent. Et quand on dit commerce en ligne, tout bêtement, je me dis que cela doit être pareil, sauf que là les premières négociations se font sur Internet, avant conclusion dans le réel.

Tenez ! J’ai récemment décidé de vendre ma moto. J’ai donc pris des photos d’elle, que j’ai posté dans le groupe Facebook, JeVendsJachète, celui où m’a-t’on dit, il y a généralement de bonnes affaires. Sous la photo, je mets les informations pouvant intéresser toutes personnes de bonne foi : « date d’achat, kilomètres parcourus, état de l’engin, et bien entendu, une infoline pour les négociations. »

Ma moto HAOJUE en vente. Vous voyez comment elle est belle non? Si jamais vous êtes partant, e-mail les gars 🙂

Les commentaires que j’ai eus en dessous de mon post justifient largement une décision sans appel : le togolais n’a guère le sens des affaires.

Aussi ai-je décidé de donner quelques conseils aux internautes, lorsqu’il y a un article proposé :

  • S’informer au préalable sur…

>>> L’article : Quelqu’un dit qu’il vend une moto Haojue, déjà immatriculée. Le premier réflexe, c’est de s’informer sur le prix de l’article à neuf (360.000 FCFA), y ajouter les frais d’immatriculation (55.000 FCFA), histoire d’avoir une idée sur le coût normal de la chose (415.000 FCFA). Lorsque cet exercice est fait, vous savez si le prix que propose le vendeur est raisonnable ou pas. On vous dit qu’on vend une moto immatriculée, achetée il y a moins de trois mois, vous proposez 100.000 FCFA Cash. Vous faites exprès ?

>>> Le vendeur : chers amis, oui, il y a très souvent des voleurs qui veulent liquider un bien frauduleusement acquis ; il y a des gosses de riches qui veulent se débarrasser rapidement de certains de leurs gadgets ; il y a certains qui vendent des choses à cause d’une urgence, ou d’un pressant besoin ; mais de grâce, ne prenez pas tout le monde pour des crève-la-faim.

Certains vendent leurs bien soit parce qu’ils en ont de trop (si j’ai 10 Tablettes et que j’en vends 3…), soit parce qu’ils veulent avoir mieux (Vendre un vélo pour acheter une moto, par exemple). Et puis tout le monde n’est pas votre égal. Vous avez quoi ? 19 ans, 25 ans ? Il y en a dont le fils aîné vous dépasse en âge. Le langage doit être approprié, sinon, votre groupe de vente passe pour un repère de jeunes impubères.

  • L’infoline n’a pas été mise pour rien.

Lorsque vous allez dans un marché, vous allez dans le rayon qui vous intéresse, et vous demandez expressément les prix, pour engager les négociations non ? Eh bien pourquoi vous est-il si difficile de faire pareil, sur Facebook ou autres sites de vente ? Au lieu de faire le zouave sous le post du vendeur, écrivez directement à la personne, et parlez affaires.

  • Que tout se fasse dans le respect.

Sérieux, togolais ! Tu ne peux pas acheter un HTC One X à 80.000 FCFA, l’utiliser durant deux années, et essayer de le refiler à 120.000 FCFA. Où est le respect ?

Quelqu’un propose de revendre une imprimante à 60.000 FCFA, il est vraiment embêtant de faire une contre-proposition de 8.000 FCFA. C’est tout simplement de la sorcellerie.

  • Changez votre perception du lucre.

C’est mon ami Zarma qui a l’habitude de me dire ceci :

« Vois-tu, vous les togolais vous pensez être plus intelligents ou plus avancés que les gens. Vous allez déposer l’argent en banque, vous avez carte bancaire, et vous pensez que c’est la fin du monde. Quand tu as longtemps vendu les chaussettes, tu sais que même 15 FCFA, c’est du bénéfice, c’est la grâce. Donc quand on te demande de donner 100 FCFA pour déposer ton propre argent, pour nous, il y a problème. Et quand on te dit qu’on te prélève 500 FCFA sur ton argent quand tu mets ta carte dans une autre banque, là là là pour nous c’est un péché même. »

Nous autre togolais quand on ne perçoit pas bénéfice de 10.000 FCFA par article, on ne marchande pas. Je ne veux pas prendre le risque d’affirmer que c’est de l’avidité. Mais en tout cas bon commerce à vous.

Y a même un Zarma qui s’est proposé pour acheter la moto. Il a aussi vu la photo sur Facebook, et m’a appelé, au lieu de jaser sous la photo, comme l’ont fait mes frères togolais. (Mais si quelqu’un propose mieux, baah, je suis preneur 🙂 )

Dans la vie comme dans les affaires, seuls les tonneaux vide font du bruit, résonnent et jamais ne raisonnent.

J’ai dit !


Ces canevas de réussite à revoir…

Cordiaux salamalecs.

Mendiant par Chris Serour via Flickr/CC
Mendiant par Chris Serour via Flickr/CC

Convenez avec moi qu’il y a de ces choses qui vous bouleversent, qui vous font remettre des conceptions en cause, qui vous secouent. Et lorsque vous vous amusez à décortiquer le quotidien d’un « mendiant », vous n’avez plus la même compréhension du mot « nenécessiteux ».

Des mendiants, nous en croisons tout notre saoul dans le moindre de nos déplacements. Nous sommes soit à moto, soit en voiture, nous sommes pris de pitié envers ces estropiés, nous jetons rapidement une pièce à leur endroit, puis nous espérons divine récompense.

Eh bien parmi ces bénéficiaires, se cachent souvent de vrais professionnels de la mendicité, c’est-à-dire des gens qui en ont fait leur métier, le font bien, en vivent et chérissent une famille avec.

Voilà un mendiant qui arrive à son poste de travail, généralement un feu tricolore, en descendant d’un taxi, ou de tout autre moyen de déplacement. Oui, ils ne sont pas tous piétons.

Une fois installé, le type se met dans une telle position, qu’on n’a pas trop envie de regarder une seconde fois sans faire la zakaat. Il force l’émotion, il force la sensibilité, il force la main.

Le type est là, la journée durant, par tous les temps. C’est surtout lorsqu’il fait chaud, lorsque le soleil est haut, qu’il vous exhibe proprement son « handicap ». Bref…

Le soir tombé, voilà notre mendiant qui se rend au marché d’à côté pour y faire des emplettes. Et il n’y va point du dos de la cuillère. Viandes,  poissons, légumes, fruits… Tout pour un repas équilibré. Les revendeuses du marché vous diront que ce sont des gens qui ne discutent pas trop les prix fixés. Une sorte de gentleman, quoi.

Vous le verrez rependre un taxi, ou tout autre moyen de déplacement, puis hop… A demain.

A la fin du week-end, comble de l’étonnement, vous le verrez dans une agence d’une institution de microfinance, ou carrément d’une banque de la place. Bah quoi ? Le gars y tient un compte épargne. N’est-ce- pas qu’il faut faire des économies? Et c’est justement là que vous vous posez des questions; des vraies ou fausses questions.

Un mendiant qui alimente un compte en banque ? Les Togolais sont-ils si généreux ? Au finish, a-t-on à faire à de véritables nécessiteux, ou à de « véreux businessman », pour reprendre le terme de mon ami Kelly ?

Sans trop paraître pédant, même les mendiants vivent bien et possèdent un compte bancaire…

Tu regardes ta propre vie, et tu te demandes si tu n’es pas en train de la rater…

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Entièrement rédigé dans WordPress pour Android.


Quid de la nuit du civisme, au Togo?

Bien le bonjour à vous, chers tous et chères toutes.

 

Il est un principe acquis, que le togolais a le charme de trouver des insuffisances à des initiatives qu’il ne peut prendre, mais prises par un compatriote. Comme je suis togolais et fier de l’être, je n’oserai guère déroger à cette triste règle. J’aimerai dans ce billet récap, vous faire part de mes avis sur « La nuit du Civisme », organisée par l’ainé Cyrille Amétépé.

 

La nuit du Civisme ?

 civisme

Hormis les annonces faites sur les canaux traditionnels de communications et le réseau social Facebook, il y a d’abord eu une conférence de presse, le Mercredi 23 juillet, à Blue Zone, à Cacaveli. Ensuite, la nuit du civisme elle-même a eu lieu à l’Agora Senghor.

Bon, je vous insère juste quelques tweets que j’ai pu effectuer lors de cette soirée, et ceux des twittos présents à ladite soirée.

 

 

 

 

 

 

 

 

Soyons francs…

La nuit du civisme a bénéficié d’un tapage médiatique monstre. Non seulement Cyrille est un « géant » de Facebook, mais ses relations dans le monde de la communication au Togo ont fortement joué en sa faveur. La conférence de presse a fortement été médiatisée, par les chaînes de télé, radios, presses, et medias en ligne. C’est un plus.

 La nuit du civisme en elle-même a vu la participation de nombreuses et d’imminentes personnalités. Divers acteurs de divers secteurs, des Chefs traditionnels… Bref, il faut quand même avoir de l’estime pour réussir à rassembler en un même lieu tant de gens. Surtout lorsqu’on connait l’hideuse manie de nos officiels togolais à se faire représenter. C’est également un plus.

 

Cependant…

La nuit du civisme est loin d’être une réussite, SELON MOI. Je suis resté sur ma soif.

 

  • Le but ou le message :

Certainement que j’ai été distrait, ou pas assez curieux, mais j’aimerai qu’on m’explique concrètement l’objet de cette soirée. Est-ce pour récompenser des acteurs qui promeuvent la citoyenneté ? Est-ce une occasion de mener des réflexions sur la notion de citoyenneté dans notre pays ? Est-ce une occasion pour relever et décrier des actes et des comportements dits inciviques ?

 

  • Définition des concepts :

Qu’est-ce que les organisateurs entendent par « citoyenneté » ? Vont-ils au-delà de la définition légale ? Pour eux, qu’est-ce qu’un citoyen, qu’est-ce qu’un « acte civique », qu’est-ce qu’un « acte incivique » ? Autant de concepts qu’il va falloir définir et expliquer de façon claire, précise et sérieuse, en dépassant les boutades faites sur Facebook.

 

  • Symboliques :

L’une des choses que j’ai le plus déploré à cette nuit du civisme c’est l’absence de toute symbolique en relation avec le thème de la soirée. S’il s’agit de faire bouger les choses, et d’insuffler une nouvelle dynamique à des togolais nouveaux, le premier signal aurait été de débuter la soirée à l’heure. Et ce qui était encore plus décevant POUR MOI, c’est la raison donnée pour expliquer le retard : attendre les officiels. (Ne faut-il rien attendre de l’Etat, cher Cyrille? )

Si réellement « l’état c’est toi, c’est moi, c’est nous tous », on n’a pas besoin d’attendre des représentants de ministres (qui ne se sont pas donnés la peine d’être là en personne), pour démarrer la soirée. Cela aussi, c’est le respect de ceux qui sont déjà là. Et c’est aussi de la citoyenneté, ou du civisme, que de débuter les choses aux heures indiquées.

Pis, j’aurais énormément apprécié que la soirée débute par l’exécution de l’hymne togolais, ou du moins de la marche républicaine. Il s’agit là aussi d’une symbolique, d’une certaine culture de l’amour et du respect des symboles qui malheureusement se meurt. En tout cas c’est MON AVIS.

 

  •   Déroulement de la soirée :
  1. La soirée fut plate et linéaire, à mon sens. Laissons de côté les prestations des humoristes, et des artistes de la chanson. Ce fut bien, pour égayer, et animer les intermèdes. Mais sincèrement, j’aurais (et là il s’agit des attentes personnelles) apprécié que la soirée soit jalonnée de petit débats contradictoires, selon les catégories des prix distribués.
  2. La soirée n’aurait pas été plus longue, si on sacrifiait les passages des artistes pour des mini-débats intellectuels. Les soirées et les nuits au Togo se suivent et se ressemblent. Il va falloir se distinguer, pour une thématique aussi sérieuse que la citoyenneté

 

  • Attribution des prix :

A mon avis, il y a eu trop de catégories, et trop de prix distribués. A un certain moment, on se demande s’il s’agit de remercier des personnes ou des sponsors, que de primer des actions (quoique Cyrille se tue  à nous jurer qu’il n’a eu AUCUN SPONSOR à part Dieu. Bref, à d’autres, quoi…). J’avoue également avoir vaguement été déçu par certaines nominations. Mais bon, mon avis ne vaut que ce qu’il vaut.


 

  • Durée de la soirée :

Je n’apprendrai rien à Cyrille en lui disant que l’évènement s’est terminé un peu trop tardivement. Je n’ai pas pu rester jusqu’à la fin, non par manque d’intérêt, mais parce que je suis mineur, et que je vis dans un quartier très reculé, où il ne fait pas du tout bon de traîner au-delà de minuit. Du coup, je ne sais pas trop sur quelles notes s’est terminée la nuit du civisme.

 

Bon, je suis convaincu que la perfection n’est point de ce monde, et même la dixième édition de la nuit du civisme ne sera pas parfaite. Cependant, connaissant l’initiateur de ce projet, je suis persuadé qu’il s’améliorera et visera au moins l’excellence, à défaut de la perfection. C’est ma manière d’être civique, Cyrille, en te taquinant à travers cet article, qui je sais, ne fera que te booster.

Et je t’informe aussi qu’on a volé mon casque dans le parking, à la soirée. Tu n’en es pas responsable, je sais mais…si ce n’est pas un acte incivique, dis moi ce que c’est. Bonne continuation, et vivement que je trouve réponses à mes interrogations.

 

J’ai dit !

 


Dix astuces pour plaire à une belle-mère togolaise

Beaucoup pensent (à tort, oh oui à tort) que je suis un homme à femmes. Je déteste les étiquettes, pourtant. Ils estiment (toujours à tort) que je suis un gars peu sérieux, qui enchaîne les conquêtes, enchaîne les cœurs de ces pauvres dames, pour les briser comme une poterie sans valeur. Erreur, les gars ! Erreur. En fait le truc, c’est que si moi j’aime les femmes, ma mère elle ne les aime pas. Ou pas assez.

Ce n’est pas un problème qui m’est particulier.Tout le monde sait combien il est difficile de séduire une belle-mère, ici au Togo. Il existe des particularités ethniques, mais nos mamans ont toutes, ou presque, le même comportement face aux conquêtes de leurs fils.

Pour avoir observé le comportement de ma mère, et celui des mamans de mes amis, j’ai recensé les petites choses qui n’ont pas joué en faveur de ces belles demoiselles.

Affiche de comédie : La belle-mère

10)                      Ne jamais sous-estimer le pouvoir de votre belle-mère.

Les filles commettent la bêtise de se fier aux muscles de leur homme, à la grosse voix qu’il prend en s’adressant à ses petits frères, et à l’air responsable qu’il emprunte chaque fois qu’il est en leur compagnie. Cela ne vaut absolument rien devant leur maman, mesdames. Votre belle-mère continue de terroriser proprement votre chéri, et il ne pourra rien faire contre cela, tant qu’il vivra avec ses parents.

 

9)    Bien choisir les heures de visite.

L’une des filles que la maman d’un ami a vraiment détestée, avait l’habitude d’être chez lui aux heures de cuisine et de repas. Pas qu’elle aimait manger avec nous (parce que j’y suis aussi, souvent), mais pour la mère de Marc, une fille qui traîne hors de chez elle entre 11  30 et 14 h TU et 17 h 3 0 et 20 h, est une fille paresseuse qui n’aime pas aider sa maman à elle à la maison. Oui il existe des filles qui vivent seules, mais…je leur conseille la solitude entre 11 et 14 h, c’est simple.

8)    Être toujours présentable.

Dans « présentable », je mets décente, élégante, pas trop high ni trop low. Qui ne sait pas que les mères togolaises sont les plus regardantes, en matière d’habillement ? Mesdames, les jeans slim, taille basse mini-jupes, leggings, talons aiguilles… c’est joli, c’est beau, nous on aime cela ; nos mères NON. En plus, les mères connaissent le pouvoir d’achat de leur fils. Vous paraissez trop chères ? « Mon fils, ta mimbale-ci, tu es sûr d’être le seul à gérer ? Ses cheveux seuls dépassent ton argent de la semaine hein ». Cela dit, il ne faut pas avoir l’air sale non plus. « Ne viens pas donner tes ascaris là à mon fils ici »

7)    Aider le moins possible, à la cuisine.

C’est votre gars qui vous a dit d’aller aider sa mère à la cuisine ? Erreur, mesdames. La cuisine, c’est l’endroit le plus sacré qu’une femme puisse avoir. C’est le seul endroit, où elle se sent en territoire conquis, le seul navire où elle est la seule Capitaine. Elle n’acceptera aucun moussaillon mouiller dans ses eaux, désolé. Allez là-bas le moins possible; et dès que vous sentez votre belle-mère sur ses gardes, battez en retraite. Vous n’avez rien à lui prouver ; surtout si ce n’est pas votre gars qui donne l’argent de la popote.

6)    Donnez des conseils sur l’apparat de votre belle-mère.

Cette astuce ne pourra marcher que si vous remplissez parfaitement la condition de l’astuce 3. Et, adressez-vous directement à votre belle-mère, pas à votre gars. Il risque de déformer (involontairement) vos dires en les rapportant, pensant plaider votre cause auprès de sa mère. Dites à votre belle-mère que vous connaissez un bijoutier qui redonnera de l’éclat à ses bijoux ; envoyez-lui une bonne esthéticienne, pour ses manucures-pédicures; proposez-lui un brodeur que vous connaissez, pas parce que vous y cousez vos robes, mais parce que c’est le brodeur de votre mère à vous…

5)    Parlez peu, dites beaucoup !

Tout ce que vous direz sera retenu contre vous ; tôt ou tard ! Lorsqu’on parle trop, on pêche ! Et les belles-mères togolaises savent reconnaître les brus incapables de tenir leur langue en bride. Ce n’est pas l’épreuve du Silence, croyez-moi, mais il vaut mieux ne l’ouvrir que pour dire quelque chose de censé, et d’utile. Nos mères reconnaissent tout de suite tout commentaire superflu.

Ah j’oubliais ! C’est valable pour les ébats sexuels. Votre petit ami est un bel étalon ? Bah, lorsque vous jouissez, criez juste un « Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaargh » et fermez-la. On saura que vous savez même taire votre bonheur.

4)    Ne tombez pas enceinte…

Cette astuce est valable si vous avez tous les deux moins de 25 ans, mais aussi, et surtout si votre petit ami est encore à la charge totale, effective et permanente de ses parents. Toutes les astuces précitées tomberont à l’eau, le jour où vous aurez deux traits rouges sur le test de grossesse. Parce qu’à partir de ce jour, vous serez le voile rouge qu’on agite devant le taureau que sera devenue votre belle-mère. Et si jamais vous décidez d’emménager chez votre gars, c’est mort : vous remplacerez la domestique, s’il y en avait. Non, j’exagère je sais. Mais bon, c’est mieux de ne pas laisser les flammes de la passion brûler les étapes de la vie à deux…

3)    Faites parler de vous.

Votre belle-mère vous jugera par rapport à ce qu’elle verra, et supposera de vous, en vous côtoyant, mais aussi par rapport à ce que les gens de la maison diront de vous. Et il est préférable que votre beau-frère ou belle-sœur ne sache pas grand-chose sur vous. Inutile de vouloir faire copain-copain avec les sœurs ou les frères de votre homme. Ils sont peut-être vos meilleurs atouts dans certaines circonstances, mais un peu de mystère n’a jamais tué personne. En outre, c’est votre petit ami qui, en vous craignant, en vous respectant, forcera le respect de sa mère, d’une certaine façon. S’il ne vous respecte pas, n’attendez pas que sa mère le fasse.

2)    Consultez votre belle-mère sur un différend qui vous oppose à son fils

Oui c’est sûrement du délire. Les problèmes de couple se règlent à deux. Oui cela est vrai. Mais, pour le moment, vous essayez de plaire et sa mère, et il vit toujours avec ses parents. En racontant un différend à votre belle-mère, vous respectez son titre, faites appel à sa sagesse, prouvez votre humilité, et vous lui donnez la vague impression qu’elle a son mot à dire. Cette astuce n’est valable que lorsque vous sentez que vous êtes de plus en plus acceptée. Vous comprenez tout de même que vous n’irez pas voir votre belle-mère parce que votre copain pète sous les draps…

1)    Ne vous comparez jamais à votre belle-mère.

Laissez-moi avaler une gorgée de mon jus de bissap, pour trouver les mots gentils pour le dire : qui que vous soyez, quoi que vous fassiez, vous n’arrivez pas à la cheville de la mère de votre Togolais chéri. (C’est ma fiancée qui m’a une fois dit que je n’arrive pas à la cheville de son papa à elle, alors…).

 Vous n’êtes pas plus belle que sa mère, et vous ne le serez sans doute jamais. Vous n’êtes pas plus gentille, vous n’êtes pas plus mature, vous n’êtes pas meilleure cuisinière… Bref, plus vous multipliez les domaines de comparaison, plus vous verrez que vous êtes nulles. Vous êtes une princesse, votre belle-mère, c’est la reine ! Rien à faire. Cela dit, sachez détecter, éviter les « gros bébés » qui malgré leur âge traînent toujours dans les jupes maternelles.

En guise de bonus, mesdames, soyez juste vous-mêmes. Au-delà de tout, sachez ce que vous voulez, et qui vous voulez. Il ne s’agit pas de faire allégeance à une belle-mère, ni de lui faire la guerre. Ceci pourra être un complément de lecture.

Sinon mesdames, vous savez, je ne suis plus un cœur à prendre mais… le cœur de ma mère, si ! Suivez mon regard…

J’ai dit !


Ce griotisme qui dessert le Président Faure…

Griot Haussa Crédit >>> GOOGLE

Bonjour à tous et à tous. Désolé de débarquer comme cela. Je m’étais promis de ne publier qu’à la fin de vos affaires de foot là. Mais ceci si je ne l’écris pas, je m’en voudrais. Je ne serai pas long.

Lundi dernier, j’ai tranquillement roulé ma bosse de Cacaveli à la Mairie Centrale pour retirer des documents à certifier. Pas trop loin de là, entre l’agence Orabank et le restaurant Brovi, trois personnes m’accostent, et me demandent de leur indiquer le Palais des Congrès. Ce que j’ai fait, promptement, sans trop faire attention à leur habillement.

C’est en rentrant chez moi, que je croise, au niveau de l’espace Anani Santos, un cortège, tout un long cortège, de blanc habillé, marchant vers le Palais des Congrès. Il se passe encore quoi ? Ce n’est plus que j’ai pu faire le rapprochement entre ce cortège, et l’examen du projet de loi portant limitation du mandat présidentiel, qui a lieu au même moment au Parlement (Palais des Congrès). J’apprendrai plus tard que ce cortège est celui des membres de l’Association NJSPF « Nouvelle Jeunesse pour le Soutien au Président Faure ».

Foutaises…

Pour être franc, je n’ai jamais été fan de l’association précitée, et ses méthodes commencent par me mettre dans la triste obligation de la détester. Je n’ai rien contre le Président de la République, mais que son nom soit ainsi mêlé à des activités d’un autre âge, cela le dessert énormément.

Je ne sais pas s’il est prudent de dire, qu’il y a quelques avancées notables, sous les deux mandats du Président Faure. Mais je vais quand même me risquer à dire certaines choses : si jamais le Président Faure décide de poser sa candidature en 2015 (ce qui est probable), il a parfaitement les moyens de battre l’opposition, sans passer par de quelconques griots.

Faure n’a vraiment pas besoin qu’on importe de prétendus militants en bus, pour venir faire acte de présence devant le Parlement. NON ! Cette association NJSPF doit être rappelée à l’ordre, car elle dessert certainement la cause du Président.

Sérieux ! On dit que le Parlement se penche sur un projet de loi ; une activité tout de même intellectuelle, sérieuse. Vous n’envoyez pas d’experts assister à la séance ; vous n’envoyez pas de Professeur d’Université, de respectables journaliste, d’excellent juriste, d’émérite constitutionnaliste… Vous n’avez rien de tout cela dans vos rangs, pour assister à la séance, et nous sortir un communiqué intéressant ? Tout ce que vous réussissez à faire, c’est de convoyer de jeunes désœuvrés, de vieux et vieilles déshonorés, pour aller crier leur soutien au Président ?

Les togolais n’ont plus envie de revivre l’époque des animations ; le peuple togolais voit d’un très mauvais œil ces manipulations peu réfléchies, tapageuses et inutiles ; moi Aphtal, je digère de moins en moins, ces associations qui ne vivent que lors des processus électoraux, se mettent à confectionner des tricots de piètre qualité, et qui ne réussissent rien d’autre qu’à attiser l’antipathie des autres.

Les œuvres du Président  doivent parler à sa place ; Faure a encore un semestre à passer au sommet de l’état, avant de remettre en jeu le fauteuil présidentiel ; un semestre qu’il peut utiliser pour mieux séduire les populations, et ceci ne passera certainement pas l’association précitée.

 J’attends toujours des débats d’opinions, j’attends toujours des débats intelligents, j’attends toujours des débats où chacun a son mot à dire, et le dit de façon claire et sans ambages ; de tous les acteurs et de tous les bords politiques. Au moins, nous avons le droit à la parole non ?

Le 21ième siècle exige des moyens de plus en plus intellectuels, et l’association NJSPF n’est visiblement pas encore dans le siècle présent.

J’ai dit !


L’alcool, l’islam et moi…

Islam (MorgueFile.com)

Bien le bonjour à vous, chers lecteurs.  Je vous espère en pleine forme. Moi, pas vraiment ; je sens que je vais devenir SDF ! Sérieux, depuis que mon père me menace de me jeter de la maison, je crois que je viens de lui donner une valable raison pour le faire.

Les griefs qu’il a contre moi sont légion. Mais le principal sujet sur lequel lui et moi ne sommes jamais d’accord, et celui de la religion. Oui le linge sale se lave en famille, mais là je risque ma chambre à coucher, alors…

 

Plantons le décor !

 

Le week-end dernier, j’étais invité à un banquet dans un somptueux hôtel de Lomé. C’était tout sauf vos déjeuners habituels, là hein. Je finis de me servir, je retourne chercher une bouteille de boisson (sans trop faire attention, à cause de l’habitude), puis je m’installe. A peine avais-je entamé mon plat qu’un homme plutôt âgé vient occuper la chaise à côté de moi. Ayant reconnu mon grand-oncle, je me lève prestement (en bon Kotocoli), pour lui faire les révérences et l’aider à s’installer. J’ai même failli tremper le bout de ma cravate dans ma sauce tomate.

 

Nous échangeons les salutations, prenons les nouvelles de toute la famille (même celles des aïeuls décédés), puis chacun reprend ses couverts. L’oncle remarque, entre deux causeries, qu’au-delà de l’odeur du poisson que je dégage, il y avait une autre odeur, plus forte, ressemblant à celle de liqueurs interdites. Il remarque alors la petite bouteille de bière posée devant moi, et mon verre à boire déjà vide (enfin, il y restait de la mousse au fond).

–         Tu bois quoi là, fils ?

–          Euuuuh….

–          Safroulaye !

Erreur N°1 : le vieux tonton s’est mis à me sermonner, à me faire la morale en haussant le ton, là à table, aux yeux de tous les autres convives.

Erreur N°2 : il s’est même permis de me demander si c’était à cause de la jolie fille à côté de moi que je buvais de la bière. (Une fille qui est déjà dans cet endroit, c’est avec bière petit modèle je vais l’impressionner ??)

Erreur N°3 : mon vieil oncle sort sont Smartphone qu’il pose sur la table, entre nous. Déverrouillage >>> Contacts >>> Docteur CISSE C. (c’est-à-dire mon père) >>> Lancer Appel >>> Valider.  Dès que mon vieux décroche, ils se saluent longuement et se mettent même à réciter des sourates au téléphone. J’ai compris que l’oncle allait verser dans la délation.

«  hehe, Docteur, Gnana gn’adi ? Alhamdou lilaye ca va, mon frère ! (…) Oui ça va ! (…) je suis actuellement avec un de tes fils (…) non Aphtal. (…) Oui il est à côté ; et d’ailleurs je ne suis pas content de lui. Pas du tout. Figure-toi que… (bla bla bla bière bla bla bla alcool bla bla bla haraam bla bla bla péché bla bla bla voyou bla bla bla…) »

Fatal Error : il se tourne vers moi et me dit que mon papa veut me parler. Au lieu de me passer le téléphone, il le met sur haut- parleur et le pose sur la table…

Le téléphone grésille et j’entends mon père qui commence déjà avec toute la verve et toute la cinglante éloquence qui lui est propre.

« – allo ? Aphtal ?

–          Salam aleykoum papa. Comment tu vas ?

–          Cesse de faire semblant.  Tu n’es même pas fichu de…

–          Papa, je suis à table et je ne peux pas parler tout de suite. On remet la discussion ?

–          Non écoute moi, il faut que tu saches que…

–          Allez docteur, je sais que tu n’as pas effacé mon numéro. Rappelle plus tard pour me dire ce que tu as à me dire. Porte-toi bien, père »

J’ai raccroché puis j’ai remis le téléphone à son propriétaire. Il faisait l’étonné et voulait hausser le ton. Je me suis levé, je lui ai dit « #&°*°*°°)=+}/#&&~<-_-}}%* », je lui ai souhaité bon appétit et j’ai changé de table.

 Expliquons-nous !

N’allez pas croire que je suis irrévérencieux, envers mon père. Cependant, l’un des domaines dans lesquels je réclame totale indépendance est celle de la religion. La religion et la religiosité. Et Dieu sait que très souvent je n’ai de problèmes qu’avec une catégorie de musulmans, les « musulmans abrutis » (à ne pas confondre avec musulmans convaincus, ou musulmans modérés, ou musulmans endurcis); ou plutôt ceux qui croient connaître et pratiquer l’islam.

Je n’ai pas la prétention de parler au nom d’une religion que je ne maîtrise pas. Mais vous qui prétendez en être les chantres, quelles leçons êtes-vous capables de donner ? Quels conseils êtes-vous prêts à risquer à mon égard ?

Je ne suis pas parfait. Mais qui l’est ? Qui d’entre vous l’est ? Oui il m’arrive de boire de temps à autre une petite bouteille de bière. Mais je suis convaincu que cela ne fait pas de moi le pis mécréant ou le plus grand transgresseur que votre religion n’a jamais connu.

Qu’est-ce qui gêne le plus en fait ? Le fait d’assumer son « péché », ou celui de faire l’ivrogne en cachette ? Je n’essaie pas de justifier mon goût, ni d’alléger ma conscience en comparant/classant les péchés. Mais sérieux, entre boire une bière (une seule petite bière) en public, et se cacher pour avaler des décilitres de scotch, que préférez-vous ?

J’ai lu dans un Livre saint (lisez un peu, il n’y pas que le Coran qui le soit), que ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme… je préfère boire tranquillement une bière, que de faire de 4 bonnes femmes, de malheureuses épouses rongées par le manque d’amour, d’attention et de matériel. Vous pensez qu’on ne lit pas la peine de vos épouses ? Vous pensez qu’on ne devine pas la souffrance de vos enfants ? Vous pensez qu’on ne vous voit pas faire le paon à table alors que vous n’avez rien donné pour la popote ?

Je préfère boire une bière dans un bar à Cacaveli et siffler les filles qui passent que de me priver d’admirer ces belles créatures divines, en nourrissant secrètement le vœu d’en prendre une en levrette. Vous croyez que la bosse qui se forme entre vos jambes à chaque fois qu’une fille passe est cachée par la blancheur de votre boubou ? Vous croyez que nous ne lisons pas les SMS que vous envoyez à nos amies, à nos copines, à nos convoitées ? Les transferts d’unités que vous leur faites, les appels nocturnes et les confessions que vous leur faites, cela est-il plus décent que notre présence dans un bar ?

Je préfère éviter le tapis de prière, que le souiller avec mes pieds qui s’empressent au mal, une fois l’avoir quitté ; je préfère m’habiller en jean, ou en costume, que de passer ma vie enturbanné, comme si le boubou était un pilier de l’islam (Faites le distinguo entre la culture et la religion) ; je préfère être solide dans ma foi, m’atteler à plaire à mon Dieu, que de vouloir vaille que vaille convaincre mon prochain que sa religion est la pire.

Beaucoup de « musulmans » aiment à paraître. Moi je sais que la fille en burka n’est pas forcément plus vertueuse que celle qui ne porte pas de foulard ; la femme en voile intégral n’est pas plus fidèle à son mari que celle qui est en veste ; celui qui connaît le Coran par cœur n’est pas plus méritant que celui qui ne connaît que 5 sourates.

Je ne parle pas de mon oncle, ni de mon père, ni de mes cousins… Je parle de tous ces hypocrites qui croient prouver quelque chose en criant « safroulaye » à tout coin de rue.

Des abrutis, il y en a dans toutes les religions. Et toutes les religions ont déjà eu des prophètes. Dieu n’a vraiment pas besoin de défenseurs, pour prouver qu’il est l’alpha et l’oméga…

Je disais à un ami malien récemment que la religion est un sujet délicat qu’il faut se garder d’aborder…avec les cancres. J’ose croire que des cancres, il n’y en pas parmi mes lecteurs… Mais bon, sait-on jamais.

Je suis convaincu que le véritable culte est intérieur, et que toute religion qui tente de diviser les hommes, vient du diable. Maintenant, libre à vous de recréer Dieu à votre image.

J’ai dit !

 


Abidjan : Acte 1- Scène 1

Il me souvient que j’ai été traité de glouton, sur ce même blog, le jour où j’ai eu l’inspiration de coucher mes premières impressions sur le Sénégal. Les critiques ont été encore plus acerbes, lorsque je me suis épanché sur mon coup de foudre sur Ouagadougou ! (Mes propres lecteurs me traitent de vicieux ou de pervers). Du coup, j’avoue que j’éprouve énormément de mal à choisir le meilleur champ lexical pour parler d’Abidjan. Bon, je me jette à l’eau…

Image : Manon Mella
Image : Manon Mella

Pour les pays qui en ont, le premier contact qu’on a avec eux, demeurent leur compagnie aérienne. Hélas, on ne m’a guère servi du placali sur mon vol, alors… Cependant, quand on analyse la façon dont les stewards exécutent les démonstrations des consignes de sécurité, en plus de leurs muscles, on penserait (à raison, d’ailleurs) aux danseurs de la fameuse « kpankaka » de Arafat ; quand on écoute les hôtesses annoncer la température, on croirait entendre Chantal Taïba, et le bouquet final, c’est lorsque les pilotes vous annoncent l’atterrissage à la façon des zouglou-man ! (Yé kouyou wooo, on atterrit ooooh yééééé) Il n’y a plus de doute à se faire : vous êtes en territoire ivoirien.

Non, très bel aéroport (je ne le connaissais que de l’intérieur, lors des transits), surtout lorsqu’on en sort. Le trajet Aéroport-Hôtel est inéluctablement le tronçon le plus…marquant, lors des premières fois. C’est simple : la voiture capte une radio locale qui débite tes meilleures chansons (que tu n’écoutais que sur Ipod), entrecoupées de dédicaces des auditeurs, et des commentaires nouchis du présentateur. A travers le pare-brise, tu hésites entre ces charmants écoliers rentrant des classes, ces bonnes vieilles mères portant des paniers de poissons ou de fruits, et enfin, ces jolies mimbales qu’on ne voyait que dans les clips de Serge Beynaud, ondulant gracieusement, et pernicieusement leurs incomparables Tassaba et Awoulaba. Tant d’attribut en un seul morceau si concentré ! Dieu bénisse davantage la Côte-d’Ivoire.

Les villes ne changent que de noms ; elles se ressemblent toutes, portant ! Le marché de fruit comparable à Assivito à Lomé, les étales d’ignames et de bananes grillées accompagnées d’arachides le long des routes, une étroite route reliant l’aéroport à l’Hôtel Tereso, à Grand-Bassam, comparable au morceau de goudron qui Aného à Hilla-condji… Bref, Abidjan a tout d’une digne capitale africaine.

Bref, c’est tout ce que j’ai pu voir en cette première journée. Pas que ! J’ai revu la discrète Sinath (Ah la la, ses accolades, hein), la tumultueuse Cynthe, le censé Serge, la Team ivoirienne, et j’ai enfin, oui enfin croisé, regardé, admiré, serré et embrassé (hey, quand les poitrines se joignent, et qu’on se tapote dans le dos à tour de bras, on dit embrasser aussi hein), ma star, Babeth… Sans parler de Gaëlle, et tous les autres.

A priori je ne suis pas là pour des vacances, c’est clair. Mais je sens, et je suis certain que l’agréable se mêlera certainement et inévitablement à l’utile. Oui, c’est aussi cela, la magie Mondoblog. En attendant que je retrouve du temps pour vous raconter un autre truc, savourer ceci :