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    Le Bruit du Silence...
      Article : Elections législatives: Ma mise au point du jour J-1
      Non classé
      5
      24 juillet 2013

      Elections législatives: Ma mise au point du jour J-1

      vote

      Peuples du monde, la plus grande comédie électorale du Togo sera bientôt sur scène. Longtemps décriées, ces élections finiront par avoir lieu, dans moins de 24h. Afin de mieux comprendre ce qui se passe, et me faire ma propre opinion de la chose, j’ai réussi à être membre de bureau de vote; j’en suis même Rapporteur. Demain, je serai dans le Centre de Bureau de Vote de l’École Primaire Publique Cacaveli 2, dans le Bureau de Vote N°7.

      Cet article, est une sorte de résumé, sur les différentes étapes de l’organisation de ces élections législatives. Bien entendu, je ne parlerai que de ce dont j’ai connaissance. J’aurai aimé vous faire des articles au jour le jour, mais les contraintes sont légions. Alors souffrez que j’insère des tweets, mes tweets, sur tout ce qui s’est passé jusqu’à cet instant.

       

      Ce dimanche 21-07-13, formation des membres des bureaux de votes pour le #tgleg13. Je suis au centre CEG Agoè-Centre. #tginfo #gnadoè

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 21, 2013

      Moi je n’ai recu le Sms d’information sur la formation censée débutée à 7h, que ce matin à 4h47min. #retard #tginfo #gnadoè #tgleg13

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 21, 2013

      Moi je n’ai recu le Sms d’information sur la formation censée débutée à 7h, que ce matin à 4h47min. #retard #tginfo #gnadoè #tgleg13

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 21, 2013

      Malgré mon retard (j’arrive au centre à 10h), la formation n’avait pas encore débutée. #tginfo #gnadoè #tgleg13

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 21, 2013

      Après installation, on nous signifie l’insuffisance des formateurs de la CENI. On doit donc patienter kils arrivent #tginfo #gnadoè #tgleg13

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 21, 2013

      A midi enfin arrivent 5/7 formateurs, pressés, fatigués, pas assez motivés, pas assez pédagogiques #tginfo #gnadoè #tgleg13

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 21, 2013

      Ils expliquent de façon ramassée la procédure de transmissions des incidents/résultats, avec des fiches spécimens #tginfo #gnadoè #tgleg13

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 21, 2013

      Il est 14h30 pourtant la CELI n’a pas encore start sa formation dans ma salle : Manque de Kit… #tginfo #gnadoè #tgleg13

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 21, 2013

      En effet, insuffisance de guides de formation, de prospectus et autres gadgets nécessaires à la formation. #tginfo #gnadoè #tgleg13

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 21, 2013

      En tout cas je suis toujours au centre en attendant, ventre creux… Bientôt 15h. A+ #tginfo #gnadoè #tgleg13 pic.twitter.com/g0wurFgllD

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 21, 2013

      Dans une salle de formation des membres de bureaux de votes. CEG Agoè Centre #tginfo #gnadoè #tgleg13 pic.twitter.com/SzRB9eFYeX

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 21, 2013

      j’oubliais!je suis membre de BV, Rapporteur plus précisément, au Bureau de Vote G du Centre EPP Cacaveli2 #tginfo #gnadoè #tgleg13

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 21, 2013

      Vifs échanges dans ma salle; ils veulent nous former sans Guides et Prospectus #tginfo #gnadoè #tgleg13 pic.twitter.com/IALg3NtXz2

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 21, 2013

      Un membre de la CENI nous informe QU’IL YA PLUS DE GUIDES DE FORMATION. #tginfo #gnadoè #tgleg13 pic.twitter.com/Bpo1VWESjV

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 21, 2013

      Format* débutée cahin cahan.Sans guide mais bon ca le fait.le formateur a l’air de maîtriser #tginfo #gnadoè #tgleg13 pic.twitter.com/FeAPj34prz

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 21, 2013

      Bon c’est terminé pour la formation du jour. Je rentre chez moi. #tginfo #gnadoè #tgleg13 pic.twitter.com/2CCs7PWYUR

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 21, 2013

      Deuxième jour de formation…

      Ce mardi,je suis au CEG Agoè-centre pour la Formation des Présidents et Rapporteurs des Bureaux de Vote. #tgleg13 #tginfo #gnadoè.

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 23, 2013

      Bientôt 9h et toujours pas de signe des formateurs. Sérieusement respectons nous dans ce pays. B*rd*l de m*rd* #tginfo #gnadoè #tgleg13

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 23, 2013

      @liebeBAT beaucoup ici ne savent même pas lire couramment, tonton

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 23, 2013

      10h. Toujours pas de signes. Aucun formateur à l’horizon, personne rien de rien. Quel pays voulez vous construire ? #tginfo #gnadoè #tgleg13

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 23, 2013

      @liebeBAT qq1 a vu le raccourci Twitter sur mon écran, il me demande comment j’ai mis #Unir dans mon téléphone…. hmmm

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 23, 2013

      Déjà 11h. Toujours rien pour le moment. En attendant, certains dorment… #tginfo #gnadoè #tgleg13 pic.twitter.com/zuBKCDBWsV

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 23, 2013

      Soit dit en passant, ces #tgleg13, c’est un peu de la #filsdeputerie hein. #tginfo #gnadoè

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 23, 2013

      Bientôt midi. Toujours rien. Un véhicule de la #CNDH vient d’arriver. Mais rien pour le moment. Hmmm #tginfo #gnadoè #tgleg13

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 23, 2013

      Hmmmmm j’ai envie de pleurer quoi « @lomeinlive: @AphtalC pauvre de nous! »

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 23, 2013

      Midi et trentes. Toujours rien #tginfo #gnadoè #tgleg13

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 23, 2013

      Malgré tout l’amour que jai pour ce pays, malgré mon désir d’informer,je suis dans la triste obligation de rentrer chez moi #tginfo #tgleg13

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 23, 2013

      Ce Mercredi, 24:

      Foutage de gueule, 2ième version : Nous sommes conviés à réceptionner les kits&documents électoraux dans nos BV. #tginfo #tgleg13 #gnadoè

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 24, 2013

      Ils nous ont dit 7h du matin. C’est maintenant que moi j’arrive au Centre de vote. Qui est fou ? #tgleg13 #tginfo #gnadoè

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 24, 2013

      En lieu et place des kits électoraux, c’est proclamation résultats scolaires des petits eleves ooh #tgleg13 #tginfo pic.twitter.com/Iygfr5jVhL

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 24, 2013

      Vous l’aurez compris, je suis rentré chez moi, sans avoir été formé sur les procédures de dépouillements, de rédaction d’un Procès Verbal, transmission des résultats, et autres trucs assez techniques, et nécessaires à la fiabilité des résultats.

      Mon cas n’est pas pire, car, il y a des présidents de bureau de votes, des rapporteurs, qui ne savent ni lire, ni écrire de façon correcte le français, langue officielle du Togo. J’ai envie de crier tout de suite que les élections n’augurent rien de bon, mais vous penserez que c’est parce que j’ai décidé de ne pas voter.

      Hélas, ce que je vois, de mes propres yeux, ce que j’entends de mes propres oreilles, me laissent assez dubitatif, quant à la vérité des urnes. Ce qui me choque le plus, c’est le silence des partis de l’opposition qui prennent part à ce scrutin. En effet, chaque parti a un représentant et délégué dans les bureaux de votes, et ils sont donc informés des dysfonctionnements combien criards, dans l’organisation de ces élections. Ils se taisent, iront voter, pour contester les résultats après! Suprême sottise.

      En tout cas, sachez-le: moi je ferai de la violence post-électorale; mais ma violence sera dirigée contre le parti politique qui osera contester les résultats, de ces élections, sans noter tout de suite les dysfonctionnements; ma violence sera dirigée contre le citoyen qui osera sortir manifester, alors qu’il n’a pas assisté au dépouillement dans son bureau de vote. Oui je serai vraiment violent contre ces futurs imbéciles.

      Vous voulez éviter la violence, agissez maintenant. Que chacun prenne ses responsabilités. Les partis politiques qui ne disent rien sur le processus en cours devront tout simplement garder le silence. Le citoyen qui n’assistera pas au dépouillement, qui ne saura rien du procès-verbal de son bureau de vote, devra accepter les résultats, sans broncher.

      A comportement de moutons, réaction de berger. Les peuples n’ont que les dirigeants qu’ils méritent.

      J’ai dit!

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      Article : Article 100: Le Bruit de mon silence…
      Non classé
      19
      22 juillet 2013

      Article 100: Le Bruit de mon silence…

      Photo profil du compte Aphtal, Facebook Crédit: Aphtal CISSE

      Au début de mon aventure sur ce blog, je me suis promis d’être véridique et sans artifices, avec mes lecteurs. C’est fort de cette promesse, que mes articles ont toujours été des témoignages, de ma vie à moi, de mon quotidien, celui de mes proches, ou de mon entourage. Bref, j’ai décidé d’être dans le réel, de dire ce que je vois et entends. Et longtemps durant, j’ai cru ce pari gagné, au gré des commentaires et messages privés de certains lecteurs. J’ai longtemps cru, livrer un témoignage fidèle et transparent de ce qu’est ma vie à moi.

      Mais récemment, en discutant avec une lectrice ivoirienne, (elle se reconnaîtra), j’ai réalisé que j’étais dans le faux, et que je mentais, volontairement ou non, à mes lecteurs. On s’était échangé les salamalecs, et chacun a pris des nouvelles de l’autre, comme nous le faisons chaque matin. Après quelques échanges, elle me fait cette réponse :

      « Ah Aphtal, tu es en train de me décevoir deh; ce n’est pas du tout cette image que je te connais hein, en tout cas l’image de toi que tu laisse sur ton blog, mon cher ! Où est passé ta joie de vivre, ton courage indien là, ton humour mal mal là, et ton optimisme (…) »

      J’allais accuser l’humour ivoirien, si un autre lecteur, togolais celui-là, ne m’avait pas envoyé cet autre message sur Facebook :

      « Enfin je te retrouve. (…) Comment tu fais pour que ta vie sois si passionnante, et digne d’un film de Hollywood ? (…) je te connaissais, enfin je te voyais à la fac ; je te détestais un peu car tu faisais la grosse tête, toujours sapé comme un prince, façon gosse de riche qui s’en fou des autres quoi (…) »

      Ces deux échanges, a priori, m’ont fait rire, à gorge déployée, d’ailleurs. Mais à voir de près, ces deux interlocuteurs avaient parfaitement raison. Ils ne se sont arrêtés qu’aux caractères qui s’affichent sur leur écran, en venant sur mon blog ; comme beaucoup d’entre vous d’ailleurs ! Ils ne se demandent pas ce qui se passent de l’autre côté de l’écran.

      L’énorme fossé entre moi et ce que véhiculent mes écrits…

      Je ne suis pas ce personnage toujours fantasque, témoin de scènes bizarres, acteur de scènes louches ou fabuleux. Je suis ce togolais, de moins de 25 ans, ambitieux et rêveur, comme tout jeune de son âge. Je fais partie de cette génération d’étudiants, jadis zélés, rapidement sacrifiés sur l’autel du LMD. Oui je fais partie de ces étudiants juristes qui détestent les Professeurs Adjita, Deckon, Kpodar et consorts.

      Je fais partie de ces jeunes qui, pas très diplômés, sans compétences ni qualifications, s’ennuient à la maison à longueur de journée, et passent le clair de leur temps à maudire Faure et son gouvernement, à s’en prendre à tout…et à rien. Je fais partie de ces jeunes qui se sentent délaissés, oubliés, et abusés, par la politique d’éducation et d’emploi du Togo.

      Je fais aussi partie de ces aînés qui, toute honte bue, tendent chaque matin la main pour le petit déjeuner, et qui, le soir, rasent les murs de la cuisine, à l’affût d’un fumet en provenance du foyer maternel. Que voulez vous, on a beau crier à la dignité, l’estomac a ses impératifs. Je suis ce « bon à rien », qui regarde impuissant, sa mère se plier en quatre pour assurer les repas quotidiens.

      Je fais partie de ces jeunes togolais qui pensent servir à quelque chose, qui se voient utiles, mais qui ne sont rien de plus que de beaux porcs, nourris et blanchis par le parent aux moyens très limités. Je ne sais pas pour vous, mais, être improductif, et être budgétivore, si ce n’est pas de l’inutilité, alors passez moi le mot.

      Je fais aussi partie de ces jeunes togolais qui, soucieux de leurs images, passent le clair de leur temps sur les réseaux sociaux, alors qu’ils n’ont pas de connexion internet, ni même  d’ordinateur. Oui, il y a une catégorie d’abrutis qui, au lieu de se nourrir, préfèrent faire la fortune des cybercafés de la capitale ; et j’en fais partie.

      Je fais partie de ces togolais qui ne savent plus trop où donner de la tête, et qui, malgré un légendaire sourire aux coins des lèvres, cachent une profonde tristesse, une amertume sans bornes, et une douleur, sans valables raisons. Nous avons de beaux yeux et de jolis visages (enfin je l’espère), parce que nous interdisons à nos larmes de couler.

      Ces togolais qui ont peur de faire partie des associations ou des groupes organisés, juste à cause des cotisations, j’en fais partie. Ces jeunes hommes, aigris et polis malgré eux, qui marchent sur les boulevards, la tête dans les nuages, j’en fais partie. Regardez bien dans les bars et buvettes, ces gars qui boivent prudemment et qui se lèvent pour pisser au moment de l’addition, vous me reconnaîtrez.

      Ces jeunes hommes qui ne croient plus en l’amour pur et désintéressé, ces gars qui refusent de se laisser séduire par ces innocents sourires de jeunes filles, et qui admirent leurs fesses sans s’en approcher, il y a un Aphtal parmi eux. Ces gars qui ont peur de s’attacher à une fille, de les aimer véritablement et de faire leur bonheur, juste à cause des frais que cela induit, j’en fais partie.

      Mes activités virtuelles sont un moyen pour moi de m’extirper de la poignante réalité qui est mienne. Et plus je suis actif sur les réseaux sociaux, plus le retour à la vie réelle est douloureux et angoissant. Ne vous inquiétez pas s’il n’y a plus de nouveaux articles sur ce blog, ou si mes comptes Facebook et Twitter sont inactifs. Je suis en train de me chercher.

      L’autre Lundi , j’ai eu le malheur de rentrer au salon de coiffure de Cacaveli, au moment où passait la chronique Génération causante dans Couleurs Tropicales sur RFI. Lorsque le coiffeur a entendu une voix appeler mon nom, il m’a clairement dit ceci :

       « Eh DG, toi tu es une valeur sûre comme ça, jusqu’à on t’appelle sur RFI et tu veux qu’on te coiffe à 200 F seulement ? Azéa, pour toi maintenant là 500 FCFA ou rien ».

      J’en ai ri, alors que le gars était sérieux.

      Lorsque je suis sorti du salon, sous les regards curieux ou admiratifs des autres clients, j’ai juste secoué le crâne et répété cette phrase d’un chanteur togolais qui dit :

      « je viens du tiers-monde ; là où y a pas de honte, où tu peux crever la dalle mais tu reste star sur les ondes (…) ».

      Eh oui ! Aphtal : 6 lettres qui ne veulent absolument rien dire en dehors de ce blog. Je vous dis quand même merci pour l’intérêt que vous portez à mes écrits. De toutes façons, on s’en fou. Ce n’est qu’une discussion par écrans interposés. Vous pouvez en rire, ou en faire ce que vous voulez.

      Ce billet n’est pas une confession. Il vaut ce qu’il vaut. Faites comme d’habitude. Lisez, et disparaissez. Rendez-vous dans un autre article; si autre article, il y a.

      J’ai dit !

      Dédicace à Marie-Danielle Ibohn, Nathalie Kangami, Emile Bela, Rita Fourlin, Babeth Lizy… ceux là qui savent lire entre les lignes…

       

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      19. juil.
      2013
      Non classé
      23

      Togolais, quel type d’hommes êtes-vous?

      Pauvre de moi : je n’ai plus de radio. Non pas qu’on me l’a volé, ou que je l’ai égaré ; je n’ai plus de radio, car je viens de réduire en morceaux la seule que j’avais ; et délibérément, en plus. Je ne l’ai pas brisé, parce que j’en avais assez d’elle, ou que j’ai des poussées soudaines de violence, mais j’étais sous l’effet de la colère. Eh merde ! Les vieux ont raison, ne jamais réagir sous l’effet de la colère. Je viens d’en faire les frais. Ok ok, chers lecteurs, je sais que vous n’en avez rien à foutre, que je n’ai plus de radio ou pas, et que personne d’entre vous ne se proposera de m’en offrir une nouvelle ; mais je vais vous dire dans quelles circonstances cela s’est passé.

      Eh bien, ce vendredi, (comprenez pourquoi je déteste le vendredi), après avoir écouté Appel sur l’actualité de Juan Gomez, je décide de tourner la fréquence, pour capter une radio locale, histoire de savoir également ce qui se passe à côté, tout près de moi. Je ne cherchais aucune fréquence précisément, alors j’évite soigneusement ces fréquences occupées par de pseudos pasteurs qui aboyaient la parole de Dieu, pour m’arrêter sur une radio où se tenait une émission-débat interactive ; vous savez, ces émissions où il y a un thème, des invités qui en parlent, et des auditeurs qui interviennent par téléphone. Le présentateur reprenait le thème du jour, un problème de foyer, soumis par une femme, ce qui suscite ma curiosité, et me retient. J’étais accoudé à ma table de travail, rédigeant un truc sur l’ordinateur que je venais de prêter chez un voisin. Voici le problème de la dame, sujet du jour :

       Je vis avec un homme avec lequel j’ai eu trois enfants. Il était chauffeur pour un homme d’affaires qui, la laissé pour raison de voyage (l’homme d’affaires a quitté Lomé). Depuis trois ans qu’il n’a plus de boulot, il ne reste qu’à la maison, et ne participe plus aux besoins de la maisonnée. Les frais de loyer, (une chambre salon), c’est moi ; les frais de scolarités des deux grands enfants, c’est moi ; même le manger c’est moi. Je ne suis qu’une commerçante aussi, pour qui, les affaires ne sont pas si fameuses que cela. Parfois ca me dépasse mais je n’ai pas le choix ; et mon mari n’a pas non plus de boulot, donc on se serre les coudes en attendant.

      La semaine passée, on regardait la télé, avec mon mari et notre fille aînée, lorsque des personnes frappent à notre porte. On les fait entrer, et le plus âgé d’entre eux nous informe que sa nièce présente (il désigne la fille en question qui était avec eux), est enceinte de mon mari. Mon mari n’a pas nié et a reconnu la grossesse, tout en promettant à la famille de prendre des dispositions, pour que les choses rentrent dans l’ordre. Je ne sais pas quoi faire, aidez moi.

      Tout d’abord le libellé du problème m’a mis hors de moi, me plongeant dans tous mes états colériques. « Merde », me dis-je. Encore un con d’homme, qui remercie sa femme de la façon la plus abjecte qui soit. Mais calmons-nous. Je me garde de verser dans un récit partisan. Le débat qui a suivi a été fort enrichissant. Le présentateur, j’avoue, était vraiment très bon en français, et ses invités étaient vraiment à la hauteur du débat : un musulman, professeur d’université, et un chef de canton. Des émissions comme je les aime : débat d’idée entre tradition, religion, et intellect.

      J’ai suivi le débat avec intérêt, même si je n’ai pas vraiment été convaincu par les arguments avancés par les deux invités, chacun alliant sagesse et compromis. J’étais toujours aussi en rogne contre l’imbécile de mari qui, nourrit et blanchi par sa femme, a assez de force pour engrosser une autre femme. Jusque là je me maîtrisais, jusqu’à ce qu’un auditeur entre en ligne. Seigneur, ce fut le comble de l’ignominie et de la bêtise masculine ; c’était ce genre de point de vue qui, à la fois irréfléchi, machiste, et stupide, vous fait piquer une crise si vous avez les nerfs fragiles. Le gars fait les salamalecs, puis dis :

      « Je comprends la dame, mais elle doit être forte. Elle doit être sage. Elle doit pardonner le mari, et accepter que la fille qu’il a engrossée vienne vivre avec eux. Si elle veut sauver son foyer, elle initiera volontiers cette fille, au métier de ses mains, pour qu’i y ait deux sources de revenus dans la maison. Les hommes sont ce qu’ils sont ; aux femmes de savoir les manager, pour la cohésion familiale, et le bien-être de la société. Je vous remercie»

      « Le f*** de p*** », me suis-je écrié. Je quitte la table, téléphone au poing pour réagir aussi. Trop de personnes en ligne, le numéro de la radio sonnait occupé. Lorsque je réussi à entrer en ligne, on me met en attente, alors que je n’avais pas assez d’unité ; en tout cas juste assez pour crier à l’antenne « dernier auditeur là, sorcier, assassin, salaud, couguar »… Hélas, les vilaines standardistes de Togocel m’en ont empêché. Tellement furax, j’ai failli projeter mon téléphone contre le mur ; mais j’ai su raison garder : c’est mon premier Androïde, et puis ce n’est pas n’importe quelle marque, alors…

      Mais bon, la radio continuer d’égrener les stupidités de ces messieurs qui maltraitent quotidiennement leurs épouses. Un autre cynique entre en ligne et dis, avec un sadisme calculé « le chômage n’interdit pas la polygamie ; et puis elle se plaint pourquoi ? Qui lui dit que la fille que son mari a engrossée est moins aisée qu’elle ? Cette femme est jalouse, et devrait penser à… » Je lui ai imposé le silence, à ma radio ; un silence éternel, hélas.

      Hélas, car cela n’empêche pas ces abjects individus de débiter des âneries dignes d’un autre siècle.

      Quoi, de quel sacrifice parle cet auditeur, pardi ? Rester auprès d’un homme improductif, si ce n’est pas un sacrifice, dites-le moi ; payer le loyer, alors qu’un imbécile dort dans ton lit, mange à tes frais, et peut-être même jouit encore de ton corps, y a-t-il plus grand sacrifice pour une épouse ? Y a-t-il un plus grand sacrifice pour une femme, de s’occuper des enfants, d’assurer leur scolarisation, alors qu’un homme sans dignité ni honneur, est là, bras croisés, à ne rien faire ? Qu’attendez-vous de plus, de vos femmes, togolais ?

      Oui il y a de mauvais moments dans la vie d’un homme, oui un homme peut se retrouver au chômage, des années durant ; oui, le chômage n’interdit pas la polygamie, mais le chômage n’excuse pas l’infidélité ou le vagabondage sexuel. C’est à cause de ces hommes, et de ces genres d’émissions que ma fiancée hésite à m’épouser. Awo, je le dis et je le répète : prenez soin de vos épouses, si vous voulez ; mais votre honneur, votre dignité et votre amour-propre imposent d’être plus gentleman, et plus… prévenants. Et puis, à mon avis, il n’y a pas meilleur témoignage de l’honneur, de la dignité et de la probité d’un homme, que le bonheur de sa femme. Seuls les hommes intelligents rendent les femmes heureuses. Et toutes les femmes méritent des hommes intelligents.

      J’ai dit !

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      Article : Elections législatives: Ce que vous devez savoir
      Politique
      2
      15 juillet 2013

      Elections législatives: Ce que vous devez savoir

      vote*

      Bonjour à vous, chers lecteurs ! Vous allez bien, je suppose. Moi, al hamdou lilaye.

      Vous n’êtes point sans savoir que le Togo est en plein processus électoral, et que tous les partis politiques sont en pleine campagne. En tout cas, le parti au pouvoir, UNIR (Union pour la République), est en plein dedans, et ne lésine pas sur les moyens ; matériels, humains comme financiers.

      Au fait hier Samedi 13 Juillet, le parti UNIR a organisé une formation à l’endroit de ses membres et sympathisants qu’il compte placer dans les bureaux de votes. J’ai assisté également à cette formation, (en tant que citoyen, et blogueur, s’il vous plaît) que j’ai trouvée assez intéressante sur le plan intellectuel, d’ailleurs. Cela m’a d’une part permis de rencontrer un des candidats de la liste UNIR de la circonscription du Grand Lomé, et d’autre part, d’être témoin des méthodes pas vraiment orthodoxes, de ce parti. Mais là n’est pas l’objet de ce billet. Je me propose ici, de partager avec vous, ce que j’ai appris à cette petite formation. Je crois que cela mérite d’être connu de tous, pour le bon déroulement de ce scrutin. En tout cas, vous qui allez voter, méritez de savoir comment cela va se passer, le jour du scrutin. En ce qui me concerne, j’ai décidé de ne pas voter. Et vous le savez certainement déjà.

      A-     Composition des bureaux de votes.

      Tout d’abord, sachez qu’un bureau de vote est composé de Six (06) membres ; ni plus ni moins. Ils sont ainsi désignés :

      • Deux (02) membres sont désignés par la Majorité Parlementaire.
      • Deux (02) membres sont désignés par l’opposition Parlementaire.
      • Un (01) membre est désigné par l’Administration.
      • Et enfin UN (01) membre est désigné par l’opposition extra-parlementaire.

      J’ai dit ni plus ni moins, car, les délégués des partis politiques, présents le jour du scrutin, ne font pas parti du bureau de vote, organisé de la manière suivante :

      B-      Organisation du BV

      Nous l’avons dit plus haut, le bureau de vote est composé de 6 membre : Un Président, Un Rapporteur, et 4 assesseurs. Notons ici qu’il est impératif que le Président et le Rapporteur du bureau de vote soient de sensibilité politique différente. Genre, Président UNIR, Rapporteur NET ou ANC. (ce n’était qu’un exemple). Quel rôle jouent-ils ?

      1) Le Président du BV.

      C’est le personnage principal et le premier responsable du bureau de vote. Il est censé être de bonne moralité, savoir lire et écrire, et être neutre dans l’exercice de ses fonctions. Il réceptionne les accessoires et documents électoraux. La veille du scrutin, il visite le BV, et y fait les derniers ajustements (hygiène, dispositions…)

      Le jour du scrutin, il aménage la salle, avec les autres membres du BV, et coordonne les activités de ces derniers. Il leur explique brièvement le fonctionnement du BV, et donne des instructions pour le déroulement du scrutin.

      2)      Le Rapporteur.

      Comme première tâche, il reçoit la carte de l’électeur, vérifie sa validité, et son inscription sur la liste électorale ; ceci, aidé par un autre membre du BV. Il fait émarger l’électeur, lorsque celui-ci a accompli son devoir civique. A la fin du scrutin, le rapporteur inscrit le nombre de votants sur le Procès Verbal, remplit les exemplaires du procès verbal, et dresse un Procès Verbal final, après le dépouillement.

      3)      Les Autres membres du BV

      Les autres membres du BV, ou assesseurs, ne sont pas passifs, le jour du scrutin. L’un d’entre eux se tient à l’entrée de la salle, pour accueillir l’électeur et examiner ses doigts (pour déceler traces de l’encre indélébile, en fait). Un autre membre est assis à la table de décharge pour constater l’identité de l’électeur. Un autre membre veille su les bulletins de vote, et enfin un dernier est chargé de l’encre indélébile.

      C-      Quid des délégués des partis politiques ?

      Je le répète : le délégué de parti politique n’est pas membre du Bureau de Vote. Il ne fait que représenter son parti politique dans le BV. Il veille, pour le compte de son parti, au respect du libre exercice du droit des électeurs. Il doit être vigilent et éveillé, afin de noter toute irrégularité. Il pourra faire des remarques au Président du BV, et pas plus. Il gardera son rapport pour son parti politique. Un bon délégué de parti doit maîtriser toute la procédure de vote. Il suit attentivement le dépouillement, et doit réclamer une copie du Procès Verbal.

       Bon à savoir :

      • Trente minutes avant l’ouverture du scrutin, le Président ouvre l’urne en présence des autres membres du BV, (et des délégués des partis politiques, s’il y en a).
      • Le Président du BV vérifie publiquement les documents et les accessoires électoraux, en utilisant l’aide mémoire. Il dispose le matériel dans l’ordre indiqué dans l’aide mémoire.
      • Le président du BV annonce l’ouverture du scrutin.
      • Le Président du BV a le pouvoir de police, dans le Bureau de Vote. Il peut à ce titre, interdire l’accès à la salle à un électeur pouvant troubler le bon déroulement du scrutin (bruyant, véhément, port d’armes)
      • Le Président du BV peut requérir la présence de forces de sécurité dans les environs et dans le bureau de vote.
      • Le Président du BV peut expulser un électeur qui perturbe le vote, après consultation des autres membres du Bureau de vote.
      • Le Président du BV est censé ne jamais quitter l’urne des yeux.
      • Le Président du BV annonce la clôture du scrutin, après le vote du dernier électeur. Il fait compter le nombre de votants, veille à la rédaction du Procès Verbal par le rapporteur.
      • Enfin, le Président du BV proclame les résultats de son BV, après le dépouillement.

      Et c’est tout.

      Bon voilà, chers lecteurs, ce que j’ai pu retenir à cette formation. Je m’en voudrais énormément de ne pas partager ces précieuses informations avec vous. Si quelqu’un a quelque chose à y ajouter, qu’il le fasse dans la case des commentaires. Cela ne profitera qu’au grand nombre. Le but est de faire reculer l’ignorance, afin que la population soit sa propre sentinelle. Nous devons sensibiliser les uns et les autres, afin que chacun puisse savoir ce qui DOIT ÊTRE, et le comparer avec CE QUI SE FERA. Plus nous en saurons, moins nous dépendrons des partis politiques, de leur rapports, et autres combats qui ne sont forcément pas pour le grand nombre.

      Ne nous trompons pas de combat : UNIR n’organise pas ces élections pour les perdre. Il usera de tous les moyens, licites et illicites, légaux et illégaux pour avoir la majorité absolue au Parlement. Souvenez-vous de la morale de la tentation de Jésus dans le désert : Le Diable connait très bien les paroles divines, alors l’interpréter à son avantage n’est pas un problème pour lui. De l’autre côté, nous avons une opposition un peu débile, qui participe à ces élections dans un esprit défaitiste, prêts à contester les résultats, qu’ils soient transparents ou pas.

      Disons nous la vérité : ces élections peuvent être truquées, mais à l’avantage de l’opposition. Elles peuvent également être transparentes, et voir quand même la victoire du parti au pouvoir. C’est aussi cela, la politique. C’est au peuple, c’est à nous d’être vigilants ; à nous de décider de la transparence du scrutin ou pas ; à nous de nous faire notre propre opinion des résultats.

      Voilà ce que j’ai pu enregistrer du passage combien maladroit du candidat UNIR. Bof…

       [soundcloud url= »https://api.soundcloud.com/tracks/100874511″ params= » » width= » 100% » height= »166″ iframe= »true » /]

      Si nous nous taisons, si nous sommes ignorants, si nous n’agissons pas, nous seront toujours ce stupide bétail au nom duquel, ces voyous aux cols blancs se réclament être les bergers.

      J’ai dit !

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      Article : De l’imbécilité d’une certaine opposition africaine
      Non classé
      5
      12 juillet 2013

      De l’imbécilité d’une certaine opposition africaine

      Cycle vicieux de la violence: Crédit- blog de Tete Enyon

      Les gars, je viens de découvrir un blog, sur lequel j’aurai dû me rendre il y a longtemps. En tout cas, je ne vais as vous le cacher: l’article que j’y ai découvert m’a coupé les herbes sous mes pieds, car en fait je planchais sur le même sujet. Eh bien, Tete, l’auteur de l’article, a eu beaucoup plus de franchise que moi, et a dit les choses, exactement telles que je les pensais. En tout cas, j’ai totalement été d’accord avec son analyse.

      Je ne vais donc plus publier mon article à moi, mais je vais reprendre ici quelques passages dudit billet. Entre autres, j’insérerai également quelques tweets, histoire de mettre aussi certains de mes points de vue.

      De l’imbécilité d’une certaine opposition africaine https://t.co/MKLzGgsS8M cc @liebeBAT @wirr2011 @aphtalC @TidoAd @LovejoyceAmavi #lwili
      — Tété Enyon (@teteenyon) July 12, 2013

      Le temps me manquerait pour faire un essai politique sur les oppositions africaines et leur incompétence notoire à provoquer le changement démocratique et l’alternance du pouvoir qu’elles se sont données comme objectifs, au cours de ces dernières décennies – ce qui pourrait faire l’objet plus tard d’un projet littéraire. A travers les lignes qui suivent, mon  ambition est modeste : discuter brièvement de l’échec et/ou de l’absence de stratégies mises en œuvre par ces oppositions.

      C’est à croire que l’opposition ne connaît toujours pas la vraie nature du régime en place. Vous nous perdez du temps. #tginfo #gnadoè

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 12, 2013

       

      Pourquoi, à l’instar de la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, un pays comme le Togo n’a pas vu une alternance se produire au pouvoir depuis  l’amorce du processus démocratique vers la fin des années 1980 ? La réponse est à rechercher dans la stratégie de l’opposition qui n’a pas bougé d’un iota au fil des ans. Impuissante, elle assiste d’année en année à la reproduction du cycle “élection-contestation-violence-dialogue-élection” sans avoir le courage de remettre en question sa stratégie, pour peu qu’elle en ait une. On me rétorquera qu’il ne pourrait en être autrement puisque les animateurs de cette opposition n’ont pas changé et que notre salut ne réside que dans la renouvellement de la classe politique. Excuse trop facile à la limite fataliste qui véhicule plusieurs implicites, l’imbécilité de l’opposition en l’occurrence.

      Combien de fois allez vous encore dialoguer, dites-nous ? Sinon nous on est là hein. Et on admire votre opprobre. #tginfo #gnadoè

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 12, 2013

      En m’attardant sur le cas qui m’est le plus connu, celui du Togo, je veux faire remarquer que la stratégie implémentée depuis toujours par l’opposition de ce pays est la sensibilisation de l’opinion nationale et internationale. Elle se décline en marches, meetings et tournées dans les chancelleries. Cela me semble juste, on n’en a jamais fait assez en termes de communication et de mobilisation. Mais il faut reconnaître que ceci n’a jamais permis de changer le rapport de force. A contrario, elle fait appel à plus d’énergies qu’il ne faut et qu’on pourrait investir dans la réflexion et la prospective. Conséquemment, il s’agit d’une imbécilité au sens étymologique du terme, c’est-à-dire un manque de force (physique) et de réflexion. Plus haut, j’ai déjà commencé par esquisser les voies et moyens d’un retournement de situation. Ceci passe par une remise en question de la stratégie mise en œuvre jusqu’à ce jour. Aussi faut-il reconnaître préalablement que cette stratégie ne donnera pas un résultat autre que celui toujours obtenu. “La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent” nous disait d’ailleurs à ce propos Albert Einstein.

       

      En emprisonnant des membres de l’opposition, le Pvr s’assurait ainsi des points de négociations. Et comme il fallait s’y attendre, #tginfo — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 12, 2013

       

      Vous faites de leur libération, une condition de votre participation à la comédie électorale. Votre amateurisme me séduit. #LT #tginfo — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 12, 2013

       

      J’imagine qu’à l’heure actuelle, aucune réflexion n’est menée et aucune action précise n’est entreprise relativement à la présidentielle de 2015. Pourtant, à défaut d’avoir les moyens d’un renversement brutal, on ne peut espérer un vrai changement qu’à l’orée 2020 sur la base d’une stratégie de fédération des forces progressistes issues aussi bien de l’opposition que du pouvoir. La lutte sera forcément au long cours et elle ne pourra pas être remportée par une opposition imbécile.

      Un gars affirmait : Pouvoir et opposition rivalisent dans la médiocrité. Ce tonton avait raison. #Togo #tginfo #gnadoè

      — Aphtal CISSE (@AphtalC) July 12, 2013

      Pour lire l’intégralité de l’article de Tete Enyon cliquez ici. Sinon, je n’ai plus grand chose à ajouter. A part que, hormis l’imbécilité de l’opposition, il faut dénoncer aussi la stupidité de la majorité de nos populations. Et cela, incha allah, fera objet d’un billet à venir.

      J’ai dit!

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      Article : Lettre ouverte aux Kabyès…
      Non classé
      27
      8 juillet 2013

      Lettre ouverte aux Kabyès…

      Par Jean-Claude Abalo. Lutte évala en pays kabyè. Pya, Togo, 17 juillet 2010.

      Chers frères Kabyès,

      Tout d’abord excusez-moi pour le canal de ce message. Il aurait pu être plus formel, plus respectueux, plus discret et il aurait dû suivre une procédure bien précise. Mais bon, je ne maîtrise pas vraiment vos us et coutumes, alors je m’adresse directement à la majorité ; en tout cas ceux d’entre vous qui savent lire.

      Il ne fait plus de doute que vous autres Kabyès, êtes une ethnie forte. Vous êtes des gens dignes, honnêtes, probes, droits ; vous êtes des gens loyaux, travailleurs, respectueux, et forts. Et cette force qui caractérise vos hommes, vous en faites montre chaque année, à travers vos luttes traditionnelles, Evala. Il ne fait non plus aucun doute que, pouvoir politique aidant, ces luttes traditionnelles sont devenues, une fête nationale, qui s’imposait tacitement aux autres togolais. Au fil du temps, nous avons tous pris gout à ces luttes, et n’hésitons plus à nous joindre à vous, le moment venu.

      Eh bien, cette année encore, chers frères Kabyès, vous vous soumettrez à ces rites ancestraux, aujourd’hui modernisés. Et selon ce qui se dit, cela se déroulera, cette année, en ce même mois de Juillet ; j’ignore quel jour précisément, mais c’est en Juillet, donc dans un avenir très proche. Le but de ma lettre, c’est de solliciter respectueusement, auprès de votre plus que haute bienveillance, le report des luttes traditionnelles « Evala ».

      Ma prétentieuse demande n’est pas motivée par ces foutues élections législatives qui nous divisent et qui nous font perdre du temps et de la salive pour rien. Non, je n’oserai jamais solliciter le report de ces luttes traditionnelles juste à cause de cette comédie électorale qui se passe également en Juillet. Non ! Ce qui motive ma demande est bien plus grand, bien plus noble, et bien plus rassembleur. Le motif pour lequel je demande le report des luttes Evala, mérite qu’on se penche dessus, qu’on étudie la chose, qu’on cogite dessus sérieusement, et qu’on fasse quelque chose.

      Eh bien, c’est simple : en Juillet, très prochainement d’ailleurs, nous autres musulmans, entamerons le Ramadan, le jeûne, ou le carême, pour faire plus simple. Et vous n’êtes pas sans savoir que cette période est celle de toutes les privations, pour les musulmans : nourritures, boissons, pensées perverses, sexes, activités trop festives, en tout cas non-religieuses. Or vous convenez volontiers que c’est tout ce qui accompagne ces luttes traditionnelles.

      Oh, Kabyès, ayez pitié…

      Dans mon cours d’Histoire, au Cours Primaire, on m’a appris que parmi les éléments venus du Nord, vous autres Kabyès êtes tombés du ciel. Mais moi je suis sûr que c’est faux, et que vous et nous (nous autres Kotocoli), sommes très frères. Ecoutez les supplications du petit Kotocoli que je suis.

      Une chose est sûre, en période de Ramadan, nous autres Kotocoli musulmans, ne pourrons guère nous rendre à Kara. Et pourtant nous avons aussi une irrépressible envie de nous y rendre, retrouver nos autres frères du Togo qui prendront des congés pour l’occasion, ou qui déserteront délibérément leurs postes et services pour votre fête traditionnelle. Nous autres Kotocoli, voulons également faire une forte délégation de Sokodé, faire des réservations dans les hôtels sans étoiles ou les motels crasseux de Kara, pour assister aux luttes Evala.

      Ayez pitié. Nous aussi nous voulons regarder, admirer, convoiter, toucher, déguster et savourer toutes vos belles filles, à la beauté sauvage et naturelle, à la chair tendre et ferme, qui se livrent presque gratuitement durant ces périodes de retrouvailles, désormais nationales. Ayez pitié, chers amis Kabyès. Nous voulons aussi participer à l’orgie ; et ce n’est possible qu’après le Ramadan, pas pendant !

      Cela vous coutera quoi, de reporter de quelques semaines ces luttes, histoire de nous permettre aussi de nous gorger de votre bière locale, dans toute sa pureté, sa diversité, et surtout son abondance ? Nous sommes fatigués des Tchouk et Tchakpa mal cuits de Lomé ou de Sokodé ; nous voulons nous fondre dans la masse, et nous délecter du précieux nectar, de cet authentique jus de mil, servi dans de sales calebasses. Nous mourrons d’envie de profiter aussi de la promotion de la Brasserie sur les bières Castel, Eku, Awooyo, durant ces périodes. Ne sommes nous pas tous fils du Togo ?

      Toutes ces viandes, licites ou non, qu’on frits, qu’on braise, qu’on grille, qu’on sèche, et qu’on vend à vil prix, aux alentours des aires de jeux, pourquoi voulez-vous nous en priver, hein ? Ces viandes de mouton, de boucs, de bœufs, de chiens, de chats, de porcs, de truie, de coq et de poule, de varan et de serpent, de perdrix et d’éperviers, de lièvre et d’écureuils, toutes ces merveilles culinaires, œuvre du génie Kabyè, pourquoi ne voulez-vous point qu’on en profite ensemble, cette année, hein ?

      S’il vous plaît reportez ces luttes, car de toute façon, durant elles, seul le cœur de la ville de Kara bat normalement. Cela me sert à quoi de rester à Lomé, à Sokodé, ou à Cinkassé, durant les luttes traditionnelles en pays Kabyès, alors que le Président de la République, le Premier valet et ses ministres, sont à Kara ? Je ferai quoi à Lomé, lorsque je peux me rendre à Kara, avec mon Curriculum Vitae sous le bras, dans l’espoir d’y croiser un Directeur de Société, un Directeur de Ressources Humaines, un Chef Département Juridiques ou Risques ? Hein ?

      Pitié, reportez ces luttes, car, que nous y soyons ou pas, nous ne verrons que cela à la télé. Toutes nos chaines retransmettent bêtement ce qui se passe à Kara, durant vos luttes traditionnelles. Chers amis Kabyè, vous voulez vraiment nous infliger cela, en cette période de ramadan ? Hein ? Vraiment ? Vous-même regardez l’encre de l’amertume dans laquelle j’ai trempé mon curseur ce soir, pour rédiger cette lettre…

      D’ailleurs, il est impératif que ces luttes soient reportées, car vous vous en doutez peut-être, vos luttes sont désormais tout sauf traditionnelles. Elles ont été instrumentalisées, politisées, et même « économisées ». Vos fils ne se battent plus trop pour l’honneur de leurs famille et village, mais pour les sponsors et pour les sociétés qui leur confectionnent leur culottes et prends en charge certaines de leur charges, durant les entraînements. Il n’y a même plus de fair-play, entre les lutteurs.

      Photo: Blog de Cleanson

      Vous semblez vous livrer annuellement à un théâtre national. Les politiciens se sont transformés en metteurs en scène, et vous ne leur refusez plus rien. Eh bien le spectacle a pris, et nous sommes désormais friands de vos scènes. Le spectateur Kotocoli que je suis n’aimerait pas rater la représentation de cette année. Si vous pouvez consulter le calendrier politique du Président, au lieu des mânes des ancêtres avant de fixer la date de vos luttes traditionnelles, alors vous pouvez aussi attendre que je finisse mon Ramadan.

      Je ne vous demande pas de m’attendre, moi, Aphtal ! Je vous demande d’utiliser votre fête pour la cohésion et l’unité nationale, vu que c’est l’une des rares occasions où tous les togolais, quelque soient les tendances politiques, les origines ethniques ou sociales, se retrouvent ensemble, dans la crasse de Kara, agglutinés près des aires de luttes, pour voir les lutteurs mordre la poussière.  Vous pouvez aller au-delà de la simple lutte Kabyè, pour faire de l’Evala, une fête véritablement nationale.

      Mais en attendant que cela n’arrive, profitons de votre soumission à la politique. Faure n’est pas musulman, mais attendez quand même la fin du Ramadan. Vous ferez des hommes heureux, et la fête ne sera que plus belle.

      J’ai dit !

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      Article : Une comédie électorale sous les tropiques…
      Non classé
      6
      1 juillet 2013

      Une comédie électorale sous les tropiques…

      vote

       

      J’étais censé rédiger ma partie, concernant le Togo, avant de recevoir les contributions de mes amis, pour faire ce billet collectif. Mais j’avoue qu’en éditant les différents articles qui me sont parvenus, j’en ai perdu mon latin, tellement j’avais l’impression qu’on parlait déjà du Togo.

      La problématique est simple : juillet 2013 est une période électorale dans beaucoup de pays africains. Que ce soit au Mali, en Guinée, Au Togo, au Cameroun ou au Tchad, les populations iront aux urnes, pour désigner soit des députés, soit un Président de la République.

      En Guinée, mon ami Thierno Diallo nous fait un récapitulatif en cinq points de la situation politique de son pays.

       

      Thierno Dillo, adresse blog: https://cireass.mondoblog.org Image: profil facebook

       

      Au sortir de l’élection présidentielle de 2010, il était prévu que les législatives se tiennent dans les six mois suivant l’investiture du nouveau président. Mais deux ans et demi après cette date, les guinéens n’ont toujours pas élu leurs députés. Ces élections s’organisent au milieu de la pire crise sociopolitique que le pays ait connue de son histoire. Pourquoi la situation est si pourrie et le climat électrique ? Aux yeux de nombreux observateurs, les raisons de cette crise sont multiples et variées. Dans ce présent billet, nous y citerons quelques-unes des plus remarquables.

      Premièrement, depuis l’arrivée du président Alpha Condé au pouvoir, il n’y a pas eu un réel dialogue entre les deux belligérants. Et cela a contribué davantage à la radicalisation des uns et des autres.

      Deuxièmement, chacun des deux camps [pouvoir et opposition] se croit en position de force. En effet, au vu du dernier scrutin présidentiel de 2010 où Cellou Dalein Diallo, le candidat de l’UFDG [Union des Forces Démocratiques de Guinée], avait totalisé plus de 44% des voix alors que celui qui sera proclamé vainqueur du deuxième tour [Alpha Condé, candidat du Rassemblement du Peuple de Guinée] n’avait obtenu que 18% des suffrages exprimés. Depuis, des partis l’ayant soutenu ont pris leurs distances avec le gouvernement, qu’ils accusent de n’avoir pas respecté les accords signés et ont rejoint, l’opposition.

      Aujourd’hui, ces derniers revendiquent plus de 70% de l’électorat. Et ils sont convaincus de les remporter si l’organisation se fait dans la transparence. Du côté du pouvoir, on estime avoir franchi le plus haut sommet : la présidentielle. Donc avec tous les pouvoirs dont dispose le président, il ne pourrait organiser une élection et la perdre. Cette situation risque de retarder une fois de plus la tenue du scrutin. Parce qu’il n’est pas facile d’aller à une compétition si aucune des parties prenantes n’est prête à avaler son éventuelle défaite. Le pouvoir actuel a peur de voir l’opposition contrôler l’assemblée nationale, d’où le non-respect de la loi sur la tenue des législatives au cours des six premiers mois. Pourtant, ce scrutin est censé tourner définitivement la page de la transition amorcée avec la prise du pouvoir par les militaires, au lendemain de la mort du général-président Lansana Conté.

      Troisièmement, l’établissement d’un nouveau fichier électoral divise les acteurs. Contrairement à ce que dit la loi, le président Condé avait annoncé, dès son arrivée, son intention de faire une reprise intégrale du recensement. Chose que la partie adverse n’a pas accepté. Après des vives protestations, parfois avec morts d’hommes, il a fini par abdiquer. Au lieu du recensement entier il y aura la révision du fichier électoral.

      Quatrièmement, le vote des guinéens de l’étranger, garanti pourtant par la constitution, n’a été accepté par le gouvernement que lors du dialogue inter-guinéen sous l’égide du représentant du Secrétaire Général des Nations Unis, Said Djinit. Là aussi, c’est au terme des multiples manifestations de rues organisées par le Collectif, l’ADP, le FDP et le CDR.

      Cinquièmement, la CENI [Commission Électorale Nationale Indépendante], contrairement à ce qu’elle prétend être, n’a jamais été indépendante. Je m’explique. D’abord sous Louceny Camara, c’est-à-dire en sa première composition, l’institution a refusé de travailler dans le consensus. Des commissaires
      envoyés par l’opposition ont dénoncé tout au long de cette période ce qu’ils qualifient d’unilatéral : les décisions du président. Et ce n’est pas la seconde composition, dirigée par Bakary Fofana, qui a apporté du nouveau. En guise d’exemple, l’annonce de la date du 12 mai 2013 fut faite à 23 heures sur les médias d’État, heure à laquelle beaucoup de Guinéens sont couchés.

      Toutes deux sont caractérisées par des fixations des « nouvelles dates » suivies bien entendu de contestations, puis des reports. Nous sommes en ce moment à cinq rendez-vous ratés.

      Enfin, il n’y a pas de respect entre le président, l’opposition et le gouvernement. Pour le  président, ces anciens Premiers ministres ou ministres ne veulent pas le laisser travailler. « Comme ils ont échoué, ils ne veulent pas me laisser travailler« , disait-il dans l’une de ses sorties. Il est allé même jusqu’à les qualifier de « chiens« . Quant aux intéressés, bien qu’ils aient reconnu officiellement son élection, ils disent qu’il est non seulement mal voire très mal élu, mais aussi il a basculé le pays dans une « dictature sanguinaire« . Depuis avril 2011, l’opposition a enterré une cinquantaine de ses militants tués par les forces de l’ordre. La question que l’on se pose aujourd’hui est de savoir est-ce qu’il sera possible d’aller à un scrutin apaisé sans que ces différends ne soient résolus ?

       

       

      Je suis convaincue que cette question ne m’est point adressée, à moi Aphtal. Nous devons tous y songer, en tant qu’africains, épris de justice et de démocratie. La réalité est toute autre, au Tchad. En effet, le pays de Deby n’est point en période électorale, (en tout cas pour le moment) ; par contre, pour ma grande sœur Ndodjo, le Tchad est constamment en campagne électorale.

      Nodjo Klein. Adresse: https://rene-mouna.blogspot.com Photo: Profil facebook

       

      Vous avez dit campagne ? Eh bien elle est partout ici. Dans la rue, au marché, à l’école, à l’université, à la télévision et même sur les réseaux sociaux. On est en campagne électorale tous les jours au Tchad.

      La pose de pierres, la coupure d’un ruban, des réceptions ou des inaugurations de bâtiments tout est une occasion pour véhiculer l’image du bâtisseur si ce n’est d’un généreux chef d’État distribuant des crédits ou des dons allant du sel de cuisine aux bus pour les universités. Matin, midi, soir, que ce soit à la radio, à la télévision ou sur internet, le Tchad est tout le temps en campagne électorale. Avec des émissions qui tournent en boucle. Qu’on le veuille ou non, le pays est continuellement en campagnes électorales sans le savoir. A peine une élection est-elle finie que l’on prépare déjà une autre. Et tout donne lieu à une récupération politique. Un poste ministériel, la construction d’un marché, d’une école que déjà les ressortissants de la localité organisent une fête et envoient des représentants remercier le généreux donateur qu’est le président de la République pour sa bienfaisance.

      Il y a d’une part, une omniprésence incontestable du Chef de l’État père de la Nation soucieux et conscient du bien-être de la population. Un chef d’État à qu’il faut bien confier un second mandat, encore un troisième, un quatrième et voir un mandat à vie parce qu’il fait si bien sa mission. D’autre part on a des éternels chefs d’opposition avec ces ennuyeux airs de défenseurs des droits du peuple, les justiciers toujours réclamant sans des propositions concrètes parfois. Tout ceci est une campagne électorale silencieuse mais efficace. Et qu’elles soient de l’opposition ou du parti au pouvoir, toutes les campagnes électorales se ressemblent avec les mêmes promesses jamais tenues. Sauf les slogans de campagnes qui changent avec des mots pompeux du style, un Tchad prospère, le changement social, la renaissance, et que sais-je? Il faut noter aussi que depuis vingt ans les visages sur les autocollants sont les mêmes à quelques nuances près que certains ont muris, d’autres devenus grisonnants.

      La veille des élections donne lieu à une générosité forcée des candidats. Ici des pagnes, là des tee-shirts et casques à l’effigie du candidat. Des billets de banques partagés, des cabris égorgés arrosés de bière locale. On offre à manger, à boire et on vêtit l’électorat. Ici se joue le charme. On sert du tout à la population sauf un vrai projet de société réalisable. Vous voulez faire campagne voici le mode d’emploi made in Tchad à utiliser sans modération.

       

      Au Cameroun, la situation est à peu près comme au Togo. Report sur report, les votes ont finalement été calés sur ce mois oh fatidique : Juillet. Danielle raconte.

       

      Danielle ibohn. Adresse: https://natila.mondoblog.org Photo: Profil Facebook

       

      « Au Cameroun, plus rien ne va.

      Le 26 Juin dernier la nouvelle est tombée. Les élections municipales au même titre que les élections législatives sont prolongées.

      Depuis le début de l’année, ces périodes électorales font la danse bafia (On avance, on recule). Rien ne va plus. Après l’élection des premiers sénateurs après « 50 ans d’indépendance et de démocratie », le Cameroun entre dans une phase électorale plutôt chatouilleuse. Les échéances sont prolongées faute d’inscriptions sur les listes tout d’abord. Comme si presque trentenaire que je suis,  m’inscrire à une liste est une priorité alors que j’ai des difficultés à me nourrir. Les échéances sont prolongées faute de moyens ? Ce sont les organismes internationaux tels le Commonwealth qui ont l’habitude de supporter de telles ardoises financières. Le Roi Lion ne serait il pas encore sûr du calendrier électoral ?

      Pourtant l’année 2013 devrait une année élective au Cameroun. Cela fait cinq ans et demi qu’on a les mêmes députes et six ans les mêmes responsables municipaux (Juillet 2007). Ce n’est qu’une demie ? Les sénatoriales sont les plus urgents pour éviter le chaos de l’après Roi lion hein ?

      Un mandat prolongé sensé prendre fin le 21 mai prochain, après les législatives. Une  prolongation ultime législative pour le 23 juillet 2013 ? (nous sommes déjà à la quatrième prorogation)

      Une  prolongation municipale jusqu’en Novembre 2013. Cependant en parcourant la presse, je tombe sur ces propos.

       Les nouvelles ne sont pas rassurantes.

      Le messager dévoile sa peur : https://www.cameroon-info.net/stories/0,47859,@,municipalites-le-mandat-des-conseillers-municipaux-encore-proroge.html

      « Mais l’inertie qui caractérise le régime ne rassure pas que ces consultations électorales pourraient se tenir avant la fin de cette nouvelle prorogation. »

      Me Jean Bertin Kemajou dans ouest Littoral https://www.cameroon-info.net/stories/0,44735,@,elections-legislatives-le-cameroun-bientot-sans-parlement.html

      «Le Cameroun va droit vers une situation sans précédent où non seulement le Président de la République sera obligé de créer un État d’exception ou alors légiférer par ordonnance en attendant que la situation se régularise éventuellement».

      Allez, son’a ponda !

       

      Le récit à la fois loufoque et grave, est celui que me livre mon camarade « Bouba Sanga ». Malien, il est inquiet de la situation de son pays, et cela se comprend. Le Mali est une nation en guerre contre le terrorisme :

       

      Boubacar Sangaré: Adresse: https://bouba68.mondoblog.org Photo Facebook

      Dans quelques semaines, les Maliens seront appelés aux urnes pour élire un nouveau président de la République et mettre ainsi un terme à une période de transition que tous ou presque veulent voir s’éclipser. Mais, cette présidentielle, d’ores et déjà, inquiète « grave ».

      A pas comptés, le Mali marche vers les élections présidentielles dont la visée est d’élire un pouvoir légitime, capable de redresser un pays plongeant sous le vent d’une crise sécuritaire et institutionnelle : un coup d’ État foireux perpétré le 22 mars 2012 et une rébellion armée touareg charriant la horde de barbares d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique), du MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) et d’ANSAR DINE, ont suffit à installer le Mali dans un « temps incertain ». Même s’il faut aussi reconnaître à ces évènement fâcheux le mérite d’avoir crevé l’écran de fumée qu’était la démocratie malienne, et d’avoir aussi amené bien des Maliens, d’une naïveté incomparable, à prendre conscience de la vacuité politique et de la faiblesse d’un État auquel ils appartiennent.

      Et dès lors, les langues se sont déliées ; une démocratie brandie jadis comme un modèle est devenue la proie des flammes des médias locaux et étrangers. Ah, comme il est vrai qu’ « on ne brûle que ce que l’on a aimé… » (1)!

      Aujourd’hui, toutes les attentions sont mobilisées par les présidentielles prévues pour le 28 juillet prochain. Pour s’en convaincre, il suffit de lire la presse locale qui rend compte du ramdam provoqué par ce rendez-vous électoral très attendu. Sauf que, état d’urgence oblige, les campagnes électorales n’ont pas, à bien dire les choses, encore commencé mais déjà s’est engagée entre les différentes formations politiques une espèce de tauromachie électorale dont les règles ne sont pas encore définies. Dernièrement, après la formation d’une coalition du F.D.R (front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la république) -dont l’ADEMA PASJ est la figure de proue-, nombre de commentateurs de l’actualité se sont dépêchés de parler d’un duel « I.BK (Ibrahim Boubacar Keïta) contre tous ». Mais, c’était aller vite en besogne, car une autre coalition composé de I.B.K (il est le président du Rassemblement pour le Mali), Moussa Mara (Yèlème), Soumana Sako, Housseïni Amion Guindo, Cheick Modibo Diarra (dont la candidature n’a pas encore été validée), Yeah Samaké, Ousmane Ben Fana Traoré… est en gestation et pourrait voir le jour dans les jours à venir. Preuve que la bataille sera dure et qu’I.B.K ne sera plus le seul torero.

      Et que pensent les Maliens de tout cela ? Fidèles à leurs habitudes, les Maliens parlent de ces élections avec, parfois, une déception née du chaos engendré par plus de 20 ans de démocratie. Vingt ans de démocratie qui ont fait d’eux un peuple incapable de juger autrement que par le discours, les promesses, les diplômes et le visage. Un peuple qui est bien en peine de comprendre ce que signifie un programme politique et qui, dans son simplisme, n’aspire qu’à trouver de quoi se mettre sous la dent…croyant que le reste – c’est-à-dire la bonne gouvernance– n’est pas son affaire.

      On dira ce qu’on voudra de ces élections, mais je ne suis pas sûr que le peuple malien soit d’avis que sa tenue les arrachera de la spirale des difficultés du quotidien. Au vrai, son inquiétude réside dans le fait que le gros des candidats ont déjà fait leur preuve pour avoir été les obligés et les obligeants de l’ex-président, Amadou Toumani Touré, chassé par la mutinerie qui a abouti au coup d’État. « Il ne nous sera pas facile d’en finir pour de bon avec l’ADEMA-cratie », ironisait il y a quelques jours un ami enseignant, qui met tous les malheurs qui arrivent au Mali aujourd’hui au compte de l’ADEMA, la plus importante formation politique dont est issu Alpha Oumar Konaré, qui a dirigé le pays de 1992 à 2002. C’est également l’ADEMA PASJ qui a soutenu, en 2002, le candidat indépendant Amadou Toumani Touré, devenu président… « S’il faut organiser des élections pour que l’ADEMA revienne au pouvoir, ce n’est vraiment pas la peine ! », ajoute t-il.

      Bien entendu, soutenir l’idée que ces élections ne sont pas opportunes, comme le pensent nombre de Maliens, relève d’une analyse incomplète. Ce qu’il faut dire en revanche, et redire, c’est que le peuple malien n’a pas cette fois-ci droit à l’erreur dans le choix de ses dirigeants. C’est pourquoi, il lui revient d’aller, le jour du scrutin, remplir son devoir civique en votant pour un candidat.  Il ne lui sert à rien de se réfugier derrière ce constat très répandu qui est qu’au Mali comme partout ou presque, chaque parti politique est la réplique exacte du concurrent, au point de dire que ADEMA et R.P.M, c’est, comme aiment à dire les algériens, Hadj Moussa et Moussa Hadj ! Non, l’aspiration la plus partagée par tous est le changement, et les élections à venir sont une occasion à saisir pour s’engager sur le chemin. Mais, le changement n’est pas une affaire d’une, deux, ou trois années ; il a différentes phases.

      Pensez au Mali le 28 juillet prochain !

      (1)    Akram Belkaïd, un regard calme sur l’Algérie

       

       

      J’ignore si vous avez pu déceler ce qu’ont de communs, tous ces articles : juillet. Et je vous annonce que les élections législatives, au Togo sont également prévues pour ce 21 juillet. Se tiendront-elles, ou pas ? Je ne puis vous répondre. Ce qui est sûr est que tout semble conforter cette date, à Lomé. Autre chose qu’il faille souligner, c’est que le Mali, le Togo, le Cameroun, la Guinée, tous ces pays ont presque la même histoire coloniale. Suivez mon regard.

      Et dire que ces nations ont déjà plus de cinquante années d’indépendance ; cinquante années au bout desquelles, de simples élections législatives sont sources d’angoisse, pour les paisibles populations.

      Et pourquoi juillet, pour tous ces pays ? Pourquoi pas mai pour la Guinée, octobre pour le Togo, décembre pour le Cameroun ? Pourquoi juillet, de la même année pour ces états ?

      Et si ces pays n’avaient tout simplement pas le choix ?

      Je n’ai rien dit !

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      Article : Lettre ouverte à Gerry Taama, Président du N.E.T.
      Non classé
      26
      25 juin 2013

      Lettre ouverte à Gerry Taama, Président du N.E.T.

      Letter (Credit photo: MorgueFile)

      Cet article, prenez-le comme une sorte de lettre ouverte à Monsieur Gerry Taama, blogueur togolais, écrivain, et homme politique. J’ai fait un lien vers sa biographie complète, mais pour faire simple, Mr Gerry est le Président du parti Politique « Nouvel Engagement Togolais » (N.E.T). Cet article intervient à la suite d’une interview donnée par l’homme, à mes aînés d’Africardv, interview dans laquelle le Monsieur demandait à ce que soit mis fin au vote ethnique ; je vous rappelle que Mr Gerry est candidat aux législatives prochaines et tête de liste dans la circonscription du Grand Lomé.

      Monsieur le Président, (du N.E.T. hein), j’ai lu avec attention et amusement votre interview publiée sur Africardv. De celle-ci, se dégage comme idée force, « il est temps que les togolais comprennent que le vote ethnique est aujourd’hui désuet, avec le brassage culturel ». Ceci, justement pour justifier votre candidature dans la circonscription du Grand Lomé, tout le monde vous connaissant comme originaire du Nord Togo (Siou, plus précisément). De prime abord, qu’il me soit permis d’avouer mon admiration pour votre façon de faire la politique. Le N.E.T fait partie de cette poignée de partis politique togolais qui font de la politique d’une façon un peu plus intellectuelle, un peu plus réfléchie, et assez innovante. Ceci dit, permettez-moi également de rebondir sur certaines de vos déclarations, qui m’offusquent, et qui, disons le, me laissent plus ou moins perplexe.

      Les élections législatives, sont l’occasion par excellence pour le peuple souverain, d’investir du pouvoir législatif, ses dignes filles et fils. Même si la fonction principale d’un député est de légiférer, on ne saurait y réduire toute sa mission, qui est également celle d’écouter sa base, son électorat, d’abord, et le peuple dans son entièreté, ensuite. Le mandat législatif au Togo étant un mandat national (et donc non impératif, confer Article 52 de la Constitution Togolaise), le député, est quand même le représentant d’une localité, avant d’être le représentant du peuple. Ceci dit, vous convenez avec moi, que le vote est fortement empreint d’une marque de confiance ! Si votre ethnie ne vous fait pas confiance, qui d’autre le fera, Monsieur le Président ?

      Lorsque moi je parle d’ethnie, je désigne cet ensemble d’individus, ayant en partage la même langue, les mêmes coutumes et traditions, les mêmes problèmes, les mêmes divinités et le même angle de vue. Oui, il y a brassage culturel, mais c’est également notre culture qui nous dit « qu’un morceau de bois a beau séjourner dans l’eau, il ne deviendra jamais caïman ».

      A bien vous suivre, au nom de votre brassage culturel, un Ouatchi peut être député à Sokodé, un Kotocoli peut-être député à Vogan, un Losso peut être élu à Kpalimé, un Kabyè député pour Afagnan, un Konkomba pourra se présenter à Badou. Rien, absolument rien n’interdit cela ; d’ailleurs, cela est bien beau à priori, mais à mon avis, c’est du désordre politique. Désordre, parce que j’imagine mal un Ouatchi, battre campagne à Sokodé. Que dira-t-il ? Dans quelle langue le dira t-il ? Ira-t-il prier à la mosquée avec ses électeurs, après les meetings ? Fera t-il le Ramadan avec les Kotocoli, durant le mois saint ? Qu’a-t-il en commun avec cette paisible mais prudente population de Sokodé ? C’est dans cette logique que je m’inscris, moi.

      Oui je sais qu’en vertu du mandat national, en vertu de notre vœu de faire de ce pays une nation forte, une et indivisible, il serait souhaitable qu’un candidat puisse se présenter partout où il le désire, partout où il sent pouvoir faire un excellent score. Mais en réalité, le Togo est une jeune nation, une trop faible démocratie, où méfiance et suspicion règnent. Commençons par faire confiance aux gens de notre famille, de notre village, de notre ethnie, avant de jouer la carte du brassage culturel, et du mandat national. Je vous convie à lire ces articles de Cyriaque Gbogou et de Nelson Simo, sur la trahison des nôtres.

      Une autre de vos déclarations qui me dérange, moi Aphtal, est celle-ci : « (…) Je vis à Lomé, je travaille à Lomé, il n’y a pas de raison pour que je me présente ailleurs (..) ». Si je me permets une interprétation à contrario, je peux vous faire dire ceci : « Je ne vis pas à Siou, je ne travaille pas à Siou, il n’y a pas de raison que je m’y présente ». Est-ce à dire que vous ne vous rendez jamais (ou pas assez) dans votre village natal, Siou ? Que vous n’y êtes pas assez connu ? Que vous n’y êtes impliqué en rien ? Que vous n’y avez faites aucune réalisation ?

      Dans le cas de l’affirmative, vous convenez avec moi, dans un Togo où tous les intellectuels et hommes politiques ne s’arrêtent qu’à la capitale, que c’est vraiment dommage, et d’ailleurs blâmable ! Vous reconnaissez que les gouvernés sont assez déconnectés de leurs gouvernants, et que les réalités ne sont pas les mêmes en ville qu’à la campagne. Si jamais vous devenez député (je vous le souhaite d’ailleurs), resterez-vous uniquement à Lomé, puisque c’est votre circonscription et où vous vivez et travaillez, au détriment de Siou dont vous êtes natif, et dont les vieux sont fiers et attendent beaucoup de vous ?

      Vous avez décidé de participer à cette mascarade électorale, alors je ne reviendrai plus sur ma déception provoquée par la participation de l’opposition togolaise à ce vote. Oui je vous le dis, j’ai vraiment été déçu. Mais on s’en fout, vous avez déjà fait acte de candidature. Soit !

      Mais mon problème se situe juste au niveau de votre appel à ne pas faire un vote ethnique. Je sais que tout ce que je dis ici, ne changera absolument rien, mais à compétences égales, je préfère donner ma voix à un Kotocoli qu’à un Kabyè ou à un Ewé. Et vous savez pourquoi. Au cas où aucun candidat de chez moi (Sokodé) ne fait le poids, et UNIQUEMENT dans ce cas, je consentirai à donner ma voix à un candidat togolais d’une autre région, et ce, dans l’intérêt supérieur de la nation. Dans le cas contraire, je m’abstiendrai de tout vote, car je préfère avoir un hémicycle vide, qu’un hémicycle mal occupé (Un Kabyè cultivateur, ne fera pas mieux qu’un Kotocoli routier, au Parlement).

      Je vous, sais Monsieur Gerry, intelligent, éloquent, et compréhensif. Cet article ne vaut que ce qu’il vaut ; ce n’est que le point de vue, d’un jeune togolais longtemps déçu par ses hommes politiques, et indécis quant à son engagement politique à venir.

      Qu’il vous plaise de lire en ces lignes, Monsieur le Président du N.E.T, l’expression de moult interrogations, couchées dans le respect dû à votre rang.

      Nous aspirons tous à un Togo meilleur. Mais certains agissements politiques actuels n’augurent rien de bon. Ce n’est pas parce que nous ne disons rien que nous n’avons rien à dire. Vous au moins savez nous lire, et écrire ; voilà pourquoi je m’adresse à vous.

      Que l’Eternel bénisse le Togo.

      J’ai dit !

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      Article : Ces foods un peu trop fast, et pas si clean
      Santé
      11
      21 juin 2013

      Ces foods un peu trop fast, et pas si clean

      Fastfood (MorgueFile)

      Bonjour à vous, chers lecteurs ! J’espère que vous vous portez à merveille. Mon petit silence de cette semaine est dû à de petits soucis techniques, et surtout de santé. Mais bon, comme vous le remarquez, je n’en suis pas mort. Mais les leçons que j’en ai tirées, j’aimerai bien les partager ici avec vous.

      Vendredi dernier, (oui, encore un vendredi), j’ai commis la bêtise de ne pas prendre mon petit déjeuner. Généralement, ce n’est rien de fameux hein, mais je prends toujours quelque chose, histoire de ne pas tomber en syncope quelque part. Eh bien ce vendredi, je traînais au lit comme un lézard sur un mur en plein midi, lorsqu’un de mes grand-cousins me demande de passer chez lui au bureau. Le plus vite possible. Il était déjà 9h40, alors il fallait faire vite. Comme mon cousin est un « grand quelqu’un », j’étais convaincu qu’à midi, il m’inviterait à déjeuner dans un de ces hôtels huppés dont lui seul en a l’habitude. Sous la douche, je rêvais déjà de la cantine de l’hôtel Ibis, ou encore des charmantes serveuses de l’hôtel Sarakawa ; un instant même je crus prendre la douche avec une serveuse de l’hôtel Palm Beach, tellement ma pensée était forte, au point de se matérialiser !

      Eh bien, je me suis tapé des heures et des heures de travail sur l’ordinateur de mon cousin : des mails à lire et imprimer, des messages à envoyer, des contrats à finaliser, des logiciels à mettre à jour, des états de comptes à vérifier… Il y avait tellement de choses à faire, que je ne me suis pas rendu compte de l’heure qu’il était. Mission accomplie, mon cousin n’avait pas le temps de m’emmener casser la croûte ; d’ailleurs, lui s’est contenté d’un croissant, alors, il me remet un billet qui couvre à peine mon déplacement, et mon déjeuner. « On se voit dans la semaine, petit ; promis », me dit-il. Merde.

      Ventre creux, je rentre direct à Cacaveli, ma cité, mon quartier, ma bulle, mon environnement naturel à moi. Il me faut avaler quelque chose au plus vite, et c’est là que je tombe sur cette cafétéria, à quelques pas de chez moi. Bizarre, je n’ai jamais mangé quoi que ce soit dans cet endroit, car celui qui y vendait était un étranger ! Je ne suis pas xénophobe, Dieu m’est témoin (d’ailleurs je ne compte pas épouser une togolaise! Suivez mon regard…), mais je déplore le fait que des étrangers me fassent manger chez moi, des nourritures que je peux faire moi-même. Dur à comprendre je sais. Je fréquente des pizzerias italiennes, des fast-foods libanais, des restaurants sénégalais, chinois ou tchadiens, mais, ces Diallo, ces Fofana, ces Abdoulaye qui se sont érigés en maîtres de la restauration rapide à Lomé ne m’ont jamais inspiré confiance.

      Souhaitez-moi bon appétit.

      Le Diallo de Cacaveli tirait nerveusement sur une énième cigarette, à mon arrivée. « Un plat de Spaghetti, demi pain plus œuf, s’il te plait », c’était ma commande. Tout content de me voir entre ses mûrs, le gars ne se fait pas prier, et file allumer le gaz sur lequel reposait une poêle qui pouvait être plus propre. Cigarette coincée entre les mandibules, il attrape une boite de tomate dont il ôte une respectable quantité, y ajoute une huile qui ressemble beaucoup plus à du gaz oïl. Mon ventre fit un bruit de méfiance ; « courage, mon cher ! Courage », me dis-je en mon for intérieur, essayant de tromper mon inquiétude. Un morceau d’oignon traînait là, abandonné par les mouches ; il le découpe rapidement et l’ajoute.

      Il épluche un morceau de cube noirâtre, et l’ajoute à la solution douteuse de la poêle. Je n’ai pas eu le temps de lui dire de ne pas mettre du sel : il venait d’en verser toute une cuillère à soupe dans le mélange précédent. Ce gars allait-il m’empoisonner ou bien, c’est comme cela qu’il cuisinait depuis son installation à Cacaveli ?

      A peine quelques minutes de cuisson, et Diallo y ajoute le spaghetti qu’il venait de retirer d’une eau pâteuse et stagnante dans une bassine sous la table… en deux temps trois mouvements, me voilà servi.

      Bah, je mange quand même, juste pour me remplir l’estomac ! A « titre bourratif » donc, comme le dit mon cousin. Diallo lui était souriant, fier d’avoir cuisiné pour moi ; fier de sa dangereuse recette ; fier de sa prestation.

      Diallo a pourtant failli me tuer…

      Mes premiers soucis débutent une fois à la maison, affalé dans un canapé. Mes papilles gustatives se mettent à produire un peu trop de salive ; je sens des mouvements hostiles dans mon ventre ; j’étais convaincu que quelque chose allait se passer. Ce n’est qu’après deux vomissures que mon estomac s’est noué, comme un sac de macramé. Voilà ce que je redoute le plus : les maux de ventre. C’était à croire que j’avais ingurgité du goudron, ou du cyanure, tellement j’avais mal. Je roulais au lit, je gémissais, je serrais les dents, je pleurais même un peu. La douleur était terrible, horrible, indescriptible…

      Vomissements et chiasse se sont succédés, des heures durant. Le seul fait d’en parler là, me donne encore envie de vomir. Je vous épargne des détails. A présent, je vais mieux, c’est l’essentiel. Dès mon rétablissement, ma première décision était de me rendre au service d’hygiène pour dénoncer ce Diallo, coupable de tentative d’homicide sur un honnête citoyen. Mais une fois dehors, lorsque j’ai revu l’affluence qu’il y avait à ladite cafétéria, je me suis ravisé, pour me poser quelques questions…

      En fait, Diallo n’y est pour rien.

      Le problème, ce sont les togolais eux-mêmes ! J’ignore comment nous en sommes arrivés là, mais le togolais a pris cette fâcheuse habitude de manger dehors, de manger tout, et n’importe quoi. Notre paresse nous fait nous tourner vers ces sales baraques à l’aspect répugnant, où des guinéens, des nigériens, des maliens, ou des gambiens font du thé amer, et cuisinent des plats dans des conditions de saleté que nous ne sommes pourtant pas prêts à accepter à la maison.

      Je n’ai rien contre les étrangers, mais le togolais ne me démentira pas : sur dix cafétérias à Lomé, huit sont tenues par des étrangers ; des personnes à la propreté douteuse, des personnes dont on ignore absolument tout : état de santé, état de probité morale…et tout le reste. Diallo était-il prisonnier, prédateur sexuel, dealeur de drogue, sidéen, ou tuberculeux ? On ne le sait pas, et on s’en fout ! On préfère manger chez lui, que d’aller chez Akouvi, parce que celle-ci « est une fille gâtée qui n’a pas pu avoir son BEPC et qui s’est réfugiée dans la restauration.

      Un plat de spaghetti dans ces taudis coûte en moyenne 700 FCFA. Avec cette même somme, on peut faire mieux (quantité et qualité) chez soi-même.  Mais non, on aime mieux aller manger dans la crasse des Diallo, des Fofana, des Souleymane, des Abdoulaye, des Siriki, et que sais-je encore ?

      Le Togo a toujours été une nation bizarre; au grand marché, les plus grands commerçants sont des étrangers. Si nous ne sommes pas capables d’animer nous-mêmes notre économie, quid de la restauration ? Si j’achète ma veste chez un sénégalais, ma chaussure chez un burkinabé, mon téléphone chez un nigérian, et qu’en plus je dois manger ma sauce épinard chez un gambien, je n’ai plus aucune fierté d’être togolais. Absolument aucune.

      Oui à l’intégration régionale, oui à la libre circulation des personnes, des biens et des services. Oui nous pouvons nous ouvrir au reste du monde. Mais n’y perdons pas notre identité, et ne laissons pas n’importe qui s’occuper de ce que nous mettons dans le ventre. Le Togo reçoit beaucoup trop ; au point de ne rien avoir à offrir.

      Si vous me voyez déjeuner chez Tanty D, ou au Beluga, ce n’est pas que je suis devenu riche hein ; ce sont juste les maux de ventre que j’évite.

      J’ai dit !

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      Dans le Silence, on n'entend plus que l'essentiel

      Auteur·e

      L'auteur: Aphtal CISSE
      Togolais de nationalité, citoyen du monde par nature et juriste de formation. Les seules règles que je respecte sont celles que je me fixe moi-même! Et la première d'entre elles, est le RESPECT! Pour le reste, que les bénédictions soient!

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