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      Article : Le mari, l’épouse, et la coépouse…
      Société
      13
      19 mai 2015

      Le mari, l’épouse, et la coépouse…

      Polygamie. Image: Google

      « Miva hô nam loooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo »

      Voilà le strident cri qui déchira l’épais tapis de calme qui s’était, depuis deux heures déjà, appesanti sur la bourgade de Cacaveli. Le noble astre solaire obligea même les intrépides gamins du voisinage à observer une trêve, sous la broussaille des clôtures environnantes. J’étais, quant à moi, étalé sur une natte dans l’arrière-cour, profitant d’un délicieux espace ombragé régulièrement balayé par un vent relativement frais. Les seuls bruits qui arrivaient jusque-là à me soustraire de ma torpeur, étaient les cris fanatiques que poussait madame sous des refrains mal rythmés du Congolais Fally Ipupa. J’essaye de soulever mon buste afin de mieux tendre l’oreille.

      « Miva hô nam looooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo », le cri repartit de plus belle. Plus aucun doute, la vie d’un honnête citoyen était en danger ; ou plutôt celle d’une honnête citoyenne, à en croire le timbre de la voix ; ou encore celle d’une citoyenne pas vraiment honnête, si l’on se fie à la situation géographique de la provenance des cris. Je vous explique brièvement : nous au quartier, ce n’est guère la première fois qu’une dame hurle de la sorte ; ce n’est pas la première fois que la vie d’une femme est mise en danger ; non, non, à Cacaveli, du lieu où j’habite moi, ce n’est pas la première fois qu’une femme, dans un instinct de survie, invite la pitié populaire sur elle. Bien, vous ne comprenez toujours rien, j’en suis certain.

      Et si on plantait le décor ?

      A côté de chez moi vit un couple relativement jeune (à peine la quarantaine ; il y a des couples de 20 ans de nos jours alors…). Cadre au sein d’une compagnie de transport maritime, Marc, le père de famille, plutôt un bel homme, fait partie de ces hommes qui, bien que mariés, assument leur insatiabilité au travers d’une abjecte infidélité. Et comme Dieu sait si bien faire les choses, ce genre d’homme n’hérite que de femmes qui deviennent, malgré elles, aigries, acariâtres et fort belliqueuses.

      Mokpokpo, l’épouse de Marc, plus jeune, est une brave dame revendeuse de boissons gazeuses, dans ces échoppes communément appelées « Bas prix ». C’est une belle dame. Enfin, de visage. Oui elle a (ou avait) un joli visage couleur pain de Croquembouche ; de petites épaules soutenant de petits bras. Un petit corps pour un être frêle, en apparence. Uniquement en apparence, car, malgré la petitesse de son corps, Mokpokpo accomplissait des besognes exceptionnelles. Elle avait toujours réussi à tenir loin de chez elle, toutes les femmes qui tournaient autour de son mari, aux termes de violentes bagarres desquelles elle sort toujours gagnante. Moi personnellement je ne l’aime pas, car elle m’a une fois refilé une boisson frelatée du Nigeria ; probablement un truc avec du chanvre indien. Nous y reviendrons.

      Faits d’armes les plus spectaculaires :

      • L’étudiante : une étudiante en sociologie qui passait au quartier, attendre Marc dans un bar à côté, pour encaisser son argent de poche. Un soir où elle attendait encore Marc, dans le même bar, devant une bouteille de bière, Mokpokpo débarque, la bat si violemment, que l’étudiante s’enfuit sans son tissage, son tricot, et ses chaussures. Elle ne serait plus jamais revenue au quartier, à ce qu’il paraît.

       

      • La secrétaire : une dactylographe, pour respecter la vétusté des équipements dans notre administration publique. Belle comme un personnage de Disney, elle attendait Marc, sans le savoir, dans la boutique de la femme de celui-ci. Dès qu’elle reçut l’appel de Marc, Mokpokpo lui bondit dessus comme un couguar, lui griffe le visage, et la saupoudre de talc « bébé & maman », avant de la foutre dehors.

       

      • La stagiaire : la pauvre. En stage dans la compagnie de Marc, et étant dans le même quartier, elle venait chaque matin à la maison profiter de la voiture de Marc, et se faisait déposer chaque soir, après le boulot. Des rumeurs ont commencé par circuler, puis un soir, elle traîna un peu trop dans la voiture déjà à l’arrêt de Marc. Mokpokpo ne l’a pas loupée. Cet épisode devra figurer dans son rapport de stage, j’en suis certain.

       

      • La gérante de cybercafé : voilà une autre qui offrait à Marc autre chose qu’un forfait Internet. Le jour où Mokpokpo surprit le pauvre quidam caressant la calvitie de son homme, la connexion Internet a quitté le quartier. Suivez mon regard.

       

      • Marc himself : voilà monsieur qui s’est mis à faire du jogging matinal avec moi, chaque matin. Sauf que lui s’arrête au niveau de la cour d’appel, pour s’éclipser avec une jeune revendeuse d’orange. Je n’ai jamais su à quels types d’exercices physiques ils se livrent. Mais tout est bon pour brûler des calories. Ce sport a continué jusqu’à un certain samedi où Marc est rentré de son sport avec un parfum inhabituel. Tout le monde rentre du sport en sueur, toi tu rentres embaumé ? Scène de ménage grandeur nature.

      Dommage pour ceux qui vivent du mauvais côté de Cacaveli. Coucou, Roland.

      Je disais donc que Mokpokpo a fini par se voir attribuer le triste sobriquet de « Gakpokoko » ; entendez par là, une personne faisant de l’haltérophilie. Redoutée par tous, et surtout par toutes. Quand on est femme à Cacaveli, il ne fait pas bon de saluer, sourire, discuter avec Marc. C’est presque un crime de lèse-majesté, difficilement pardonnable. Et quand on se fait « condamner » par Mokpokpo, on garde les stigmates pour longtemps.

      Depuis, aucune pimbêche ne se la ramène au quartier. Marc était « casé », même si on pouvait soupçonner qu’il se livre à ses basses besognes quelque part, en ville, ou même hors de la ville. Mais au moins, au quartier c’est redevenu relax ; Mokpokpo a su arracher le respect de son bougre de mari. (oui, il faut une bonne dose de mépris pour draguer d’autres femmes au nez et à la barbe de son épouse). Ambiance bon enfant, au sein du ménage et dans le voisinage. Jusqu’à cet instant où ce cri de désespoir fut poussé.

      Vous le savez sans doute, je ne me mêle jamais des petites bagarres du quartier. Je veux dire JAMAIS. Mais, sait-on jamais ; il paraît que le mal triomphe parce que les gens bien ne font rien. J’ai alors bondi de ma natte pour avoir idée de ce qui se passe et, en cas de besoin, apporter assistance à personne en danger.

      La scène du crime ?

      Juste à la devanture de la boutique de Mokpokpo, à trois centaines de mètres de sa maison. Une belle dame à forte corpulence, élancée comme Adébayor, avec de larges épaules au bout desquelles pendent de puissants biceps de pileuse de foufou. L’image n’est en rien exagérée, quand on a vu la façon dont cette « Goliath » a emprisonné le visage de Mokpokpo sous son aisselle, pour le lui pilonner.

      Les coups pleuvaient à un rythme régulier, serré, avec une intensité redoutable. De temps à autre, elle desserrait l’infernal étau, afin de permettre à la malheureuse d’inspirer un peu d’air, ou de crier à l’aide. Les témoins de la scène hésitaient un peu à intervenir, soit par peur de l’agresseur, soit par envie d’assister à la magistrale correction de celle qui a longtemps semé la terreur dans le quartier.

      Mokpokpo fut transformée en vulgaire tam-tam bamiléké sur lequel se joue un air de vengeance et d’agacement de maîtresse n’arrivant plus à se contenter d’instants volés d’un homme volage. Puis se mirent à voler des trucs de femmes, que la décence interdit de citer ici. Mais puisque vous insistez : perruques, corsage, soutien-gorge, pagne, jupe, collant, culotte… Mokpokpo fut projetée au sol tel un vulgaire fagot de bois de Niamtougou, roulée dans le sable comme on roule un pneu Toyota quand on a cinq ans, molestée comme on s’amuse avec de la pâte à modeler quand on a eu la chance de faire la maternelle…

      La dame finit par laisser Mokpokpo aux bons soins de sauveurs un peu trop moqueurs, pour rentrer dans la maison de Marc. J’ai eu peur, j’ai voulu appeler la police, pensant que Marc aussi était en danger. Avant de réaliser que je n’avais pas assez d’unités (malheureusement dans ce pays, les numéros d’urgence ne sont pas gratis), le garage de la maison de Marc s’ouvre pour laisser sortir la voiture de celui-ci, avec à ses côtés la boxeuse de tout à l’heure.

      Quelqu’un dans la foule a sifflé « donc, Mokpokpo aussi peut avoir coépouse ; je peux mourir en paix ». J’ai ri ; quand je suis rentré rejoindre ma femme, je lui ai juste dit, « bah chérie, tu boxes une de mes amies, je drague une ceinture noire. Point ».

      Eyi Zandé !

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      16. avril
      2015
      Politique
      2

      #TGPR15 : du parti UNIR et de sa campagne.

      TGPR155

       

      Hier. Mercredi. 12h20. Heure de la pause déjeuner.

       

      Ma prostitution gustative a une fois de plus guidé mes pas jusqu’à la vendeuse de fufu en face de l’Institut National d’Hygiène. Pâte d’igname baignant délicieusement dans une sauce de boyau de bovin (Adôménou 🙂  ). Donc, j’ingurgitais la pitance à moi accordée par la divine providence, lorsqu’une horde de jeunes hommes, dans la même tranche d’âge que moi, arriva. On pouvait facilement identifier le chef du groupe, à sa carrure, à son aisance, à son assurance, et à tous les goodies dont il était bardé. Ils étaient tous habillés en T-shirt blancs à l’effigie du Président sortant, candidat à sa propre succession. Point de doute : des militants du Parti UNIR, en pause pour reprendre des forces.

      Celui que je pris pour chef de file s’installa à ma table, juste en face de moi. Je lui laisse le loisir de bénir son plat, de l’entamer, avant de lui adresser la parole.

      • Fofo, lekema ?

      • Cool lo. Et chez vous ?

      • On rend grâce. Alors, c’est comment la campagne, chez vous ?

      • Ça va, ça va. Y a pas l’homme pour nous. Il n’y a même pas l’homme pour nous.

      • Ok ! Et généralement vous offrez quoi, aux gens que vous rencontrez ?

      • Porte-clefs, casquette, bracelet plastique… Mais très souvent les gens réclament les tricots…

      • Et, vous leur dites quoi, en plus ? De quel message êtes-vous porteur ?

      • Ils doivent voter Faure. Le Togo doit voter Faure. C’est lui l’homme de la situation.

      J’ai lapé ma soupe un instant, songeur, avant de relancer :

      • Donc, c’est seulement Faure l’homme de la situation ? Il n’y a personne d’autre ?

      • Toi tu vois qui, dans cette opposition ?

      • Laisse l’opposition. Dans UNIR même, il n’y a personne pour être l’homme de la situation ?

      • Mais on a déjà quelqu’un qui fait ça déjà bien. Pourquoi changer ? Faure a beaucoup fait ; on lui doit beaucoup.

      • Ah oui ? On lui doit quoi ?

      • Le gars a construit les routes, les échangeurs, l’aéroport, le port qui ne cesse de s’élargir. Il a mis fin au désordre dans plusieurs secteurs. Il y a l’OTR… On lui doit beaucoup.

      J’ai encore lapé ma soupe, et cette fois je n’ai pas eu le courage de relancer la discussion. J’ai fini mon plat puis vidé les lieux.

      J’avais la tête pleine d’interrogations, après cet échange ; les interrogations se faisaient encore plus lancinantes à chaque fois que je croise un panneau ou une affiche électorale, à l’effigie du Président sortant, sur le trajet du retour. Et Dieu seul sait qu’il y en a, de tel panneau.

      Lomé aux couleurs Uniques. 

       

      A l’entame de la campagne #TGPR15, il est quasi impossible de parcourir 500m sans une seule affiche du Président sortant. Des panneaux, des posters, rivalisant en taille et en message, il y en a juste comme on n’en a jamais vu. Le visage souriant du Président ? En veux-tu, en voilà. C’est à la limite… envahissant. Et chose nouvelle, nous assistons à de nouveaux formats d’affiches ; des affiches grandeurs natures, avec presque la même charte graphique.

       Je ne dénie à aucun parti le droit de faire usage d’affiches, soit dit en passant !

      A y voir de près, toutes ces affiches résument en quelque sorte, le « bilan » du Président sortant : on le voit, même visage, avec divers  arrière-plan : routes, Port Autonome de Lomé, la nouvelle aérogare… Il y a également des affiches où l’on voit le Président sortant, faire l’accolade à une brochette de jeunes, ou tenir la main à de petits écoliers en tenue scolaire. (Tenue kaki de l’école publique, faut-il le préciser). Euh, dites, y a-t-il des affiches de lui, avec des médecins ou des sages-femmes ? (Prière me les indiquer, pour mon prochain article « arrêt sur images »).

      Il n’y pas que les affiches ; il y a également les camions podiums, les convois de voitures, les hordes de conducteurs de moto (peut-être les nouveaux entrepreneurs…). Et tout ce bataclan passe dans un indescriptible boucan. En sourdine, des « chansons » de campagne, de divers artistes, mais avec presque la même phrase « Faure a tout fait ». Tout cela est… faure mignon, ou Fauremidable, pour faire plaisir à un griot par ici. Mais…

      Compte Twitter @Fauremidable // Génération Faure
      Compte Twitter @Fauremidable // Génération Faure

      … On « allume les cerveaux » quand ? (cc Yannick)

      Malheureusement le parti UNIR, (en ce qui concerne Lomé), a réussi à faire de la campagne #TGPR15, de véritables fêtes où l’on danse beaucoup, et pense peu. Tout c’à quoi on assiste, ce sont des camions qui sillonnent la capitale dans un inutile vacarme : un mignon folklore au cours duquel, personne n’est capable de prendre la parole pour défendre le bilan de son candidat, et présenter son projet de société pour le prochain quinquennat, en cas de réélection.

      Tous ces jeunes accrochés aux camions, au volant de véhicules, arborant les t-shirts blancs, sont-ils capables de répondre aux questions portant sur le budget de l’état, sur la mouture de l’actuelle constitution, sur la mise en œuvre de l’Accord Politique Global ? Tout ce beau monde qui chiale « Faure a tout fait » est-il capable d’expliquer pourquoi rien n’est fait pour les enseignants, ou le personnel médical ? Y-a-t-il un seul parmi eux capable de justifier la candidature de leur champion, en expliquant clairement ce qui changera, si jamais il est élu ?

      Peut-on véritablement battre campagne, en faisant moins usage de gadgets, pour plus d’arguments ? Est-on capable d’aller à la rencontre de la population, pour nourrir son intellect, discuter avec elle, argumenter, challenger, et finir par la convaincre, à cause de la pertinence de ses propos ? Ces arguments de bistrots qu’on sert çà et là, ne servent plus à grand-chose. Même ceux qui les sortent n’en sont guère convaincus, eux-mêmes.

      Mais cela est compréhensible. On ne peut faire autrement, quand la population qu’on rencontre réclame des tricots au lieu d’exiger des discussions. Une vieille habitude acquise, certainement. Amer constat, tout parti de l’opposition faisant économie de gadgets au profit d’échanges, est tout simplement rejeté.

      Capture d'une conversation avec un camarade
      Capture d’une conversation avec un camarade

      Quand on reçoit des messages pareils, on se demande si c’est UNIR qui fait usage de méthodes répréhensibles, ou si c’est la jeunesse qui est cupide. Ou encore si l’un n’a pas entraîné l’autre.

      J’attends toujours des militants faisant du porte-à-porte chez moi, à Cacaveli ; j’attends toujours une équipe, venir me parler de son candidat, avec des chiffres et des statistiques, avec des arguments et des raisonnements.

      Je ne pourrais finir ce billet sans un clin d’œil à tous ces fins stratèges qui ont envahi le web, pour battre campagne pour le président sortant. Nous avons assisté à des pages sponsorisées, à des comptes Twitter bien alimentés, à des nouveaux sites internet régulièrement mis à jour… Chapeau à tous ces artisans de la campagne digitale, pour une communication 360° autour du Président sortant. Félicitations à tous ces gens qui, comme dans le réel, font montre de créativité monstre dans Photoshop, pour des images à Twitter ou à mettre en bannière. Oui, VOTRE génération est Faurte.

      Lorsque vous aurez fini de résonner, vous pouvez donc vous mettre à raisonner.

      Eyi zandé.

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      Article : #TGPR15 : de l’imbécillité de l’opposition togolaise
      Politique
      4
      15 avril 2015

      #TGPR15 : de l’imbécillité de l’opposition togolaise

      TGPR155

      Avant de scroller plus bas, qu’il me soit permis de vous rappeler que la paternité de la formule qui me sert de titre, est attribuée au sieur Tete Enyo, dans un brillant article qui, ma foi, est désormais intemporel ; en tout cas jusqu’à preuve du contraire.

      L’opposition togolaise, disons-le, a toujours brillé par son manque d’unité, de stratégie, d’intelligence et de perspicacité. Tenez, la quasi-absence d’unité !

       

      Je suis de ceux qui pensent qu’unité de l’opposition ne veut strictement pas dire unicité de candidature à un quelconque scrutin. L’opposition n’a vraiment pas besoin de présenter un candidat unique aux #TGPR15, ou des listes uniques aux législatives. Je ne dis pas que cela leur soit interdit, ou impossible. Mais cela n’est pas indispensable à leur survie, ou à l’avènement de l’alternance ou de la démocratie, la vraie.

       

      J’ai été conforté dans cette position, avec l’entrée du sieur Alberto Olympio dans l’arène politique. Fichier électoral… Oui oui, je sais ce que vous pensez. Je ne puis affirmer que M. Alberto soit le PREMIER à en parler. C’est un débat inutile et stérile. Cependant, il a le mérite d’avoir attiré l’attention de nombre d’entre nous sur les incongruités que peut contenir notre fichier électoral. Et sur ce point, des partis de notre opposition ont fini par lui donner raison, et à exiger également un apurement dudit fichier. Là où M. Alberto m’a déçu, moi Aphtal, c’est quand il a fait de l’audit du fichier la condition de sa participation à l’élection présidentielle. Mais nous y reviendrons, dans un billet ultérieur.

       

      Donc, nos partis politiques reconnaissent que le fichier électoral est n’est pas fiable, mais sont incapables de faire front commun, pour mener une âpre négociation pour sa révision. C’est tout de même ahurissant, qu’on reconnaisse que son épée soit émoussée, mais qu’on accepte quand même de combattre un Samouraï. La foi déplace les montagnes, dira l’autre.

       

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      Nous assistons à une guerre de tranchées, où les partis de l’opposition sont campés sur leurs positions, refusent d’écouter ce que pourra dire l’autre. Untel se lève, s’en va rencontrer le président de la République, et revient fanfaronner dans les médias. Quelques jours après, untel de la même opposition est reçu en audience par le président de la République, pour parler de quoi,on ne sait quoi. Mais bon, passons. Les voies du palais sont désormais pénétrables.

       

      Ensuite, quelle est la stratégie de notre opposition ? Quel est son discours ? Quelle est sa motivation ? Quelle est la profondeur de sa conviction ? 

      Dites-moi, ce qui pourra me pousser, moi avocat à la cour, moi jeune magistrat, moi jeune analyste de crédit dans une banque, moi chef d’entreprise, moi directeur de société, moi professeur d’économie à la fac… dites-moi ce qui pourrait me pousser à voter pour un candidat ou parti politique, incapable de me donner un aperçu sur les recettes de l’Etat, sur les ressources, et sur leurs emplois ? Il y a quand même un minimum qui doit être fait par les partis, sinon, les électeurs sont tout simplement plongés dans une indifférence qui ne dit pas son nom. J’ai déploré le manque d’engagement de notre génération… En même temps, on ne peut pas lui reprocher d’être exigeante.

      Je ne vais guère plancher sur la stratégie de l’opposition, tout simplement parce qu’elle n’en a pas. Des #TGLEG13 au #TGPR15, la seule phrase qui peint magnifiquement le tableau est : «  La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent », Albert Einstein.

       

      Qu’y a-t-il eu de changé, depuis l’avènement de l’actuel président, en matière de réformes constitutionnelles et institutionnelles ? Qu’y a-t-il eu de changé, depuis les dernières législatives ? Où en sommes-nous avec l’Accord politique global ? Quid des recommandations de la CVJR ? Quel sens donne-t-on à sa candidature aux #TGPR15 ?

      Notre opposition, ai-je fini par comprendre, a un rôle qu’elle joue à la perfection : celui de contribuer à la légitimation du pouvoir de Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé. Je ne trouve pas d’autres explications, hélas. Sinon, se faire battre en 2010 dans des conditions pas claires, contester le vainqueur des années durant, accepter participer aux élections législatives, malgré l’emprisonnement ARBITRAIRE de certains de ses militants, en 2013, puis, accepter participer à l’élection présidentielle de 2015, dans des conditions presque similaires à celles de 2010, je cherche toujours ce qui n’a pas marché.

       

      Vous allez vous demander si je suis participationniste ou abstentionniste.  Moi je vous pose la question : si on ne s’est pas présenté aux élections là, #çafaitquoi ? Monsieur Gerry Taama qui sillonne actuellement le Nord, que gagne t’il lui ? En quoi fait-il avancer le #Togo ? Messieurs Tchassona et Gogue… c’est quoi le sens de leur candidature à eux ? Jean-Pierre Fabre, oh my god !!! Pourquoi personne (enfin à part le CAR, le parti de Nicolas Lawson,  le Parti des Togolais…) ne pense à mettre le président sortant dos au mur, en le laissant seul dans la course à sa propre succession, tant que certaines questions ne sont pas élucidées ? Awo :’(

       

      Déjà en 2013, Tété Enyo disait ceci dans son article :

       

      « J’imagine qu’à l’heure actuelle, aucune réflexion n’est menée et aucune action précise n’est entreprise relativement à la présidentielle de 2015. Pourtant, à défaut d’avoir les moyens d’un renversement brutal, on ne peut espérer un vrai changement qu’à l’orée 2020 sur la base d’une stratégie de fédération des forces progressistes issues aussi bien de l’opposition que du pouvoir. La lutte sera forcément au long cours et elle ne pourra pas être remportée par une opposition imbécile. »

       

      Que puis-je encore ajouter à ceci ?

       

      Eyi Zandé !

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      13. avril
      2015
      Politique
      2

      #TGPR15: du changement auquel nous prétendons aspirer

      Hashtag des élections présidentielles de 2015, au #Togo
      Hashtag des élections présidentielles de 2015, au #Togo

       

       

      Je fais malheureusement partie de cette jeunesse qui aspire à un CHANGEMENT, surtout à l’occasion des #TGPR15, sans rien faire pour l’obtenir. Nous sommes nombreux, nous qui, excédés par cet immobilisme politique, incarné d’une part par l’actuel Président de la République (candidat à sa propre succession) qui, mine de rien tend à « s’éterniser », et d’autre part par une opposition sans stratégie et complètement stupide (ou elle fait exprès), restons pourtant vautrés dans notre quotidien en admirant tourner la roue du destin.

       

      Nous aspirons au changement, pourtant nous ne sommes inscrits dans aucun parti politique ; nous aspirons au changement, cependant nous n’allons à aucun meeting politique, nous ne faisons aucun travail de sensibilisation, à part nous plaindre et nous morfondre. Pis, et c’est là où nous brillons par notre démission, nous sommes les mêmes à dire à qui veut l’entendre que  « l’opposition n’est pas de taille ; il n’y a personne pour être aux rennes de notre nation ; Jean-Pierre Fabre n’a pas la carrure d’un Président… » et patati et patata.

       

      Dites-nous, c’est quoi le prototype d’un parfait Président de la République ? Quelle taille doit-il faire ? Combien doit-il chausser ? Ses vestes, Hugo Boss ou Pierre Cardin ? Il doit avoir fréquenté quelle faculté de quelle école ? Combien de sociétés à succès devra-t-il diriger avant d’obtenir notre confiance ? Sérieux, dites clairement ce à quoi doit ressembler un candidat aux #TGPR15, pour pouvoir vous rallier à sa cause ?

       

      Après, nous disons untel et untel n’ont pas de programme politique, n’ont pas la carrure… Vous avez-vu Jerry John Rawlings à son coup d’état au Ghana? Bon, comparaison n’a jamais été raison. Mais, programme politique ne veut forcément pas dire volonté de mettre fin au désordre. Parenthèse fermée. Même Alberto Olympio est arrivé, on lui reproche d’être « pédant, déconnecté des réalités locales« …. Bon, on retourne sous l’acajou et on attends le messie.

       

      Avons-nous jamais tenté d’approcher l’un d’entre eux, pour avis, conseils, ou même propositions de services, vu que nous avons d’immenses compétences méconnues par le système pérennisé par le Président sortant ? Avons-nous jamais été assez tolérants pour voir en un seul candidat sa perfectibilité ? Qu’avons-nous fait pour y contribuer ?

      #TGPR15
      De la question d’abstention aux #TGPR15.

      A défaut de trouver l’homme providentiel, avons-nous essayé nous, de nous engager pour rallier des gens à notre cause, vu que nous sommes si brillants et si influents ? A part nos statuts Facebook et Tweets incendiaires qui n’ont d’impact que sur nos 1.000 amis ou 1.500 followers (qui pour la plupart ne vivent pas au #Togo), que faisons-nous CONCRETEMENT pour combattre le régime que nous vomissons ? Quels risque sommes-nous prêts à prendre ? Quelle est la véritable portée de notre engagement, au-delà de ces articles et tweets ?

      Nous sommes incapables de nous engager véritablement, de trouver un bord politique, ou de créer le nôtre, mais nous trouvons le temps de nous offusquer des engagements des autres. Nous menons tous des débats de fonds avec des militants du parti UNIR, mais moi j’ai honte face à eux, car eux au moins, ont fait un choix qui a le mérite d’être clair. Sincère ou pas, au moins ils ont choisi un camp, et l’assument. Mais nous, nous trouvons des excuses à notre…lâcheté, tout simplement. En tout cas, oui je suis lâche. ( Et je l’assume -_- )

       

      J’oubliais ! Il ne suffit pas de reconnaître sous cape que nous sommes pour la limitation de mandats. Il faut le dire haut et fort, sans coup férir, sans frémir, et si possible, du poing sur la table taper. Au lieu de cela, on œuvre pour la consolidation et la pérennisation du pouvoir en place, et on veut nous faire croire en sa bonne foi. Vous serez toujours là dans…20 ans pour nous dire que vous êtes pour la limitation des mandats ? Les mandats, on les limites quand alors ?

       

      Nous ne sommes hélas pas artisans de notre « avenir » ou de celui de cette patrie. Nous nous bornons à « dire », (ou écrire, pour ceux qui peuvent) pour ensuite, honteusement, usurper la victoire de ceux qui auront agi ; si victoire il y a. Entendez par victoire, alternance, et défaite du Président sortant. De toutes les façons, l’histoire nous jugera ; ceux qui participent à affermir ce pouvoir, et ceux qui sans le vouloir, ne font fondamentalement rien pour le combattre.

       

      Eyi zandé.

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      Article : #TGPR15 : du président Faure et de son bilan
      Non classé
      7
      12 avril 2015

      #TGPR15 : du président Faure et de son bilan

      Hashtag des élections présidentielles de 2015, au #Togo
      Hashtag des élections présidentielles de 2015, au #Togo

       

       

      Le Président sortant, candidat à sa propre succession a un bilan, qu’on se le tienne pour dit. Et ce bilan est en quelque sorte un patrimoine, comportant l’actif ET le passif.

       

      Autant les uns saluent les cantines scolaires, autant les autres déplorent ce vieillot système éducatif ; autant les uns acclament les routes, autant les autres décrient leurs promenades sur lesdites le ventre creux ; autant les uns chantent la gratuité de la césarienne, autant les autres déplorent le manque de coton et de Paracétamol, dans des dispensaires mal paumés dans la préfecture de la Binah… Bref, autant certains se contentent de ce bilan, autant les autres en soulignent les insuffisances.

       

      Je fais malheureusement partie de ceux qui voient le verre à moitié vide ! Récitez les mantras que vous voulez pour vous consoler : les Togolais méritent mieux que tout ce qui est brandit pour des branding électoraux. On a passé trop de temps à se contenter de peu, et à acclamer le moindre accomplissement qui, pourtant fait partie du cahier de charge de l’occupant du Palais de la Marina.

       

      Le #Togo avance, et alors ? Il ne devrait pas ? Un verre plein au trois-quarts et vide au quart ne ferait du mal à personne. Le changement, ce n’est pas qu’un slogan.

       

       

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      Article : De l’engagement de la jeunesse togolaise…
      Politique
      9
      8 février 2015

      De l’engagement de la jeunesse togolaise…

      Cordiaux salamalecs, chers lecteurs.

      Je vous espère en parfaite forme. Je tiens par ailleurs à vous présenter mes excuses (quoi que rien ne m’y oblige) pour mes infidélités de plus en plus nombreuses, sur ce blog, qui est avant tout LE MIEN, avant d’être le nôtre.

      Le propos de cet article est motivé par d’incessants débats, de plus en plus récurrents, concernant la jeunesse ; même si, malheureusement, la grande absente à ces débats, est la jeunesse elle-même. Oui chers lecteurs, beaucoup de gens la ramène ces derniers temps, qui pour exhorter la jeunesse, qui pour lui taper dessus, qui pour lui donner des leçons, qui pour parler en son nom.

      Lassitude. Crédit : Google Image

      Oui ; il s’agit – une fois de plus – de la jeunesse ! La jeunesse ; la verte ! Notion malheureusement polysémique, à cause de ces « vieux » qui s’accrochent et refusent de vieillir – ou mourir-, et de ces « enfants » un peu trop pressé de grandir. Oui, il s’agit de la jeunesse, cette tranche d’âge aux extrêmes variables, car on ne sait pas vraiment où elle commence et où elle s’arrête. Jeunesse, jeunesse ! Bon, je ne vais guère refaire le Larousse. Chacun se fera sa définition du mot.

      L’on ne s’intéresse pas à la jeunesse par soudaine préoccupation pour cette dernière. L’on ne clame pas son attachement pour celle-ci par simple effet de mode. La jeunesse, on en parle car elle a un rôle majeur à jouer dans l’édification de cette nation, mais aussi et surtout à cause du grand rôle qu’elle jouera, lors des prochaines élections présidentielles au Togo. Aucun candidat ne peut remporter ces élections sans les voix de la jeunesse, c’est un fait.

      Les questions que je me pose à moi, à la lecture de toute cette foisonnante et passionnante littérature concernant la jeunesse togolaise sont les suivantes : qui appelle-t-on jeune ? Quel est le rôle exact de la jeunesse, aujourd’hui et demain ? Quels sont ses droits et ses devoirs ? La jeunesse est-elle vraiment intéressée par tout ce qui se fait et se dit en son nom ? S’est-elle résignée ? Est-elle lâche ? Est-elle conne ? Quid de la jeunesse et de la politique ? Quid de la politique de la jeunesse ?

      Puis, puis, puis…

      De la « qualité » de la jeunesse…

      Diplôme Crédit: Google Images

      Je le disais plus haut, à chacun de se définir le mot jeunesse, et de définir sa fourchette d’âge. La qualité dont je parle ici a un rapport avec des notions telles que qualifications, excellences, positionnement, leadership…

      La jeunesse elle-même doit se remettre en cause, en ce qu’elle ne se rend pas incontournable. Nous sommes de moins en moins exigeants envers nous-mêmes, gros rêveurs ne se donnant pas les moyens de leurs ambitions. Nous n’avons plus la notion de l’excellence ; nous ne trouvons plus aucune gloire à obtenir les meilleures notes en classe ; nous ne savons même pas le prestige que revêt le titre de « Major de Promotion » ; nous sommes incapables de nous priver de vils plaisirs pour l’essentiel.

      Nous avons plus de facilité à dépenser un billet de 10.000 FCFA à ingurgiter de la bière, plutôt que de s’offrir deux ou trois romans. Nous rivalisons en « culs secs » à des comptoirs de bars de soir, et sommes incapables de citer des romans de Kourouma, ou des poèmes de Senghor ou ceux de Koffigoh ; nous avons plus de facilité à télécharger le Kamasutra, alors que les classes de MOOC sont vides. Oui, notre jeunesse préfère répandre de la merde dans les amphis, au lieu de se réunir en cellule d’analyse, de réflexion et de proposition ; notre jeunesse peine à se distinguer et à innover, lorsqu’elle est en stage dans les administrations aux méthodes séculaires ; notre jeunesse ne se fait pas perle.

      Du manque de vision de la part de nos géniteurs…

      Notre jeunesse n’ose pas, d’accord ! Mais nos parents, qu’ont-ils osés pour nous ? Qu’ont-ils rêvés pour nous ?

      Chers lecteurs, ne commettez pas la bêtise de lire en ces lignes l’expression d’une profonde ingratitude. Mais posez-vous la question suivante : battante comme elle est, de quoi est capable notre jeunesse si elle bénéficie d’un peu plus de moyens, d’un peu plus de suivi ?

      Nous sommes malheureusement descendants des gens qui préfèrent s’endetter pour s’acheter un quart de terrain à Agbavi, plutôt que de nous envoyer dans de « bonnes écoles ».  La réussite de la jeunesse passe par son intelligence, mais aussi par les moyens d’accompagnements. Nos parents savent très bien que l’Université Publique, c’est la merde ; mais ils nous y envoient quand même. Ceux qui le peuvent envoient leurs enfants dans des écoles privées (même si ce n’est pas une garantie de réussite) ; d’autres encore envoient leurs rejetons à l’étranger. Nous n’allons pas tous fréquenter des écoles étrangères, mais qui est allergique à ce qui est meilleur ?

      La priorisation à enseigner…

      De la peur des représailles en coulisses…

      Le Togo est une démocratie. Ah bon ? Ah oui. Liberté d’expression, liberté d’association, liberté de manifestation, liberté de beuverie dans les bistrots jusqu’à l’aube (bah ouais y a pas couvre-feu), oui nous avons tout cela. Mais les représailles en coulisses existent bel et bien ; les vengeances privées, les tueries orchestrées au noir et autres ont la peau dure.

      Tu cesses de beugler sur les réseaux sociaux le jour où ton père t’interdit l’utilisation du patronyme dans tes coups de gueule. Tu cesses de monter au créneau, d’activement prendre part aux débats publics le jour où ta mère te réveille à 4h du matin pour te dire :

       « fils, tu n’es pas plus brillant que Tavio Amorin, mais tu as vu ce qu’ils ont fait de lui ? Tu n’es pas plus amoureux du Togo que ceux qu’on a zigouillés à Fréau Jardin. Mais y a –t’il un seul mausolée pour eux ? Tu imagines la peine de leurs proches, fils, mères et épouses ? »

      Vous êtes-vous jamais demandé combien de jeunes subissent cette « soft pression » de la part de leur entourage? A combien de jeunes avez-vous garanti sécurité, protection, paix dans le milieu professionnel? Non; il suffit d’une accalmie pour que la jeunesse soit « vendue », « payée », « sans « conviction ». Oui, la jeunesse togolaise se tait souvent à cause de ces exemples qui tétanisent, par la peur de l’inutilité du sacrifice…

      Du cruel manque d’exemplarité…

      Fort malheureusement, ceux qui s’érigent en fouettards des tirs-au-flancs de la jeunesse ne valent pas plus que cette dernière. La jeunesse a en face d’elle, des aînés à la moralité douteuse, des devanciers qui entretiennent des relations incertaines avec la Vérité, la Droiture, la Décence, la Morale et l’Honneur. La jeunesse a à faire aux pis « vendus » de l’histoire de son pays ; la jeunesse togolaise a devant elle, des donneurs de leçons qui, sournoisement collaborent avec un « système » qu’on abhorre, sous le couvert de « prestataires de service ». [Après, il faut bien payer des factures, et SURTOUT, savoir vendre, et monétiser son talent…]

      La jeunesse a à faire à des personnes qui veulent l’encadrer sans la respecter ; la jeunesse a à faire à des grands-frères et grandes sœurs qui prônent des idées nouvelles, en se comportant en ancêtre en enfance ; la jeunesse togolaise  n’a devant elle, que de respectables manipulateurs, réduits à la bassesse et à la félonie.

      Il y a cependant une chose que cette jeunesse n’a pas [encore] compris, c’est qu’elle fait peur. Elle fait peur à ces elders qui ne veulent rien lâcher, qui s’accrochent au pouvoir et aux privilèges qu’il confère… Allez savoir pourquoi les gens refusent de quitter la présidence de leurs associations, allez comprendre pourquoi les gens hésitent à se mettre en retrait pour propulser [de façon désintéressée] la jeunesse montante, allez comprendre pourquoi, les gens sont toujours en train de contredire la jeunesse même lorsqu’elle a raison. Oui, allez comprendre quelque chose.

      De l’implication à la politique.

      C’est vrai qu’il est assez difficile de faire quoi que ce soit n’ayant aucun lien avec la politique. Mais si la jeunesse togolaise ne milite plus dans les partis politiques, si elle ne se préoccupe pas [assez] de ce que font ses députés ou sa Cour Constitutionnelle, c’est qu’elle est, comme le dit une aînée, trop préoccupée à survivre. Et pour cause…

      On ne cherche pas à s’absenter du boulot pour aller manifester, lorsqu’on a le sentiment d’y perdre du temps;  on ne participe pas trop aux débats politiques lorsqu’on a des dettes à rembourser, des factures à régler, des ordonnances à honorer ; on ne se préoccupe pas assez du système éducatif, si on n’a pas de quoi payer les frais du système actuel… Les exemples se multiplient.

      De la conviction de la jeunesse…

      Je suis convaincu que ceux qui s’érigent en donneur de leçons à la jeunesse  sont d’un irrespect envers celle-ci. Il n’y a rien de plus insultant que de traiter la jeunesse de « vendu », car en fait, que savez-vous réellement des convictions de la jeunesse ? Que savez-vous de ses projets, de ses combats ? Les idéaux que vous acclamez à cor et à cri sont-ils les mêmes que ceux de la jeunesse  d’aujourd’hui ? Pourquoi voulez-vous que la jeunesse se batte pour vos convictions A VOUS ? Qu’il vous plaise de redescendre de votre piédestal.

      Je le dis et je le répète que cette jeunesse est malheureusement le fonds de commerce de toute la génération qui la précède : un gouvernement qui la tient en laisse, une classe politique dite d’opposition qui multiplie les opérations de séductions, et une autre tranche d’âge qui s’érige en redresseurs des torts des âmes. Certains affirment qu’avant qu’il y ait « fonds de commerce », c’est que la jeunesse s’est elle-même vendue à un moment donné. Quelle insulte ! #Migbéhabamé

      La jeunesse, ne se décrète pas au sein d’une quelconque association aux désirs de leadership ; elle ne se décline pas non plus en un énième plan quinquennal. Non ! La jeunesse à laquelle j’appartiens ne se retrouve point dans ces canevas.

      Il y a cette jeunesse qui sert les soirs dans les bars pour se payer les études ; il y a cette jeunesse qui pause sa scolarité pour exercer des activités commerciales, le temps d’avoir un peu d’économie; il y a cette jeunesse qui s’endette pour entreprendre, mener des projets ; il y a cette jeunesse qui est prête à tout pour émigrer ! Je ne veux pas parler ici du privilège qu’ont ceux qui rentrent de l’étranger ; parce que oui il y en a !

      Convenez avec moi qu’un Master en Droit à l’université de Lomé, ne vaut pas une Licence à Panthéon Asas ! (On connaît des Sociétés d’Avocats qui refusent des togolais diplômés sur place mais accordent des stages rémunérés à des étudiants en première année à l’étranger). On connaît aussi des gens pour qui ça fait plus « in » d’introduire des togolais de l’étranger à des personnalités que de négocier un rendez-vous ceux à ceux qui traînent à Lomé. (Oui j’ai mauvaise langue, j’assume). Un Diplôme à l’université Abomey Calavi ne vaut pas un certificat de Yale ou Harvard.

      Alors ne jouez pas aux déçus lorsque cette jeunesse semble ne plus rien attendre de ses dirigeants, de sa classe politique, de ses devanciers ; ne jouez pas aux indignés lorsque cette jeunesse ne veut qu’assumer les précoces responsabilités qui lui incombent désormais ; ravalez votre fiel, lorsque vous êtes incapables de venir en aide à cette jeunesse qui réussit tant bien que mal à sortir le nez hors de l’eau.

      Stratèges. Crédit: Google Image

      S’il y a un combat, que doit mener la jeunesse togolaise, c’est celui de l’éducation et de la réalisation de soi, d’abord. Hormis dans l’armée [quoiqu’il s’y trouve des diplômés], on ne peut pas servir une patrie en étant incapable de réflexion, de proposition, d’analyse, de stratégie et autres activités intellectuelles de haut niveau. On ne peut prétendre se sacrifier pour toute une nation si on est inutile à sa famille, ou ses proches. Il m’est définitivement impossible d’être altruiste sans un brin d’égoïsme. On ne peut pas aimer les autres si on ne s’aime pas soi-même ; on ne peut juste pas ôter la paille des yeux des autres, en ayant une grosse poutre dans la nôtre.

      Crédit: Google Images

      Car, à un certain moment de la vie, la conviction reste quelque chose de bien, qui se meurt très vite, quand rien ne nourrit son quotidien.

      Eyizandé !

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      Article : Droit de réponse: ces filles qui nous rendent la tâche difficile
      Culture/Traditions
      33
      6 janvier 2015

      Droit de réponse: ces filles qui nous rendent la tâche difficile

      Chers lecteurs, je viens de tomber sur un courriel envoyé par une lectrice qui exerce un droit de réponse suite à un billet jadis publié sur ce blog. Je serai bien égoïste de ne pas partager sa missive avec vous. Je l’ai lue, relue, et cela m’a quelque peu grandit. Lisez également, et faites vos avis dessus.

       

      Letter

       

      Ces hommes qui nous rendent la tâche difficile.

       

      «  Bonjour Monsieur Aphtal. Je viens de découvrir votre blog à la faveur d’une recherche Google. J’ai été captivée par vos récentes publications, et je ne me suis pas faite prier pour parcourir et découvrir les plus anciennes. Mes vives félicitations pour ce que vous faites, et bonne et heureuse année, à vous, et à votre plume.

      Je vous envoie ce mail afin de rebondir sur l’un de vos articles titré « Ces femmes qui nous rendent la tâche difficile ». Mon objectif est d’essayer d’éclairer votre lanterne sur certains aspects de la vie à deux, et vous parler, de grande sœur à petit frère, me sachant bien plus âgée que vous.

      Je ne puis mentir sur mon identité, puisqu’elle est déjà lisible dans mon adresse mail. Je suis Directrice des Ressources Humaines dans une banque, et associée gérante d’une Société importatrice de produits alimentaires. Je suis célibataire, ou plutôt divorcée, mère de 3 enfants. J’espère que vous savez à présent combien j’ai pu me sentir concernée par votre article.

      Dans votre sous partie « Ces vicieux modèles qui vous desservent », vous faites à mon avis une insulte sans pareille à toutes ces femmes qui, meurtries par l’échec de leur vie conjugale, on fait le douloureux pari de vivre seules, et de l’assumer. Voyez-vous, un mariage n’échoue pas par la faute exclusive de la femme. Et croyez-moi, l’une des décisions les plus importantes, les plus douloureuses, et les plus salvatrices qu’une femme puisse prendre, est de quitter le foyer conjugal, après des années de vie commune.

       

      Cette décision est d’autant plus difficile, à cause de l’attachement que nous avons pour nos maris, pour nos enfants, pour tous les membres des deux familles désormais alliées, et surtout à cause du poids social, de ce regard que la société porte sur les femmes qui quittent le foyer. Et ce que vous êtes encore loin d’imaginer, est que c’est ce respect que nous avons pour nos anciens maris, ce respect pour notre ancienne belle-famille, ce respect pour le nom que nous avons jadis porté, c’est  tout cela qui nous interdit de nous remarier, de nous lier à nouveau. Oui ! Nous autres femmes sommes tellement stupides au point de préférer rester seule par respect (?) pour l’ancien mari, que de nous remarier.

      Vous avez également une notion assez réduite de ce que peut être l’épanouissement, et des valeurs familiales à inculquer à sa progéniture.

      Monsieur Aphtal, certains hommes tout comme certaines femmes éprouvent de l’épanouissement au travers d’une respectable réussite professionnelle. D’autres, au travers d’une vocation (prêtre, nonne, imam…). Leur en voudra-t-on ? Vous idéalisez tellement le mariage que vous en occultez les à-côtés. Le mariage ne garantit l’épanouissement de personne, au sein du couple ; mari comme femme.

       

      Mon second enfant est une fille, actuellement en année de Master en économie, à Toulouse. Je ne le dis pas de gaieté de cœur, mais aucun homme, même pas son père, ne peut prétendre y avoir contribué de quelle que manière que ce soit.

       Les valeurs que je lui inculque ? Apprendre à composer avec un homme sans en devenir vassale. Au bureau, à la cuisine, à table, au lit…partout où elle se trouvera avec son homme, elle saura être humble et soumise, sans jamais devenir esclave d’un homme à qui on n’a pas su inculquer les valeurs de « savoir composer avec une femme ». C’est un combat de tous les jours, un combat de longue haleine, que celui de faire de nos filles des personnes totalement accomplies, des femmes à la fois mère et femme d’affaires, des êtres à la fois dociles et exigeantes, des femmes respectueuses, vertueuses et heureuses. Et si ce combat doit passer par le regroupement au sein d’une association de femmes célibataires, il n’y a aucun inconvénient à cela. Pourquoi ne pas dire par exemple, « un homme incapable de retenir une femme n’en est pas un » ? 

      Les vices que vous décriez dans le paragraphe qui suit, nous les déplorons tous. Et cela est vraiment désolant que nos filles soient si chosifiées. Cependant, ceci n’est pas la faute aux femmes célibataires. Pour la petite histoire ; avant son départ pour la France, ma fille avait une amie de fac. Une fille dont je tais le nom et l’histoire, mais qui se retrouve seule à Lomé pour ses études universitaires. Loyer, vêtements, nourritures, déplacements, cours…sont des dépenses trop lourdes pour elle. Une telle fille n’hésitera pas à solliciter de l’aide auprès de son petit copain (étudiant comme elle), si elle en a. Ce n’est pas par cupidité ou par appât du gain, mais par nécessité ; le besoin, il est réel et immédiat. Et c’est sur ce besoin là que jouent des hommes véreux et irresponsables, pour abuser des jeunes filles délaissées par leur papa tout aussi irresponsable. Soyons sérieux, Monsieur Aphtal, il s’agit là d’un ignoble vicieux cercle dans lequel est prise la femme.

      Et votre belle citation, (j’avoue en avoir fait un tableau que j’ai envoyé à ma fille pour son anniversaire), je souhaiterais qu’elle soit reformulée, en permutant les rôles. Combien d’hommes ont jamais aidé des femmes à se réaliser ? Combien d’hommes se sont-ils sacrifiés pour la scolarisation, la formation continue, la remise à niveau, le progrès professionnel de leurs épouses ?

       Il y a des femmes qui abandonnent l’école pour exercer un commerce afin de soutenir leur petit ami, ou leur fiancé dans ses études. J’aimerai bien qu’on me montre un homme qui s’est mis à cirer des chaussures afin que sa petite amie obtienne son diplôme d’enseignement supérieur.

       

      Et comme vous le dites si bien avec l’éloquence qui vous caractérise, si une femme quitte son foyer, et qu’elle gagne plutôt bien sa vie, s’occupe convenablement de ses enfants, et se passe d’un quelconque « joug masculin », eh bien ce sera parce qu’elle aura aussi choisi qu’aucun homme n’ayant point pris part à sa croix prenne part à sa gloire. Si vous respectez autant la femme comme vous le dites, souffrez que votre citation soit valable dans les deux sens.

      Monsieur Aphtal, j’ai pris un réel plaisir à vous lire, et surtout à vous rédiger ce courriel. J’espère que nous aurons d’autres échanges, sur d’autres sujets, et qu’on pourra, pourquoi pas, se rencontrer, un de ces jours. Je suis consciente d’une chose : la fougue et les idéaux de jeunesse s’émoussent au fil des ans ; cette discussion, nous la reprendrons dans dix ans, si Dieu nous prête vie, histoire de voir si vos convictions sont restées inchangées, après votre mariage.

      Encore une fois, bonne et heureuse année, et au plaisir de vous relire. « 

       

      Elle a dit !

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      Article : Ce leadership que nous comprenons différemment…
      Non classé
      7
      5 décembre 2014

      Ce leadership que nous comprenons différemment…

      Cher devancier Tété, c’est avec un plaisir inégalé que j’ai pris connaissance de votre lettre ouverte à moi adressée. Je l’ai lu et relu, afin d’être sûr d’en avoir saisi toute la portée. Mes lecteurs peuvent lire ladite lettre à cette adresse.

      Lettre image: Google Image

      Qui m’a écrit et pourquoi ?

      J’avoue m’être livré à cet exercice, histoire de « connaître » mon interlocuteur. Est-ce le Tété qui « s’oppose » aux prises de positions de Lovejoyce Amavi ? Est-ce le « Tété de la diaspora » qui s’est senti visé par le Tweet en question ? Est-ce tant le Tweet en question qui cause problème ou « l’acclamation à tout rompre de Lovejoyce » ? Bref, ce peut bien être la même personne. Je remercie cette dernière pour la missive qui d’une part, me sort de la léthargie dans laquelle je plonge ce blog, et d’autre part me force à dévoiler des pans des prochains billets prévus.

      Là où vous péchez par « hors sujet »…

      Le mois dernier, l’un de mes oncles paternels est rentré d’Allemagne avec sa petite famille. Ils ont loge chez nous. Un matin, l’oncle se réveille après une longue nuit (prolongée à loisir bien plus par la flemme que par le décalage horaire) et me remets la clé de sa voiture afin que je la lui mette au propre. J’ai ri et refusé, parce que je suis plus âgé que son fils aîné de 22 ans qui manipulait son Iphone avec la connexion internet que JE paye. Je vous épargne tous les petits détails familiaux.

      Deux semaines plus tard, la femme de mon oncle, me demande si j’ai des contacts au sein de certaines banques à Lomé, histoire de l’aider à trouver de l’emploi. Je lui ai répondu qu’il y a des togolais ici plus diplômés qu’elle (elle a un BAC+2) qui se tapent des stages gratis. Elle a visiblement mal pris ce que je lui ai dit. Conséquences ? J’ai été repris par mon oncle et par mon père à qui on aurait fait le Compte Rendu de mes «  nombreux manques de respects. »

      Je fais alors le Tweet que vous mentionnez dans votre lettre ouverte ; tweet malheureusement incompris, tant par Lovejoyce que par vous, cher Tété. Mais soit ! J’ai joué le jeu.

      Je disais plus haut que j’ai prévu en faire des articles ; l’un d’entre eux aurait été titré « Cette diaspora qui rate son retour ».

      Là où vous m’inspirez de nouveaux titres…

      Votre lettre ouverte me donne des idées de titre dont… « Ce discours qui manque à l’intelligentsia togolaise », ou surtout « De la condescendance de ces expats’ », inspiré de votre passage qui dit

      «  Au lieu de chercher les vraies raisons de votre mal-être afin d’y remédier, vous jetez votre dévolu sur des personnes qui pensent bien faire en proposant leurs services et leurs compétences à la nation dont ils sont issus. »

      Très souvent, vous (expats’ et tous ceux aux noms desquels vous croyez parler) pensez à tort que ceux qui sont resté au pays vivent une indescriptible souffrance. Selon vous, quel est le « mal être » dont je souffre ? Vous avez cette tendance à croire que ceux qui ne sont pas partis éprouvent un sentiment de raté, d’amertume, de « mal-être ». Et c’est cette piteuse condescendance que nous sert le candidat aux #TGPR15, le Sieur Alberto Olympio, tout le long de la première partie de son bel ouvrage.

      Je le cite ici, parce que c’est à lui que vous avez certainement pensé en lisant mon Tweet. J’en fais économie car ce que je pense d’Alberto Olympio, je le réserve dans un article ultérieur ; tout comme ce que je pense de tous ces acteurs politiques qui prennent en otage toute perspective d’évolution et d’épanouissement de tout une nation.

      Je passe sous silence l’injurieuse comparaison faite avec « ces fanatiques du Front National ». Dieu vous voit !

      Vous parlez d’ostracisme. Je préfère en rire. Dois-je vous rappeler que j’ai demandé à rencontrer en tête à tête le candidat Alberto Olympio ? Dois-je vous dévoiler que j’ai plusieurs fois demandé à rencontrer JP Fabre, Apevon et Kissi, alors même que ceux-ci me traitent, qui d’espion à la solde du régime en place, qui de « petit turbulent qui pense qu’on a son temps » ? Dois-je vous rappeler que des hommes politiques tels que Jean KISSI refusent d’être pris en photo, même dans un lieu public ? (Sylvio Combey en fut témoin, lors d’une conférence à l’Hotel Sarakawa). Ces termes mal employés…

      Qu’un rictus me soit permis, en ce qui concerne le reste de votre paragraphe. Le quidam paraphrasé, c’est moi. Et le tweet en question n’a absolument rien d’irrespectueux ni envers votre candidat « ayant réussi à l’étranger », ni envers vous, ni envers tous ces valeureux togolais qui font notre fierté au-delà des frontières, mais qui malheureusement hésitent à prendre le risque du retour, à cause de l’actuelle situation que nous connaissons et déplorons tous.

      Le piteux parallèle entre le Burkina et le Togo.

      Comparaison; image. Google Image

      Touchante anecdote, cher devancier Tété. Mais vous savez mieux que moi que les situations dans les deux pays diffèrent tellement. A moins que votre séjour prolongé au pays des hommes intègres vous fasse perdre les réalités du Togo. Ce qui s’est passé au Burkina peut très bien arriver au Togo. Oui des jeunes peuvent marcher sur le Palais de la Marina. Mais les choses ne seront JAMAIS PAREILLES. Les circonstances diffèrent ; les acteurs diffèrent. D’ailleurs nous avons tous chanté l’hymne en l’honneur de l’imbécilité de l’opposition togolaise.

      Je le disais à un aîné dans une discussion, que nul n’est indispensable. Blaise n’est plus aux affaires, pourtant le Burkina n’est pas dans le chaos. Faure ne sera pas aux affaires que le Togo ne s’en portera pas plus mal. C’est mon point de vue.

      De l’ambition pour le Togo.

      J’ignore ce qui vous donne le droit d’établir un diagnostic psychologique et sociologique, pas très logique, de la jeunesse togolaise. Vous ne savez absolument rien de mes ambitions à moi, ni de ceux de nombreux autres togolais. Faure n’est pas le plus instruit ni le plus méritant des togolais. Idem pour Alberto, ou pour tous ces candidats, locaux ou rentrés de l’étranger.

      De l’ambition pour notre #Degnigban, on peut en avoir, sans forcément être Président de la République. Si jamais mon Tweet incriminé avait un quelconque lien avec la politique, je le défendrai en disant que ce n’est pas un péché que d’exiger des candidatures de qualités, pour le poste de Président de la République. Ladite qualité n’est pas conférée par des réussites professionnelles, qu’elles soient en affaires ou en musique. Pas plus qu’elle n’est conférée de façon héréditaire.

      Je le défendrai en disant, qu’il faut un peu d’immersion au sein de la population qu’on aspire à diriger ; je le défendrai en demandant un peu d’expérience de la part des candidats. Je comprends que cet argument ne tienne pas, dans un pays où les élections locales sont repoussées aux calendes grecques, et où les législatives semblent être a chasse gardée d’une certaine classe politique en désuétude.

      Cependant, la candidature d’Alberto n’est pas l’ultime preuve d’un amour ou d’un dévouement plus grand que celui de ces togolais, (banquiers ou avocats, médecins ou commissaires) qui, restés sur place, agissent dans l’ombre pour soigner le « mal-être » dont souffrent leur compatriotes. Et justement rester dans l’ombre, ce n’est pas une démission ; rester dans l’ombre, ce n’est pas ne pas avoir de l’ambition ; rester dans l’ombre, ce n’est manquer de leadership; rester dans l’ombre, ce n’est pas un symptôme clinique de la pathologie psychodramatique de l’ère Eyadéma que vous semblez maîtriser.

      Lorsque vous, Tété, ou ces autres togolais, aurez compris qu’il n’y a pas que la Présidence de la République qui renferme l’effectivité du pouvoir, lorsque vous aurez compris que les plus puissants œuvrent dans l’ombre en tenant les Présidents de Républiques en laisse, lorsque vous aurez compris qu’être Président n’est ni une réussite ni une fin en soi, alors vous comprendrez ce pourquoi nous autres, « regardons d’un œil torve » , ceux qui rentrent avec un BTS et rêvent de diriger des banques, ceux qui rentrent avec une Licence et demandent à ceux qui ont un Master de leur laver la voiture, ou même ceux qui rentrent après avoir avoir envoyé une fusée sur la lune, et ne rêvent que de diriger ceux qui sont resté sur place.

      Un #MustRead que je vous conseille >>>

      Au finish…

      La lutte politique n’a absolument rien d’une guéguerre par intellectuels interposés. (Si tant est que par abus de langage, JE me considère comme intellectuel). D’ailleurs, vous m’en convainquez tous les jours, à travers les fructueux débats que vous menez sur Twitter.

      Je m’amuse généralement à comparer cette lutte à une guerre dans laquelle, la diaspora est comparable à un drone. Elle fait souvent des frappes chirurgicales, et parfois des bourdes déplorables. Dans tous les cas, elle vient en appui aux troupes au sol, formées par ceux qui sont restés au pays. Les drones ont peut-être une vue plus générale que les troupes au sol ; mais ces dernières sont les plus exposées et les plus laborieuses. Je suis convaincu que la sagesse dont vous faites montre nous évitera de tomber sous des tirs de notre propre camp.

      On peut mourir au front d’un tir ennemi, tout comme crever d’un friendshoot. On peut vaincre ou mourir ; mais que ce soit dans la dignité. Je m’en vais rejoindre mon douillet lit, cher devancier, pour une nuit paisible, car contrairement à vous, votre article ne me privera pas de sommeil, durant tout un weekend. Et ce n’est point pour sembler impertinent à votre égard, mais il vaut mieux avoir un cachet de Valium à portée de main, chaque fois que vous lirez un de mes tweets #Gnadoè. Vous le dites si bien, je n’en suis pas à mon « coup d’essai dans le genre. »

      Dans l’attente d’ultérieurs échanges nous permettant de grandir, de mûrir, et d’émerger comme vous l’aspirer, cher devancier Tété, veuillez lire en ces lignes, l’expression de mon profond respect ; celui d’un individu voulant être leader sans forcément être Président de la République si jamais Faure tombe.

      J’ai dit !

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      Article : Ce machisme qui vous sied…
      Culture/Traditions
      23
      19 novembre 2014

      Ce machisme qui vous sied…

      Paix sur vous, amateurs et visiteurs du bruit du silence. Toujours un plaisir de vous savoir de plus en plus nombreux, mais aussi de plus en plus acerbes en critiques. Cela nous permet aussi de répondre à vos attentes, quoiqu’ici, vous ne soyez pas vraiment rois :

      Homme fumant, laissant sa femme porter le fagot de bois.
      Homme fumant, laissant sa femme porter le fagot de bois.

      Il est de plus en plus reproché à la gent masculine, d’être de moins en moins aux petits soins de la gent féminine, au sein du couple. Les hommes, surtout nous autres nègres (oui oui, ayons le courage de l’admettre), sont réputés êtres d’irréductibles machos, même si des efforts sont fournis de la part de ces derniers, et même si les femmes elles-mêmes clament et réclament l’égalité des sexes, au travers d’une émancipation à la nature douteuse. Mais passons.

      Vendredi 7 novembre 2013. J’étais coincé entre des étudiants désabusés et des revendeuses de poisson du grand marché, dans un bus de la Sotral. Ligne Adidogomé – Assiyéyé. Il faisait chaud, le bus était surchargé comme d’habitude. J’étais presque dans la même situation qu’il y a deux ans. Nous étions tous silencieux dans le bus, – hormis les vieilles mégères qui s’échangeaient les anecdotes du grand marché –  chacun essayant de s’occuper comme il pouvait, lorsque certaines dames se mirent à rire. Je n’y avais point accordé dividende,sauf que lerire devint contagieux. Nous étions invités à regarder sur le côté, l’objet de la bonne humeur, ou plutôt de la raillerie. N’étant guère le plus malheureux des Togolais, je fis de même, histoire de rire aussi, si jamais il s’agissait de scène cocasse.

      Voici le tableau.

      Ce qui faisait rire les passagers du bus ? Un jeune homme, la quarantaine tout au plus, avec au bout des bras une poussette, et à ses côtés, une femme, visiblement sa femme ; une femme blanche.

      Ambiance dans le bus.

      Les quelques commentaires que j’ai pu capter sont les suivants :

      –          Garçon esclave ; quand c’est blanche là, ils sont soumis. Chuan

      –          C’est triste. Faire l’esclave au blanc chez lui, et revenir encore faire l’esclave ici…

      –          Moi mon fils va faire ça pour une femme ? C’est que ce n’est pas mon fils.

      –          Certaines femmes sont trop paresseuses. Si elle pousse le bébé elle-même, ça va lui faire quoi ?

      Je me suis mis à secouer la tête, puis à rire intérieurement, me consolant en disant que ce sont des commentaires de « nos mamans old-school ». J’ai gardé ma zen-attitude jusqu’au moment où même les jeunes étudiants et étudiantes se sont mis à la raillerie collective. A ce point, j’étais juste désabusé. Et cela m’a rappelé un vécu que je partage avec vous avant tout commentaire.

      Le mois dernier, j’ai accompagné ma fiancée à la clinique, pour sa consultation prénatale. Mon programme me le permettait, et puis j’ai tout simplement eu envie de la conduire moi-même à l’hôpital. Elles étaient une vingtaine dans la salle d’attente, à notre arrivée. Sachant qu’elle ne sera pas reçue avant une demi-heure, je m’installe au fond de la salle, en manipulant mon téléphone, et en sifflotant un air gai. Je n’ai pas réalisé que j’étais le seul homme dans la salle; pas avant que l’une des sages-femmes ne me demande :

      –          Oui, monsieur, vous êtes là pour ?

      –          Je suis avec madame ; elle est déjà dans la file.

      C’est à ce moment que certaines femmes se sont mises à me regarder, les unes avec un air de dégoût, les autres avec un air de compassion. Quand elles ont ôté leurs yeux de moi, elles les ont braqués sur ma fiancée, et à la matraquer de phrases débiles :

      –          Vous les filles d’aujourd’hui vous aimez trop fatiguer vos conjoints. Petite consultation là aussi tu viens avec lui pourquoi ? Tu as peur de qui ici ?

      –          C’est pour toi qui es bon oh. Tu as mari jusqu’à il vient t’attendre pour ta consultation.

      –          Le jour de l’accouchement, tu crois qu’il va entrer avec toi dans la salle ?

      –          Vous aussi apprenez à vous passer un peu de vos maris. Ils ne seront pas derrière vous tout le temps. Les filles d’aujourd’hui

      Bref… Je me suis gardé d’oser une quelconque réplique; j’étais en territoire hostile, du coup…

      Retour dans le Bus

      J’ai pour une fois décidé de me mêler à la conversation publique, mais en prenant soin de ne m’adresser qu’aux jeunes étudiants, et non aux vieilles revendeuses du marché.

      –          Tchalé, quel est le risque que tu cours en poussant ton propre bébé, en compagnie de ta femme ? », demandai-je à un zélé qui pensait affirmer sa masculinité en sortant des phrases de macho.

      Il s’est mis à jaser, à faire un argumentaire indigne de quelqu’un qui faisait des études supérieures. (Oui oui, lorsqu’on est étudiant à l’université, il est impératif d’être capable de raisonnement). Je me suis tourné vers une autre fille :

      –          Toi tu n’as pas envie d’avoir un homme capable de te délester, en public ?

      –          Oui, mais…

      –          Mais quoi ?

      J’ai mis fin à la discussion, j’ai remis mes écouteurs pour me plonger dans…

      …Mes réflexions.

      La galanterie sera un mot creux tant que les premiers à en bénéficier ne s’en soucient guère, ou à la limite en ont honte. Comment expliquer qu’une femme se moque d’une autre femme qui se fait accompagner par son mari, à l’hôpital ? Il y a quelle honte à cela ? Comment voulez-vous que l’on prenne soin de vos filles, si vous n’avez pas appris à vos fils à faire pareil pour les filles d’autrui ? Vous autres, vos fils ne sont pas  » moutons   » pour faire plaisir à une fille; qui donc est le cabri pour prendre soin de vos filles?

      Ce n’est pas tant la galanterie qui pose problème aux hommes, par ici. Ce sont vos regards et les jugements qu’on y voit à travers; tenir le sac à main d’une dame ne coûte absolument rien à un homme, mais la dame elle-même qui préfère tenir son sac; je connais des hommes qui se proposent d’accompagner leurs conjointes au salon de coiffure, mais ce sont ces dernières elles-mêmes qui refusent… Et après vous oser taxer de machisme?

      Affiche "parti de gauche" référencé dans Machisme. Image : Google
      Affiche « parti de gauche » référencé dans Machisme.
      Image : Google

      Finalement, je vais commencer par comprendre et excuser ces messieurs qui sortent des supermarchés avec une canette de bière à la main, discutant avec leurs épouses ayant les bras chargés de courses.

      Je comprendrais ces messieurs qui roulent en sécurité dans une voiture, en laissant leurs épouses conduire une moto. Je comprendrais ces « gentlemen » qui n’ont jamais pensé que tenir la porte à une dame peut faire plaisir à cette dernière. Et je ne jugerai jamais ces messieurs qui ont juré ne jamais faire la cuisine, ne serait-ce qu’une fois en passant pour faire plaisir à madame.

      Que voulez-vous ? Vous vous en foutez, d’ailleurs ! Et si vos sœurs et vos mères doivent encore me traiter de femmelette, ou d’ « homme diminué », non merci.

      J’ai dit.

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      Dans le Silence, on n'entend plus que l'essentiel

      Auteur·e

      L'auteur: Aphtal CISSE
      Togolais de nationalité, citoyen du monde par nature et juriste de formation. Les seules règles que je respecte sont celles que je me fixe moi-même! Et la première d'entre elles, est le RESPECT! Pour le reste, que les bénédictions soient!

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